(jeug @ samedi 2 juin 2007 à 09:42 a écrit : "la réticence à se définir comme troskyste serait une sorte de fidélité à Trotsky qui refusait cette appellation"
Intéressant. J'ai raté ça.
Tu peux en dire plus ? Ou quelqu'un d'autre ?
Krivine a présenté en quelques dizaines de minutes son bouquin, et donc l'essentiel du parcours militant de la Ligue. Pas évident. C'est peut-être involontaire, mais du coup ca ressemblait à un palmarés de champion de boxe, tellement les exemples se succédaient rapidement (implication dans telle lutte, telle orga', etc). Un camarade lui a posé une question sur les réticences de Besancenot à se dire Trotskyste, sa tendance à se revendiquer dans le même souffle de Guevara ou de Louise Michel. Il a conclué en se demandant si la Ligue avait réussi à former des cadres trotskystes pour les générations futures (c'est à peu près ses mots).
Krivine a répondu avec disons deux arguments plus importants. D'abord en expliquant que pour lui, le Trotskysme représente un moment de la lutte des communistes contre le Stalinisme, et que l'URSS déchue, le terme fétiche a perdu de son actualité. Il s'agit dès lors de faire le bilan des idées des révolutionnaires, et d'en faire un bilan critique. Guevara comme d'autres n'y échappe pas, tant il incarne des idées anti-bureaucratiques mais aussi un espoir internationaliste important avec son souci d'étendre les luttes dans d'autres pays (sic), avec le défaut de la méthode. Alors la Ligue se revendique d'un héritage commun à LO, mais pas seulement et peu importe.
Puis il a dit que Trotsky refusait le terme "trotskyste" (ca dépend quand), qui était en fait une insulte issue des accusations staliniennes (certes). De plus, "on ne réduit pas nos idées à un seul homme". Il me semble qu'on peut lui répondre que le combat de Trotsky au sein de la IIIème Internationale était d'abord sous le nom de bolchevik-léniniste, il n'a pourtant fait du marxisme un recueil des bons mots d'une personne... Le terme avait une signification historique, dans la défense d'un programme qui s'il évolue dans le détail, ne le fait plus dans les grandes lignes (sauf à considérer que le capitalisme a foncièrement changé de son "stade impérialiste"). Ce n'est pas céder au culte de la personnalité, c'est se faire comprendre pour défendre le communisme quand celui-ci est assimilé à la déformation de Staline, ou le socialisme quand celui-ci est assimilé à la carrière de Mitterrand. Et puis, la façon de Krivine de présenter Guevara par ex, était pour le moins limitée, tout "critique" qu'il pensait le faire...
Bon c'est de tête sans prise de notes, mais je ne crois pas trahir les idées.
J'ajoute avant de partir aujourd'hui, qu'on peut retrouver un peu ces idées non seulement dans le bouquin, mais aussi dans les interventions de Krivine pour l'émission de radio "Fragments d'un discours révolutionnaire, à l'école du Trotskysme français" de Birnbaum.