EDITO 12/11/07

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Zimer » 12 Nov 2007, 21:56

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LES CHEMINOTS, LES TRAVAILLEURS DE LA RATP, D'EDF ET DE GDF ONT RAISON DE NE PAS SE LAISSER FAIRE

   Les travailleurs de la SNCF sont en grève reconductible à partir de ce mardi soir. Ceux de la RATP, d'EDF et de GDF les rejoindront mercredi matin. Les grévistes refusent le projet du gouvernement qui veut leur imposer de travailler plus longtemps pour une pension de retraite plus réduite.
   Sous prétexte que les cheminots, les agents de la RATP, d'EDF et de GDF sont les derniers à subir des mesures qui ont déjà été imposées, successivement, aux travailleurs du privé puis à ceux de la Fonction publique, le gouvernement les traite de privilégiés. Et ceux qui traitent de privilégiés des travailleurs dont plus d'un tiers ont moins de 1 000 euros de retraite sont ceux qui ont applaudi aux 15 milliards d'euros en cadeaux fiscaux aux quelques milliers de familles les plus riches ou qui considèrent comme normal que le président de la République s'accorde une augmentation de 172 % de son salaire !
   Les cheminots, les agents de la RATP, d'EDF et de GDF ont raison de se défendre. Tous les travailleurs doivent être solidaires de leur combat et souhaiter que la grève soit massivement suivie.
   Le gouvernement essaie de faire de cette grève une épreuve de force. Mais cette épreuve de force n'oppose pas seulement le gouvernement aux quelque 500 000 travailleurs des régimes spéciaux. Elle oppose aussi le gouvernement et le patronat à l'ensemble des salariés. C'est pour pouvoir consacrer plus d'argent au grand patronat que le gouvernement veut faire des économies sur les retraites, l'assurance maladie, les services publics, sur tout ce qui est utile, voire indispensable à la majorité de la population.
   Sur la question des retraites, c'est le gouvernement qui est en première ligne. Mais il agit en mandataire du patronat qui, par ailleurs, mène une guerre incessante contre les salariés en bloquant les salaires alors que les prix grimpent en flèche. Quand les prix grimpent, ce sont les profits qui augmentent. Et quand les salaires sont bloqués, les profits restent libres.
   C'est l'ensemble du monde du travail qui perdrait si le gouvernement gagnait l'épreuve de force. L'âge de la retraite serait repoussé encore plus et les pensions, encore plus misérables.
   Alors, disons-nous bien que, quels que soient notre profession, notre secteur d'activité, cette grève nous concerne tous. Mais si nous ne voulons pas nous enfoncer dans la pauvreté, nous devrons tous nous mettre en lutte tôt ou tard. Et engager une lutte suffisamment puissante, déterminée pour que le patronat craigne que le mouvement échappe à tout contrôle et menace les profits. Et, pire encore pour lui, que les travailleurs en viennent à contester son contrôle exclusif sur les usines, les banques, les chaînes commerciales.
   Le monopole des grands groupes industriels et financiers sur l'économie est catastrophique pour la majorité de la population, pour toute la société.
   Il n'y a pas de raison que les salariés soient condamnés à travailler toujours plus pour voir leur pouvoir d'achat s'éroder et pour, une fois la retraite venue, crever de misère. Et tout cela pour que les entreprises fassent des profits élevés et que quelques centaines de groupes financiers se retrouvent à la tête de sommes inimaginables dont ils ne savent que faire, si ce n'est spéculer en menaçant de ruine toute l'économie.
   En appelant à la grève les travailleurs des régimes spéciaux le 14 novembre et ceux de la Fonction publique le 20 novembre, les directions syndicales ont choisi la dispersion, alors que pour gagner le monde du travail a besoin d'être uni, face au patronat et au gouvernement, autour de revendications communes à tous.
   Mais les travailleurs ont montré bien souvent dans le passé que leur combativité pouvait déjouer les atermoiements des directions syndicales et leur imposer d'aller plus loin. Il est de l'intérêt de tous les travailleurs qu'une fois encore, il en soit ainsi.
Arlette Laguiller
:bravo
Zimer
 
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Message par Zimer » 12 Nov 2007, 22:39

Je poste par comparaison l'édito Etincelle ; eux insiste sur la poursuite jusqu'au 20 :33: :33: mais après ?? L'édito de Lo lui évoque le refus des syndicats des transports à se joindre au 20 et à aller vers un mouvement unitaire :33: :33:

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Oui, c’est la jonction des grèves qui nous fera gagner



Sarkozy roule des mécaniques, comme d’habitude, et dit qu’il « tiendra » face aux orages sociaux qui s’annoncent. Fillon, emboîtant le style du chef, répète qu’il « n’a pas peur » et qu’il attend même de pied ferme un conflit social dur avec les agents SNCF.

Mais derrière les simagrées d’intimidation, le gouvernement n’est pas si sûr de lui. Il voudrait nous persuader que la partie est jouée d’avance, mais au fond il redoute que tous les salariés (soutenus par leurs enfants, les étudiants !) relèvent son défi.

L’intox sur les prétendus « privilèges » du régime SNCF n’a globalement pas pris. L’ex-Pdg des cimenteries Lafarge va percevoir une retraite d’un million d’euros par an. Pas 1 300 euros par mois comme la moitié des cheminots. On les connaît, les vrais privilégiés. De plus, il est faux de dire que l’allongement de la durée de vie menace les retraites. Le chômage et les bas salaires sont les vrais responsables. Plus ces fléaux touchent les travailleurs, et moins les cotisations rentrent dans les caisses de retraites. Imposer des embauches et des augmentations de salaires, c’est cela défendre nos retraites ! C’est permettre de revenir aux 37,5 annuités de cotisations pour tous, du public et du privé !

Mais pour gagner, les cheminots cette semaine, comme les salariés du public la semaine prochaine, ont un autre défi à relever : éviter à tout prix la sectorisation et l’isolement. Il leur faut faire la jonction de leur mobilisation en encourageant les salariés du privé à les rejoindre. Car la tactique du gouvernement consiste précisément à miser sur le fractionnement des luttes.

Le tandem Fillon-Sarkozy voudrait ne pas céder à l’un des secteurs les plus combatifs de la classe ouvrière, afin de démoraliser tous les autres, à la façon dont Thatcher était venue à bout des mineurs anglais dans les années 1980. Cela, c’est le rêve, le fantasme de Sarkozy. L’espoir du patronat. Mais rien ne dit que l’histoire se répètera deux fois.

Car il n’y a pas que les cheminots et les salariés du public. Dans le secteur privé aussi, la colère monte d’un cran un peu partout. Des grèves ont eu lieu ces dernières semaines sur les salaires : des pêcheurs aux hôtesses de l’air en passant par celles moins médiatisées de nombre d’entreprises privées, comme Conforama par exemple. En étendant leurs revendications au pouvoir d’achat, les mouvements reconductibles annoncés à la SNCF, mais aussi à EDF, GDF et la RATP menaceraient patrons et gouvernement d’un conflit généralisé. Voilà pourquoi Sarkozy a voulu éteindre au plus vite l’incendie allumé par les pêcheurs, quitte à se voir interpellé devant les caméras sur le triplement de son salaire.

La voilà la hantise du patronat et du gouvernement : la jonction des luttes, leur généralisation, devant lesquelles ils ne pourront plus « tenir », justement.

Certes, ce n’est pas la stratégie des directions syndicales. Celles-ci continuent de quémander des négociations, alors que c’est à l’épreuve de force qu’il faut se préparer. En témoigne le refus sec du ministre du travail Xavier Bertrand d’organiser la réunion Etat-patron-syndicats sur les retraites à la SNCF demandée par la CGT. Mais heureusement, la journée de grève du 18 octobre dernier a pleinement réussi alors que les directions syndicales s’y étaient engagées à reculons. Les assemblées de cheminots ont souvent reconduit la grève les jours suivants. Cela prouve que, pour peu qu’ils s’organisent pour contrôler leur mouvement, les salariés ont les moyens de décider de la marche à suivre.

Il faut faire converger les luttes. Les étudiants en grève contre la privatisation rampante des facs le souhaitent ouvertement. Ils l’ont dit ce week-end lors de leur réunion de coordination, à Rennes. La grande peur du gouvernement, c’est que nous nous épaulions les uns les autres, étudiants, cheminots, gaziers, électriciens et agents de la RATP et de l’Opéra pour poursuivre ensemble la grève jusqu’au mardi suivant, le 20 novembre, jour de grève pour la fonction publique et certains secteur du privé comme le bâtiment. Alors nous aurions la force d’entraîner assez de travailleurs pour faire vraiment reculer nos adversaires.
Zimer
 
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Message par gerard_wegan » 12 Nov 2007, 23:04

(Zimer @ lundi 12 novembre 2007 à 22:39 a écrit :l'édito Etincelle [...] insiste sur la poursuite jusqu'au 20  :33:   :33: mais après ??
Réponse dans l'édito lui-même :
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Alors nous aurions la force d’entraîner assez de travailleurs pour faire vraiment reculer nos adversaires.

... et d'ici là il y aura le temps de faire un autre édito ! :hinhin:

(Zimer @ lundi 12 novembre 2007 à 22:39 a écrit :L'édito de Lo lui évoque le refus des syndicats des transports à se joindre au 20 et à aller vers un mouvement unitaire  :33:   :33:
... où est le problème ?
gerard_wegan
 
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Message par Vérié » 13 Nov 2007, 10:47

La différence essentielle entre les deux éditos, c'est plutot que :

1)L'édito de la Fraction insiste sur la jonction du mouvement des cheminots, fonction publique etc avec celui des autres travailleurs et de la jeunesse étudiante.

2 L'édito de la Fraction insiste sur la nécessité pour les travailleurs de s'organiser pour controler leur lutte. Seul moyen de gagner.
Vérié
 
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Message par interluttant » 15 Nov 2007, 23:48

Pas mal, Vérié :sleep: .
Maintenant, y a-t-il un trotskologue spécialiste de LO pour nous dire si il y aurait dans l'un des éditos un argument que l'on ne pourrait pas retrouver dans l'autre ? En d'autre termes : la comparaison nous permet-elle de retrouver une différence de politique qui divise habituellement LO et sa Fraction ?
interluttant
 
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Message par com_71 » 16 Nov 2007, 08:52

(interluttant @ jeudi 15 novembre 2007 à 23:48 a écrit : trotskologue spécialiste de LO

En tout cas j'ai trouvé de ta part une expression qui n'a pas cours parmi mes camarades.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par Vérié » 16 Nov 2007, 09:56

(interluttant @ jeudi 15 novembre 2007 à 23:48 a écrit :
Maintenant, y a-t-il un trotskologue spécialiste de LO pour nous dire si il y aurait dans l'un des éditos un argument que l'on ne pourrait pas retrouver dans l'autre ? En d'autre termes : la comparaison nous permet-elle de retrouver une différence de politique qui divise habituellement LO et sa Fraction ?

Il me semble qu'il y a une sensibilité différente sur la nécessité de mettre en avant des comités de grève partout où c'est possible. Ce qu'essaie de mettre en pratique la Fraction partout où elle en a la possibilité. Mais j'espère et je suppose qu'il y a aussi des cheminots de LO-Majo qui s'y emploient.
__
PS Je ne postule pas au rang de "trotskologue". Je laisse la place aux Bourseiller, Koch et cie. :ph34r:
Vérié
 
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Message par artza » 16 Nov 2007, 11:38

(Vérié @ vendredi 16 novembre 2007 à 09:56 a écrit :
__
PS Je ne postule pas au rang de "trotskologue". Je laisse la place aux Bourseiller, Koch et cie. :D

La fraction aurait une sensibilité pour les "comités" contrairement à LO? :-P

Je crois qu'il serait de bonnes moeurs pour tous dans la période à venir d'être attentif et bienveillant et de ne pas se laisser aller dans la dissipation et la malveillance :x
artza
 
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Message par Vérié » 16 Nov 2007, 11:54

Si nous sommes tous d'accord pour essayer de mettre sur pied des comités de grève et des comités de mobilisation partout où c'est possible, c'est parfait.
Aucune malveillance dans mes propos. Je constatais cette différence de sensibilité dans l'édito. Point.
Vérié
 
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Message par interluttant » 16 Nov 2007, 18:07

Les trotskologues sont des scientifiques : c'est à eux que je m'adresse, et pas, comme dit Artza, aux astrologues. Il s'agit de raisonner à partir de ce qui est écrit par les uns et par les autres.
Or Vérié, tu as mal lu ma question :x . Tu ne penses pas que la phrase de la fraction "Les assemblées de cheminots ont souvent reconduit la grève les jours suivants", qui est une allusion aux comités de grève n'aurait pas pu être écrite par LO (majorité).
Un peu de rigueur :trotsky:
interluttant
 
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