LA NÉCESSAIRE LUTTE D'ENSEMBLE édito

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Zimer » 26 Nov 2007, 20:24

a écrit :LA NÉCESSAIRE LUTTE D'ENSEMBLE

La grève des cheminots et des agents de la RATP s'est donc terminée sans parvenir à faire reculer le gouvernement sur l'essentiel, c'est-à-dire le passage à 40 du nombre d'années de cotisation et la décote pour la retraite de ceux qui n'auront pas la totalité de leurs annuités.
    Depuis l'attaque contre les retraites des travailleurs du privé par Balladur en 1993, les gouvernements successifs auront donc mis 14 ans pour imposer cette mesure de régression sociale à tous les salariés.
    C'est un mensonge de prétendre, comme le font à la fois la droite et le PS, que la réforme de la retraite était nécessaire. Le nombre de retraités par rapport au nombre d'actifs a, certes, augmenté par rapport à il y a 30 ou 40 ans, mais la rentabilité du travail encore plus ! Si les gains de productivité avaient été répartis et pas réservés à la seule augmentation des profits, il y aurait de quoi assurer une retraite correcte pour tous sans toucher ni aux 37,5 ans de cotisation ni à l'âge de la retraite.
    De plus, avec le chômage, repousser l'âge de la retraite n'augmentera pas le nombre d'actifs. Cela servira seulement de prétexte pour réduire la pension de ceux qui n'ont pas le nombre d'annuités nécessaire. Leur prétendue réforme n'a qu'un seul but : économiser de l'argent sur les retraites pour donner plus d'aides et de subventions aux entreprises. Faire crever de misère les retraités pour augmenter les profits privés.
    Et que dire de cette autre saleté que le gouvernement vient de commettre en supprimant l'exonération de la redevance télévision pour les retraités non imposables ?
    Les cheminots, les agents de la RATP et tous ceux des régimes spéciaux qui les ont rejoints ont eu raison de se battre. Ils peuvent reprendre le travail la tête haute, avec la fierté d'avoir réagi à la provocation gouvernementale. Mais, pour beaucoup d'entre eux, à la fierté se mêle l'amertume de n'avoir pas pu aller jusqu'au bout des possibilités de leur mouvement. La combativité de ceux de la SNCF et de la RATP a été exemplaire mais les directions syndicales non seulement n'ont pas été à la hauteur mais se sont placées dans le camp adverse.
    Derrière la façade de l'unité syndicale, elles ont mené une politique de division des travailleurs. Elles ont cherché à couper les travailleurs des régimes spéciaux de ceux de la Fonction publique en appelant à la grève les uns le 14 novembre, les autres le 20 novembre. Seule la combativité des cheminots et des agents de la RATP, restés en grève au-delà du 20 novembre, a permis la jonction.
    En annonçant, avant même que la grève commence, qu'il acceptait des négociations entreprise par entreprise, Thibault a repris à son compte la politique du gouvernement, visant à diviser le mouvement, en coupant les uns des autres cheminots, agents de la RATP, gaziers et électriciens. Quant à Chérèque, il a relayé les appels du gouvernement à la reprise. Les grévistes savaient que c'est par la lutte, et pas autour du tapis vert des négociations, qu'ils pouvaient faire reculer le gouvernement. Mais ils ont trouvé les dirigeants syndicaux face à eux.
    Le mouvement a montré clairement l'opposition entre les grévistes déterminés et des directions syndicales préoccupées de s'asseoir autour d'une table de négociation pour s'entendre à l'amiable avec les pires ennemis du monde du travail.
    Mais, pour paraphraser une expression célèbre, perdre une bataille n'est pas perdre la guerre. Les forces de l'ensemble du monde du travail sont intactes, et les syndicats, ce ne sont pas seulement ces dirigeants dont le ministre Bertrand et Sarkozy ont félicité la sagesse, mais aussi tous les militants syndicaux qui ont été parmi les premiers à s'indigner de la couardise de leurs directions.
    Les travailleurs seront amenés à se défendre, poussés par la détérioration de leurs conditions d'existence. Il faudra alors que l'ensemble des salariés s'unissent autour de revendications communes, les salaires, les retraites et l'emploi, bien sûr, mais aussi le contrôle des comptes des entreprises et de l'usage qu'elles font de leurs énormes profits.
Arlette Laguiller
:( :17:
Zimer
 
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Message par interluttant » 27 Nov 2007, 14:39

J'ai cru voir une allusion à la Fraction de LO dans le post précédent, donc voici l'édito de ses bulletins "l'étincelle" :
a écrit :Toujours des braises sous la cendre… 26 novembre 2007

Après 9 jours de grève, cheminots et agents RATP ont finalement suspendu leur mouvement. Non sans amertume, car leurs revendications ne sont pas satisfaites. Pourtant, le bilan de la grève est loin d’être négatif. Sa durée, le nombre et la détermination des participants ont surpris le gouvernement… et les directions syndicales.

La première victoire des grévistes, c’est d’avoir fait de leur première journée du 18 octobre, suivie en bien des endroits de quelques jours de reconduction, un tel succès, qu’un appel à la grève reconductible en novembre était devenu inévitable.

La base a senti que la plupart des directions confédérales avaient, à des degrés divers, programmé l’abandon du mouvement, en particulier lorsque Bernard Thibault et la CGT ont accepté de négocier entreprise par entreprise avant même le début de la grève mardi 13 novembre. Les grévistes ont répondu en imposant que les assemblées générales décident de la reconduction du mouvement. Dans l’ouest de Paris, plusieurs secteurs de la RATP se sont coordonnés en assemblée intersecteurs dès le 14 novembre, estimant que « la grève, c’est l’affaire de tous ». Ils ont élu un comité de grève. Des tentatives semblables ont eu lieu en divers endroits à la SNCF. De nouvelles générations de travailleurs ont expérimenté une organisation démocratique du mouvement. C’est un gage pour l’avenir.

Les jeunes se sont illustrés dans le mouvement, alors qu’on aurait pu penser que les retraites les concernaient moins que les anciens. Cette compréhension que toutes les revendications (retraite, salaire, emplois) sont liées est de bon augure pour la suite.

C’est à cette suite qu’il faut d’ores et déjà se préparer, et pas seulement les cheminots. Partie de la question des retraites, la grève a en fait posé tous les problèmes : services publics (le fret, par exemple), emploi, et surtout les salaires. Les patrons du public et du privé n’ont aucune intention de nous faire travailler plus longtemps. Bien souvent, ils se débarrassent de ceux d’entre nous que le travail et les cadences ont cassés avant 60 ans, les remplaçant par des jeunes tout frais. L’allongement de la durée de cotisations à 40, et bientôt 42 ans pour tous, a pour but de diminuer par la décote le montant des retraites. Nous risquons tous de vivre une retraite misérable après une vie d’exploitation. À moins de placer ses économies (quand il y en a !) dans un fonds de pension, qui les jouera en bourse, au risque de tout perdre. La grève a agacé certains travailleurs du privé. Mais elle a rencontré un écho favorable auprès de bien d’autres, justement parce que derrière les retraites, les grévistes défendaient leur niveau de vie, toutes générations confondues.

Or, sur les salaires, le gouvernement n’a rien à offrir. « Travailler plus pour gagner plus ? » Que les patrons commencent par payer toutes les heures supplémentaires effectuées qu’ils nous imposent ! Exonération de cotisations sociales pour les entreprises qui augmentent leurs salariés ? Mais c’est donner d’une main ce qu’on nous a volé de l’autre en ponctionnant la Sécurité sociale ! Et après, on dit qu’il n’y a plus d’argent pour rembourser les soins ! Le 13ème mois ? Mais c’est tous les mois que nous avons besoin d’une augmentation ! Et qui contraindra le patronat à lâcher un peu de son magot ? Certainement pas ceux qui l’aident à nous tondre tous les jours !

Le mécontentement est général, y compris dans la jeunesse, où le mouvement étudiant semble s’étendre dans les lycées généraux, tandis que les lycées professionnels ont connu leurs premières manifs d’élèves contre la suppression des BEP. C’est tant mieux, car notre riposte doit être tout autant générale. La journée du 20 novembre dans le secteur public, alors même que les cheminots étaient toujours en grève, aurait pu donner le signal de départ. Avec, entre autres, 58 % de profs et 65 % d’instits, c’est la meilleure grève depuis… 1995, comme pour les cheminots le 18 octobre dernier. Mais les directions syndicales se sont abstenues d’appeler tout de suite à la suite. C’est donc partie remise. Et peut-être pas pour très longtemps.

Sur la critique des directions syndicales, la majorité et le fraction m'ont l'air en effet de défendre exactement la même chose :smile: .
interluttant
 
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