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Message Publié : 09 Juin 2008, 20:57
par Bertrand
Editorial des bulletins d'entreprises du 9 juin


a écrit :10 JUIN, 17 JUIN : SAISIR TOUTES LES OCCASIONS POUR DIRE QUE LES SALARIÉS EN ONT ASSEZ !

    Chaque fois qu'on fait son plein de carburant, chaque fois qu'on se rend dans un supermarché pour acheter la nourriture de la semaine, on constate l'emballement des prix. Cette envolée brutale des prix repose la question des salaires pour tous les salariés.
    Que signifient les 1 ou 2 % d'augmentation octroyés par les entreprises dans l'année lorsque le prix du gazole à la pompe a augmenté de 26 % rien que les six derniers mois ? Les pâtes, le riz, les produits laitiers ou les légumes ont augmenté de 10 à 30 %, sans même parler des loyers !
    Quelles que soient sa profession ou sa catégorie, pour chaque salarié l'augmentation du salaire devient une nécessité vitale. Et face à l'inflation, il est nécessaire de garantir le pouvoir d'achat par une indexation automatique des salaires, non pas sur des indices bidouillés, mais sur la hausse réelle des prix. Et cette exigence s'ajoute à bien d'autres visant à faire reculer le gouvernement sur ses attaques contre la durée du travail, la retraite ou les franchises médicales.
    Les catégories professionnelles qui, frappées par la hausse du prix du carburant, se mobilisent, ont choisi le seul moyen pour se faire entendre. Il s'agit cependant de professions, comme les transporteurs par exemple, où ce sont les petits patrons menacés de faillites qui donnent le ton. Leur objectif est seulement d'obtenir une exception pour leur profession en invoquant le fait que le carburant leur est indispensable.
    Les salariés ont autant de raisons de se défendre et de défendre leur pouvoir d'achat miné par les hausses de prix, sans parler que pour beaucoup d'entre eux la voiture est indispensable pour se rendre au travail. Leur ennemi direct est le grand patronat, doublement responsable : en tant que décideur des hausses de prix et, surtout, en tant que responsable des salaires insuffisants.
    Les confédérations syndicales sont en retard par rapport aux nécessités. Personne ne peut leur demander de mobiliser le monde du travail d'un claquement de doigts. Mais la contre-offensive, aussi indispensable pour stopper la baisse du pouvoir d'achat que pour repousser les attaques du gouvernement et du patronat, demande une politique orientée dans cette direction et une préparation méthodique. Nous subissons tous les mêmes coups, nos exigences fondamentales sont les mêmes et notre intérêt est d'unir nos forces ! Alors pourquoi disperser les salariés, pourquoi des journées d'actions séparées et pourquoi autour de revendications catégorielles ?
    Cette semaine, une partie des syndicats de la SNCF appellent à la grève pour demander de "véritables négociations sur le frêt". Les salariés de la Fonction publique sont appelés à protester contre la loi dite "sur la mobilité de la Fonction publique" dont on sait qu'elle vise à réduire les effectifs. D'autres journées par profession sont planifiées.
    La semaine prochaine, le 17 juin, la CFDT et la CGT appellent enfin à une journée nationale. Les deux centrales ont réagi à cette véritable provocation du gouvernement qui vise à vider la loi des 35 heures de toute signification en offrant aux patrons la possibilité de transformer le contrat de travail de leurs salariés en un contrat basé sur un forfait horaire mensuel ou annuel. Si ce projet entre en application, il n'y aura pratiquement plus d'horaire de travail légal, et les patrons pourront décider des horaires de leurs entreprises comme ils veulent. Pendant que Sarkozy déblatère sur le thème "travailler plus pour gagner plus" et vante les heures supplémentaires, si le projet passe, le patron pourra imposer des heures supplémentaires sans même avoir à les payer comme telles !
    Les deux centrales syndicales ont réagi car ce projet était annoncé sans même tenir compte des négociations où elles avaient pourtant accepté d'importantes concessions ! Quelles que soient les raisons d'agir des syndicats et leurs arrière-pensées, il faut que la journée du 17 juin soit largement suivie. Il faut que le patronat et le gouvernement constatent qu'ils n'ont pas seulement affaire à des centrales surtout préoccupées de négocier, mais aux travailleurs eux-mêmes dont la colère finira par exploser !

Arlette Laguiller

Message Publié : 09 Juin 2008, 21:58
par Zimer
(Bertrand @ lundi 9 juin 2008 à 21:57 a écrit : Editorial des bulletins d'entreprises du 9 juin

Les confédérations syndicales sont en retard par rapport aux nécessités. Personne ne peut leur demander de mobiliser le monde du travail d'un claquement de doigts. Mais la contre-offensive, aussi indispensable pour stopper la baisse du pouvoir d'achat que pour repousser les attaques du gouvernement et du patronat, demande une politique orientée dans cette direction et une préparation méthodique. Nous subissons tous les mêmes coups, nos exigences fondamentales sont les mêmes et notre intérêt est d'unir nos forces ! Alors pourquoi disperser les salariés, pourquoi des journées d'actions séparées et pourquoi autour de revendications catégorielles ?

Bah ouai Pourquoi ??? et pourquoi pas dire pourquoi ? C'est pas mieux que des "fausses interrogations " ne pas dire clairement c'est quoi le fond politique de ces syndicats intégrés jusqu'au cou à la gestion bourgeoise .. , :emb: :emb: peut-être pas ?

Message Publié : 09 Juin 2008, 22:21
par pelon
(Zimer @ lundi 9 juin 2008 à 21:58 a écrit :
(Bertrand @ lundi  9 juin 2008 à 21:57 a écrit : Editorial des bulletins d'entreprises du 9 juin

    Les confédérations syndicales sont en retard par rapport aux nécessités. Personne ne peut leur demander de mobiliser le monde du travail d'un claquement de doigts. Mais la contre-offensive, aussi indispensable pour stopper la baisse du pouvoir d'achat que pour repousser les attaques du gouvernement et du patronat, demande une politique orientée dans cette direction et une préparation méthodique. Nous subissons tous les mêmes coups, nos exigences fondamentales sont les mêmes et notre intérêt est d'unir nos forces ! Alors pourquoi disperser les salariés, pourquoi des journées d'actions séparées et pourquoi autour de revendications catégorielles ?

Bah ouai Pourquoi ??? et pourquoi pas dire pourquoi ? C'est pas mieux que des "fausses interrogations " ne pas dire clairement c'est quoi le fond politique de ces syndicats intégrés jusqu'au cou à la gestion bourgeoise .. , :emb: :emb: peut-être pas ?

:altharion: Heureusement que ce n'est pas toi qui écrit nos éditos.

Message Publié : 09 Juin 2008, 23:18
par satanas
(Zimer @ lundi 9 juin 2008 à 22:58 a écrit :
(Bertrand @ lundi 9 juin 2008 à 21:57 a écrit : Editorial des bulletins d'entreprises du 9 juin

    Les confédérations syndicales sont en retard par rapport aux nécessités. Personne ne peut leur demander de mobiliser le monde du travail d'un claquement de doigts. Mais la contre-offensive, aussi indispensable pour stopper la baisse du pouvoir d'achat que pour repousser les attaques du gouvernement et du patronat, demande une politique orientée dans cette direction et une préparation méthodique. Nous subissons tous les mêmes coups, nos exigences fondamentales sont les mêmes et notre intérêt est d'unir nos forces ! Alors pourquoi disperser les salariés, pourquoi des journées d'actions séparées et pourquoi autour de revendications catégorielles ?

Bah ouai Pourquoi ??? et pourquoi pas dire pourquoi ? C'est pas mieux que des "fausses interrogations " ne pas dire clairement c'est quoi le fond politique de ces syndicats intégrés jusqu'au cou à la gestion bourgeoise .. , :emb: :emb: peut-être pas ?

Inviter les travailleurs à se poser des question sur la politique des confédérations syndicales ,ça te parait inutile ou idiot ?

Et puis ,s'il s'agit de développer la question de la nature des syndicats depuis quelques décennies ,ne crois tu pas que c'est ailleurs que dans un bulletin de boite de quelques dizaines de lignes qu'il faut le faire....?

à moins de vouloir passer pour des martiens ou des anti-syndicalistes primaires ?


Message Publié : 10 Juin 2008, 08:18
par jeug
C’est comme dans la vie, il me semble : si on dispose de suffisamment de temps, on peut expliquer ce que sont devenus les syndicats et pourquoi.
Mais si on ne dispose que de quelques minutes, on va mettre l’accent sur ce qui est criant, les paradoxes, de manière à surtout susciter la réflexion.
Ca donne plus de chances de mener ensuite la discussion plus loin.
A brûler les étapes, on n’arrive nulle part.

Message Publié : 10 Juin 2008, 08:55
par Zimer
:emb: :emb: :emb: :emb: :wavey: :wavey: je suis d' accord AVEC VOUS ok ok :emb: ..... Bon bah sinon moi je suis en grève aujourd'hui ( 10 Juin ) mais j'ai pas l'impression que ce soit un énorme succès , j'espère que je me trompe .....Je me trompe souvent ......

Message Publié : 10 Juin 2008, 09:03
par Vérié
a écrit :
Cette semaine, une partie des syndicats de la SNCF appellent à la grève pour demander de "véritables négociations sur le frêt". Les salariés de la Fonction publique sont appelés à protester contre la loi dite "sur la mobilité de la Fonction publique" dont on sait qu'elle vise à réduire les effectifs. D'autres journées par profession sont planifiées.

On peut dire que les directions syndicales, à la SNCF, ont beaucoup aidé la direction, que ce soit au moment de la grève contre l'allongement de la durée du travail avant la retraite ou en ce moment avec des consignes en ordre dispersé. L'arret des négociations par la direction ont fait piquer des colères à la CGT et meme à Sud, privés momentanément de leurs palabres.
Néanmoins, la grève d'aujourd'hui est tout de meme CONTRE la réforme du Fret et la suppression du RH0077(pour les conducteurs de Fret), réglement qui encadre le travail des conducteurs et le sprotège un peu. Pas seulement pour demander des négos.

Mais ces arrets des négociations, puis reprise avec 4 syndicats seulement (FGAAC, CFDT etc), la suspension provisoire mais pas officielle de l'application de la réforme, du moins en ce qui concerne le RH0077, ont semé une vraie confusion. Le patron de la SNCF, Pepy, a bien joué et réussi à démobiliser avec l'aide des directions syndicales.

Sur le langage à tenir vis à vis des syndicats et la remarque de Zimmer, je crois que, sans se lancer dans une analyse sur l'intégration des syndicats car ce n'est pas l'objet d'un édito, il faut être clair, éviter touteformule équivoque et rappeler sans arret la nécessité pour les travailleurs de prendre leurs affaires en main etc, meme si on a l'air de radoter. Sur ce plan, cet édito est plutot plus clair que certains autres. Néanmoins, sur les journées d'action, il faut dire sans hésiter qu'elles ne donneront rien si elles restent sans lendemain. D'autant que beaucoup de travailleurs, notamment à la SNCF, en sont parfaitement conscients. C'est en partie ce qui explique la mobilisation relativement faible d'aujourd'hui. Avec aussi le fait que les gars ont déjà perdu pas mal de fric avec la grève sur les retraites, qu'ils ont des retenues sur salaire et du mal à s'en tirer.

Message Publié : 10 Juin 2008, 14:39
par piter
et puis il s'agit d'abord d'appeler à la mobilisation, pas de dégouter les gens d'y participer à causes des calcul des directions syndicales.
il me semble que plus les mobilisations sont fortes plus seront réunis les conditions qui favoriseront une réflexion sur les limites de celles-ci et des directions syndicales. le meilleur moyens que les gens intégre les limites de celle-ci c'est qu'ils y parviennent eux memes en y participant, en tout cas ceux qui participent aux mobilisation sont plus à meme de "sentir" ce qu'on a a dire sur les limites des directions syndicales et la nécessité que les travailleurs dirigent eux memes leurs luttes.
donc avant tout mobiliser, et avec la mobilisation les gens pourront mieux comprendre et etre touchés par nos explications sur les limites des directions syndicales.

Message Publié : 10 Juin 2008, 15:13
par Vérié
(piter @ mardi 10 juin 2008 à 15:39 a écrit : et puis il s'agit d'abord d'appeler à la mobilisation, pas de dégouter les gens d'y participer à causes des calcul des directions syndicales.
il me semble que plus les mobilisations sont fortes plus seront réunis les conditions qui favoriseront une réflexion sur les limites de celles-ci et des directions syndicales.

Ca n'est pas si simple.
Certes, il n'est pas question de dégouter les gens et nous devons toujours etre aux cotés de ceux qui luttent, meme pour une lutte très limitée. Mais nous devons aussi dire la vérité aux travailleurs et exprimer les sentiments de ceux qui ont conscience que les directions syndicales les mènent en bateau.
Parce-que, des mobilisations fortes, il y en a eu récement, par exemple celle pour les retraites à la SNCF, que la CGT a cassée ouvertement, et pour laquelle Sud, en dépit de sa surenchère, est loin d'avoir fait tout ce qui était possible. On ne peut donc pas raisonner comme si une journée d'action était un premier pas permettant de prendre conscience de sa force etc.
(A noter : la grève d'aujourd'hui n'est pas une journée d'action "carrée", du moins en principe, il y avait un préavis de grève reconductible. Mais, vu la faible mobilisation, il est douteux que ça continue.)

La seule chose qui pourra vraiment faire avancer la situation, c'est aujourd'hui que les travailleurs s'organisent en comités de grève, coordinations etc pour ne pas se laisser manipuler par les directions syndicales. Ce n'est pas nouveau, certes, mais l'adaptation des directions syndicales aux réformes prévues par le gouvernement et le patronat est beaucoup plus nette que, par exemple, en 1995. Et pas pour une question de manque de combativité des travailleurs. Dans ces conditions, je ne vois pas ce qu'on peut attendre de ces directions, sauf miracle ? et ça ne sert pas à grand chose de dire :"elles devraient faire ci", "elles devraient faire ça" etc. Il n'y a d'ailleurs que par crainte d'une auto-organisation des travailleurs qu'elles pourraient peut-etre se sentir obligées d'aller plus loin...

Donc, s'il y a des choses à faire pendant ces actions hyper limitées, c'est d'en prtofiter pour discuter avec les travailleurs, les réunir quand on peut, préparer avec eux des actions plus larges etc.

Message Publié : 10 Juin 2008, 15:27
par piter
(Verié a écrit : (piter @ mardi 10 juin 2008 à 15:39) 
a écrit :
et puis il s'agit d'abord d'appeler à la mobilisation, pas de dégouter les gens d'y participer à causes des calcul des directions syndicales.
il me semble que plus les mobilisations sont fortes plus seront réunis les conditions qui favoriseront une réflexion sur les limites de celles-ci et des directions syndicales. 


Ca n'est pas si simple.
Certes, il n'est pas question de dégouter les gens et nous devons toujours etre aux cotés de ceux qui luttent, meme pour une lutte très limitée. Mais nous devons aussi dire la vérité aux travailleurs et exprimer les sentiments de ceux qui ont conscience que les directions syndicales les mènent en bateau.


oui, ce que je disais c'est que c'est au travailleurs mobilisés que l'on peut le faire comprendre et donc que la priorité c'est de dire que la mobilisation est nécessaire, pas donner l'impression qu'il ne faudrait pas y aller parce que ce serait bidon....
il faut tout dire bien sur, mais le dire dans le bon ordre en quelque sorte (et puis le format édito implique aussi de faire des choix de priorité...).

sur ta conclusion de ce qu'il faut faire et dire pendant ces journées je pense qu'on est tous d'accord.