LES EMPECHER DE NUIRE édito LO du 29/9/2008

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Bertrand » 29 Sep 2008, 17:04

Edito des bulletins d'entreprise du 29/9/2008

a écrit :LES EMPECHER DE NUIRE

    L'actualité n'a pas tardé à démentir les ministres qui nous répètent que la crise financière est américaine et qu'en Europe, les banques résisteront à la tempête financière. Fortis, une des plus grandes banques de Belgique et des Pays-Bas, ainsi qu'une grande banque britannique n'ont été sauvées de la faillite que par l'intervention massive de leurs États respectifs. Les banques françaises suivront.
    Comment pourrait-on croire que la crise s'arrête aux limites des États-Unis ? Faut-il rappeler que la précédente grande crise, celle de 1929, catastrophique pour l'humanité, si elle était partie également des États-Unis, n'avait pas tardé à submerger l'Europe. Les faillites de banques, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage, les soupes populaires, c'était aux États-Unis mais c'était aussi en Europe et parfois, comme en Allemagne, pire encore qu'en Amérique. Et on connaît la suite : pour sauver son système et pour briser la classe ouvrière, en Allemagne, la bourgeoisie avait installé Hitler au pouvoir avant d'entraîner le monde entier dans la guerre.
    Personne ne sait jusqu'où ira la crise actuelle, et surtout pas les maîtres de l'économie et les dirigeants des États.
    Nous n'avons pas d'illusions à nous faire sur deux choses au moins. D'abord sur le fait que la crise est grave et qu'aucun pays ne sera épargné. Ensuite que c'est aux travailleurs que la classe capitaliste, ses banquiers, ses grands patrons, ses financiers, ses spéculateurs, et leurs serviteurs politiques voudront faire payer la crise si nous les laissons faire.
    Ils ont déjà commencé. Aux États-Unis, les deux grands partis qui se disputent le pouvoir viennent d'entériner, toute divergence oubliée, le plan du gouvernement Bush de déverser 700 milliards de dollars aux financiers. Toute la population payera. De leur côté, les banques centrales d'Europe tiennent guichet ouvert pour les banques privées en mal de liquidités et les États volent au secours des plus menacées à coups de milliards. Avec quel argent ? Avec le nôtre, forcément ! C'est à nous qu'ils présenteront en tout cas la note : sous forme soit d'impôts supplémentaires, soit d'une inflation accélérée, soit en prenant l'argent sur toutes les dépenses publiques utiles à la population, Et, vraisemblablement, tout cela ensemble.
    D'ores et déjà, la crise n'est pas seulement financière. Elle frappe aussi la production, entraînant des licenciements et du chômage technique. Même les statistiques officielles, faites pourtant pour dissimuler l'ampleur du chômage, viennent d'en constater la hausse brutale. Ceux qui travaillent dans le bâtiment, dans l'immobilier, dans l'automobile et chez ses sous-traitants, n'ont pas besoin de statistiques pour sentir la menace sur leur emploi. Et c'est la spirale infernale de l'économie capitaliste en crise : plus on licencie, plus le chômage augmente, moins il y a de consommateurs et plus la crise s'aggrave. Et même cela est une aubaine pour les plus gros requins du capitalisme qui ont là une occasion de racheter, pour une bouchée de pain, leurs concurrents éclopés.
    Devant la gravité de la crise, le Premier ministre Fillon en appelle à "l'unité nationale". Quand l'économie va bien, la classe capitaliste encaisse seule les bénéfices. Quand cela va mal, elle voudrait que ceux qu'elle exploite lui viennent en aide ! Leur "unité nationale", c'est de faire payer les victimes pour venir au secours des coupables !
    Les travailleurs n'ont aucune solidarité à avoir vis-à-vis de ces groupes industriels et financiers qui les exploitent et qui conduisent l'économie à la catastrophe. La question décisive pour l'avenir est, au contraire, comment défendre notre emploi et notre pouvoir d'achat contre la rapacité du patronat.
    Sarkozy, ce "porteur d'eau" des riches, a expliqué doctement la semaine dernière que, s'il y a de mauvais capitalistes, le capitalisme, lui, est bon. Le capitaine du Titanic n'aurait pas osé chanter les qualités du bateau au moment où il s'enfonçait dans les flots !
    Une organisation économique qui, pour enrichir une petite minorité, ruine l'existence de la majorité, est appelée à disparaître. Oeuvrer à cela a fait partie des meilleures traditions du mouvement ouvrier. Il les retrouvera et c'est la seule chose de bien qui puisse sortir de la faillite patente du capitalisme.

Arlette Laguiller
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Bertrand
 
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Message par Vérié » 01 Oct 2008, 13:54

Il me semble que, dans la situation actuelle, nous ne devons pas hésiter à expliquer la nécessité de changer de système et de planfifier 'l'économie à l'échelle internationale en fonction des besoins humains. Ce qui n'est pas incompatible avec le fait d'avancer un plan d'urgence de défense des travailleurs.

Notre propagande, comme celle de LO, est encore un peu timorée. Les gens ne sont sans doute pas prêts à faire la révolution, mais ils sont certainement prêts à écouter nos explications, sans se limiter à rabancher ce qui a été écrit partout sur l'enchainement de la crise à partir des subprimes...
Vérié
 
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Message par quijote » 01 Oct 2008, 19:17

(El convidado de piedra @ mercredi 1 octobre 2008 à 19:36 a écrit : Ca discute partout de la crise.

Partout.

Et tous parlent d'un système dement, qui va appauvrir les travailleurs et les classes moyennes.
Il est grand temps de proposer la solution.

Le socialisme.Les gens sont encore à la prise de consicence et à la critique.

Inévitablement ils arriveront (et plus rapidement si on leur propose) au socialisme.

Je vote pour la proposition de Vérié.

Oui , on le fait explicitement et implicitement
Tout dépend ce que les gens sont prêts à entendre et comprendre . Il n y a aucune limite.
Nous ne sommes pas ( Lo ) des "économistes" , ce que certains nous on reproché autrefois . Développer une organisation solide sur le plan théorique , capable d ' attirer les jeunes à partir d un présuppoé idéolgique , à partir des questions principielles , " philosophiques " qu'ils se posent c 'est notre raison d 'être . C 'est ce que nous faisons en les faisant lire par exemple .

Sans retomber dans le bla bla ou la pure revendication d' un "programme " à l ' instar des bordiguistes .

La critique du capitallsme , l 'impossibilité qu 'il y a à le réformer , implique qu 'il faut le renverser .
C 'est surtout quand les gens nous disent : que proposez- vous d' autre ? qu 'on peut "développer" .

Mais d 'ores et déjà , proposer le contrôle des livres de comptes des entreprises , la transparence et l ' interdiction des licenciements que SEULS les travailleurs pourront imposer ( pas proposer "une loi" comme Besancenot l ' a fait ) est une étape compréhensible par les travailleurs , alors que se contenter de parler abstraitement du "socialisme " , c 'est , disons , assez stérile .
quijote
 
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Message par Vérié » 01 Oct 2008, 19:36

IL me semble qu'avancer la nationalisation générale des banques, sans indemnités des incapables et des crapules qui nous ont mené dans la situation actuelle, sous ontrole des travailleurs, est à l'ordre du journ non ?

Même certains économistes bourgeois expliquent qu'au lieu de balancer ce fric pour sauver les spéculateurs, mieux vaudrait que l'Etat finance directement les entreprises et les particuliers qui en ont le plus besoin, en évitant ces intermédiaires douteux qui se sucrent et dilapident au passage.
Vérié
 
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Message par Ottokar » 01 Oct 2008, 21:30

De ce que je vois, LO n'hésite pas à faire de la propagande pour une autre société (de la propagande, oui, que peut-elle faire d'autre, pas encore de l'action ?) et j'ai entendu dire que dans les activités spéciales que faisait LO en ce moment et que convidado ou d'autres ont du croiser, une journée ici ou ailleurs, c'est souvent assez vite de socialisme et d'une autre organisation sociale qu'il est possible de discuter, à partir des tracts distribués comme les deux derniers éditoriaux des bulletins.


Un article dans ce sens, dans le numéro de LO à paraître demain, et qui est déjà en ligne :
a écrit :Leur société

Contre un système en faillite, ni régulable ni réformable : l'actualité du communisme

Alors que chaque jour apporte l'annonce d'une ou plusieurs nouvelles faillites bancaires et que le système financier mondial risque l'effondrement général, dirigeants politiques et spécialistes auto-proclamés nous disent désormais que tout peut revenir comme avant, à condition de mettre en place des régulations appropriées. C'est bien la dernière duperie en vogue, qui tente de faire croire qu'on pourrait soigner une maladie mortelle avec ce remède miracle.

Mais il n'y a pas d'un côté de méchants capitalistes financiers et de l'autre de bons capitalistes industriels, comme le disent à l'unisson Sarkozy et les dirigeants socialistes. Ce sont les mêmes. Tout d'abord c'est l'argent des industriels qui alimente les banques et parfois c'est une seule et même famille qui cumule tous les rôles. Ainsi la famille de Wendel, dont le fleuron est aujourd'hui le baron Seillière, président du patronat européen. Ces anciens barons de l'acier ont reconverti tous leurs capitaux dans un fonds de pension spéculatif, le groupe Marine-Wendel, qui achète et revend des actifs industriels ou des produits financiers au gré de la spéculation.

En réalité, il n' y a qu'un système économique capitaliste, miné par des contradictions qu'il est bien incapable de surmonter. Les capitalistes ne produisent pas pour satisfaire les besoins des populations, ils produisent pour vendre à un prix qui leur permet de réaliser le profit. C'est ce qu'ils appellent le marché solvable. Seulement, ils ignorent l'étendue ou les limites de ce marché où tous s'affrontent. Et la seule régulation qu'ait jamais connue le capitalisme, c'est la crise, où faute d'acheteurs à bon prix, on ferme les usines et on jette à la rue les ouvriers par dizaines ou centaines de milliers.

Depuis des dizaines d'années, au moins depuis la fin des années 1960, préoccupés de maintenir le taux de leurs profits, les capitalistes se sont de plus en plus tournés vers des opérations purement financières. Ils ont pu croire que leur jeu pouvait durer un temps illimité. Mais ils n'ont fait ainsi que retarder les échéances. Les crises se sont succédé, en particulier les crises financières avec des conséquences plus ou moins importantes sur la production. Aujourd'hui, les capitalistes sont face à une crise financière générale, à un niveau jamais vu, dont les conséquences ne font que s'approfondir au fil des semaines dans l'ensemble des secteurs de l'économie.

Cette impossibilité de surmonter les contradictions propres au système capitaliste a à plusieurs reprises entraîné le monde à la catastrophe. Les conflits mondiaux qui ont ensanglanté le vingtième siècle avaient pour raison fondamentale ce fonctionnement irresponsable, impossible à réguler.

Depuis qu'il existe, le véritable mouvement ouvrier, celui qui a lutté pour l'émancipation des travailleurs, a combattu les illusions réformistes en tout genre, toujours remises au goût du jour. L'affirmation de Marx a été sa devise, « socialisme ou barbarie », et sa seule perspective a été l'expropriation de la classe capitaliste pour instaurer sur les ruines de ce système failli le socialisme et le communisme.

La seule « régulation » que connaissent les capitalistes et leur personnel politique consiste à pressurer toute la population pour lui extorquer les milliards qu'ils ont perdu au casino de la spéculation. Car, appeler « régulation » le fait de ponctionner 700 milliards de dollars aux États-Unis, des centaines de milliards en Europe, sur le dos de tous avec l'aide des États, pour renflouer les caisses des capitalistes, est un mensonge dans les termes ; c'est tout simplement de l'extorsion de fonds, voire du vol en bande organisée, à la mode des mafias. Mettre en avant cette prétendue régulation miracle ne sert qu'à détourner les travailleurs de leurs vrais ennemis et des vraies solutions. La seule issue est bien de reconstruire une société où l'on produise pour satisfaire les besoins de toutes les populations, en permettant à chacun de produire selon ses moyens et de consommer selon ses besoins. Cette société-là, ce sera la société communiste, qui se construira sur les ruines de cette société capitaliste qui n'a vraiment que trop duré.

Paul SOREL
Ottokar
 
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Message par Vérié » 02 Oct 2008, 07:31

a écrit :
Le holdp-up du siècle, par Michael Moore
1er octobre 2008
« Ce renflouement a pour mission de protéger la masse obscène de richesses qui ont été accumulées au cours des huit dernières années.... Laissez les riches souffrir, pour une fois. Laissez-les payer pour ce sauvetage. » Le cinéaste Michael Moore appelle ses concitoyens à agir contre le plan Paulson qu’il juge inacceptable.


Par Michael Moore, Common Dreams, 29 septembre 2008 (extrait)

Permettez-moi d’aller droit au but. Le plus grand holp-up de l’histoire de ce pays se déroule au moment même ou vous lisez ces lignes. Aucune arme à feu n’est utilisée, mais 300 millions de personnes ont été prises en otages. Ne nous méprenons pas : Après avoir dérobé 500 000 milliards de dollars qui ont été empochés depuis 5 ans par leurs soutiens les profiteurs de guerre, après avoir garni de plus d’une centaine de milliards de dollars les poches de leurs amis les pétroliers depuis deux ans, Bush et ses potes - qui doivent bientôt quitter la Maison Blanche - sont en train de piller le Trésor américain de chaque dollar qu’ils peuvent récupérer. Ils prennent dans le coffre autant qu’ils pourront en emporter en se dirigeant vers la sortie.

Peu importe ce qu’ils disent, peu importe les mots terrifiants qu’ils emploient. Ils recourent encore une fois à leurs vieux trucs consistant à créer la peur et la confusion afin de rester parmi les 1% les plus riche. Il suffit de lire les quatre premiers paragraphes de l’article de la une lundi dernier dans le New York Times, pour comprendre la réalité du contrat proposé :

« Au moment même où les responsables politiques travaillent sur les détails d’un plan de sauvetage du secteur financier de 700 milliards, Wall Street commence à chercher le moyen d’en tirer profit.

Les entreprises financières ont exercé un lobbying afin que toutes sortes d’investissements en détresse y soient inclus, en plus de ceux qui sont liés aux prêts hypothécaires.

Dans le même temps, les firmes de gestion d’investissement intriguaient pour que leur soient confiés les actifs que le Trésor prévoit de sortir du bilan des établissements financiers, un rôle qui pourrait leur faire gagner des centaines de millions de dollars par an.

Personne ne veut rester à l’écart de la proposition du Trésor pour acheter les actifs douteux des établissements financiers. »

Incroyable ! Wall Street et ses soutiens ont créé ce gâchis, et maintenant, ils prétendent faire le ménage en s’en mettant plein les poches. Même Rudy Giuliani fait pression pour que son entreprise soit retenue (et payée) pour « consulter » durant le sauvetage.
Le problème, c’est que personne ne sait vraiment ce que cet « effondrement » signifie. Le secrétaire au Trésor Paulson a admis lui-même qu’il ne connaît pas le montant exact nécessaire (il tout simplement sorti ce chiffre de 700 milliards de sa tête !). Le responsable du Congressional Budget Office a déclaré n’avoir pas trouvé de raison à ce montant et ne pouvoir l’expliquer à quiconque.

Pour autant, ils crient que la fin est proche ! Panique ! Récession ! La grande dépression ! Le bug de l’an 2000 ! La grippe aviaire ! Il faut voter le projet de loi sur le sauvetage aujourd’hui ! Le ciel nous tombe sur la tête ! Le ciel nous tombe sur la tête !

Il tombe pour qui ? RIEN dans ce plan de « sauvetage » ne fera baisser le prix de l’essence que vous mettez dans votre voiture pour aller travailler. RIEN dans ce projet de loi ne vous protégera contre la perte de votre maison. RIEN dans ce projet de loi ne vous donnera une assurance maladie.

L’assurance maladie ? Mike, pourquoi en parler ? Qu’est-ce que cela a à voir avec l’effondrement de Wall Street ?

Cela a tout à voir. Ce soi-disant « effondrement » a été déclenché par les défaillances massives et les saisies provoquées par les crédits hypothécaires. Savez-vous pourquoi tant d’Américains sont en train de perdre leurs maisons ? A en croire les Républicains, c’est parce que trop d’idiots de la classe ouvrière ont souscrit des prêts qu’ils ne pouvaient pas assumer. Voici la vérité : La raison numéro un pour laquelle les gens sont ruinés c’est à cause des dépense de santé. Permettez-moi de l’exprimer clairement : Si nous avions eu une assurance santé universelle, cette « crise » des crédits hypothécaires pourrait n’avoir jamais eu lieu.

Ce renflouement a pour mission de protéger la masse obscène de richesses qui ont été accumulées au cours des huit dernières années. C’est pour protéger l’élite des actionnaires qui possèdent et contrôlent l’entreprise Amérique. C’est pour s’assurer que leurs demeures, leurs yachts et leur « style de vie » ne soient pas remis en causes tandis que le reste de l’Amérique souffre et se bat pour payer ses factures. Laissez les riches souffrir, pour une fois. Laissez-les payer pour ce sauvetage. Nous dépensons 400 millions de dollars par jour pour la guerre en Irak. Qu’ils mettre fin à la guerre immédiatement et nous fassent économiser 500 milliards de dollars supplémentaires !

Je dois arrêter d’écrire et vous devez arrêter de me lire. Ils organisent ce matin un « coup » dans notre pays. Ils espèrent que le Congrès agisse vite avant qu’il ne prenne le temps de réfléchir, avant que nous ayons une chance de les arrêter nous-mêmes. Alors, arrêtez de lire et faites quelque chose et faites le MAINTENANT !


Des New Yorkais manifestent contre les parachutes dorés des banquiers


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