MORALISER LA FINANCE" COMMENCERAIT PAR L'EXPROPRIA

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par volia » 06 Oct 2008, 17:11

a écrit :"MORALISER LA FINANCE" COMMENCERAIT PAR L'EXPROPRIATION DES RESPONSABLES DE LA CRISE

06/10/2008

Bien que le mot écorche la bouche des ministres, ils sont obligés de parler de récession. Même d'après les statistiques officielles mensongères, pour le deuxième trimestre, la production recule. Ce qui signifie déjà des licenciements, des suppressions d'emplois supplémentaires, d'autant que nombre de grandes entreprises, celles de l'automobile en particulier, anticipent que leurs ventes iront en diminuant et elles mettent des travailleurs à la porte à titre préventif. Et plus il y a de licenciements, plus il y a de chômeurs, plus la consommation continuera à diminuer. C'est toute leur économie basée sur les lois du marché qui se retrouve sur la pente savonneuse.
Il n'y a pas d'illusions à se faire : la crise n'est pas finie. Plus personne n'ose prétendre que la crise financière partie des Etats-Unis restera sagement de l'autre côté de l'Atlantique. Chaque jour on nous annonce désormais qu'une nouvelle banque, cette fois-ci européenne, est menacée de faillite. Et en même temps on nous annonce les sommes fantastiques que les Etats européens alignent pour les sauver.
Sarkozy, s'agitant comme d'habitude sans que cela atténue la tempête financière, a réuni samedi dernier les dirigeants des quatre pays les plus riches de l'Union européenne pour élaborer un plan de sauvetage commun. Les dirigeants d'Allemagne, de Grande-Bretagne, de France et d'Italie se sont en effet mis d'accord sur... le chacun pour soi et tous pour leurs propres capitalistes !
Comme par miracle, chacun des gouvernements trouve des dizaines de milliards à mettre sur la table pour sauver telle ou telle banque. Dernier en date, le gouvernement allemand a sorti 50 milliards d'euros rien que pour dépanner une seule banque. Quelques jours auparavant, le gouvernement français, dont le chef assurait il y a peu que les caisses sont vides, a trouvé le moyen, en association avec le gouvernement belge, de débourser 6,4 milliards pour renflouer Dexia !
Les gouvernements nous serinent depuis des années, ici, en France, que le déficit de la Sécurité sociale, estimé ces temps-ci à 9 milliards d'euros, serait catastrophique. Et c'est pour éviter cette prétendue catastrophe qu'ils ont imposé les franchises médicales, la diminution des remboursements et toutes les mesures qui empêchent les classes populaires de se soigner convenablement. Mais, pour racheter la seule banque Dexia, pour dédouaner généreusement ses actionnaires, ils ont trouvé en 24 heures de quoi combler les deux tiers du déficit de la Sécu.
Et des Etats-Unis aux pays européens, se mène une seule et même politique de classe, d'un cynisme écoeurant, qui consiste à distribuer des sommes, qui se chiffrent en dizaines et en centaines de milliards, aux banques, aux entreprises capitalistes, aux spéculateurs, que l'on fera payer à toute la population.
Les gouvernements ne sont même pas certains que cela arrêtera la crise de confiance entre banques. Et de fait, malgré les injections massives, la crise financière et boursière se poursuit. Ces injections facilitent seulement le rachat des banques les unes par les autres. C'est ainsi que l'argent public dépensé pour sauver la banque Fortis la semaine dernière a servi cette semaine à faciliter le rachat de cette banque par BNP Paribas. Pendant que l'économie mondiale tremble, les plus forts des requins de la finance avalent de plus faibles avant d'être, peut-être, croqués à leur tour...
Même si la crise bancaire ne s'aggrave pas davantage, elle aura conduit à une redistribution des cartes entre les institutions financières les plus puissantes, à une concentration plus grande encore, en laissant derrière la crise un champ de ruines, des entreprises fermées, des travailleurs jetés à la rue, des masses populaires poussées vers la pauvreté.
Devant l'ampleur de la débâcle, les dirigeants des Etats en appellent tous à la moralisation de la finance, à son contrôle, tout en arrosant les financiers spéculateurs, responsables de la crise.
La seule réponse à la crise financière qui serait dans l'intérêt de la population n'est certainement pas de renflouer les financiers avec l'argent de leurs victimes. Ce serait d'exproprier toutes les banques pour les réunir en une seule et la soumettre en effet au contrôle ; pas celui d'autres financiers et de leurs compères, mais celui de leurs salariés, de leurs petits usagers et de toute la population.

Arlette Laguiller
volia
 
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Message par Zimer » 06 Oct 2008, 22:06

=D> =D> =D> =D>

Une question pensez vous que désormais avec la crise le mot d'ordre que l'on devra mettre en avant sera "la nationalisation par l'expropriation, du système bancaire..." quant à "l'interdiction des licenciements dans les boites qui font des profits" cela peut devenir obsolète si les boites ne font plus vraiment de profits... (vont elles cesser d'en faire ??) bref faudra-t-il radicaliser les mots d'ordre...
Zimer
 
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Message par Vérié » 07 Oct 2008, 08:39

(Zimer @ lundi 6 octobre 2008 à 23:06 a écrit : =D> =D> =D> =D>

Une question pensez vous que désormais avec la crise le mot d'ordre que l'on devra mettre en avant sera "la nationalisation par l'expropriation, du système bancaire..." quant à "l'interdiction des licenciements dans les boites qui font des profits" cela peut devenir obsolète si les boites ne font plus vraiment de profits... (vont elles cesser d'en faire ??) bref faudra-t-il radicaliser les mots d'ordre...

"Interdiction de licencier des boites qui font du profit" est un mot d'ordre qui m'a toujours un peu gêné, car cela pourrait laissait entendre que nous ne nous opposons pas aux licenciement par les boîtes qui ne font pas de profit.

De plus, je ne crois pas que nous devons avancer des mots d'ordre en fonction des "possibilités", des "moyens" des capitalistes etc, mais seulement en fonction des besoins des travailleurs. Car les moyens existent objectivement dans cette société. Le fait qu'une entreprise fasse des profits et licencie est seulement un argument d'agitation supplémentaire, là où ça se produit.

De plus, dans bien des cas, bien malin qui peut dire qui fait du profit et qui n'en fait pas, entre le boursicotage, les montages hyper complexes, les délocalisations et les multinationales qui rattrapent ici ce qu'elles perdent ailleurs etc.

C'est pour cela aussi que le mot d'ordre "ouverture des livres de comptes" (les ordinateurs aujourd'hui, meme s'il y a des bilans officiels écrits) me pose un peu problème aussi. D'autant qu'une grande partie des comptes officiels sont déjà publics, y compris les investissements dans des titres etc, la création de filiales financières etc. Je crains qu'on ne serait guère avancé après avoir saisi les ordinateurs. Si toutes les liquidités ont été virées aux Iles Caimans, ou investies en titres pourris, qu'est-ce qu'on fera de plus ? Bon, on peut toujours essayer de jeter un oeil là-dedans - avec l'aide de camarades experts-comptables bac +12 de préférence ! -, ça ne peut pas faire de tort. Mais, de là à en faire un mot d'ordre central, je suis vraiment sceptique. :33:

Il me semble qu'il faudra immédiatement réorienter la production en fonction des besoins sociaux, sous contrôle des travailleurs évidemment, notamment pour l'utilisation des "fonds" attribués par la Banque centrale - je ne sais pas si on pourra encore parler de "fonds", mais déjà d'une méthode de comptabilité des moyens matériels, car dans une situation pré-révolutionnaire, transitoire, de double pouvoir etc, il est bien évident que les robinets internationaux du crédit seraient coupées, sauf si ça se déroule en même temps à l'échelle mondiale.

Bref, ça serait pas de la tarte !
Vérié
 
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Message par com_71 » 07 Oct 2008, 08:48

(Vérié @ mardi 7 octobre 2008 à 09:39 a écrit :
"Interdiction de licencier des boites qui font du profit" est un mot d'ordre qui m'a toujours un peu gêné, car cela pourrait laissait entendre que nous ne nous opposons pas aux licenciement par les boîtes qui ne font pas de profit.

un mot d'ordre résume, plus ou moins bien, un raisonnement, il ne le remplace pas.

Au niveau du mot d'ordre, c'est souvent, explicitement, "à commencer dans les entreprises qui font des profits". Et pour la suite du raisonnement (professions de foi, éditos, tracts centraux...) c'est - et les entreprises qui prétendent être en difficulté, qu'elles laissent le public en juger, ouverture des livres de compte, etc. -
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 07 Oct 2008, 09:50

(com_71 @ mardi 7 octobre 2008 à 09:48 a écrit :

Au niveau du mot d'ordre, c'est souvent, explicitement, "à commencer dans les entreprises qui font des profits".

Présenté ainsi, entièrement OK évidemment.
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Message par Zimer » 07 Oct 2008, 10:24

a écrit :L'expropriation des banques ne signifie en aucun cas l'expropriation des petits dépôts bancaires. Au contraire : pour les petits déposants, la BANQUE D'ÉTAT UNIQUE pourra créer des conditions plus favorables que dans les banques privées. De la même façon, seule, la banque d'État pourra établir pour les fermiers, les artisans et les petits commerçants des conditions de crédit privilégiées, c'est-à-dire à bon marché. Néanmoins, plus important encore est le fait que toute l'économie, avant tout l'industrie lourde et les transports, dirigée par un état-major financier unique, servira les intérêts vitaux des ouvriers et de tous les autres travailleurs.

Cependant, l'ÉTATISATION DES BANQUES ne donnera ces résultats favorables que si le pouvoir d'État lui-même passe entièrement des mains des exploiteurs aux mains des travailleurs. Programme de Transition 


Comme souvent avec les mots d'ordres transitoires , lorsqu'ils sont formulés sous formes de "slogans" visant à être popularisé ..Il me semble inévitable que la simplification nécessaire introduise une dose d'ambiguïté , en effet de façon propagandiste , il parait nécessaire d'accuser et de dénoncer l'État bourgeois de dilapider des milliards pour éponger les prises de risques des capitaliste alors même que l'on pourrait dire qu'il ne fait que jouer son rôle ....
De même la propagande pour l'expropriation du secteur bancaire , pour l'étatisation des banques ne peut être dans un premier temps compris que comme quelque chose ,qu'il faudra , par une lutte , une explosion d'ensemble de la classe ouvrière imposer à un État dont la nature sera toujours bourgeoise .... et non pas comme une mesure que prendra l'État ouvrier .... Cependant à mon avis :emb: c'est dans "ces ambiguïtés" que résident en partie l'aspect transitoire des mots d'ordres ....
Zimer
 
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Message par redsamourai » 07 Oct 2008, 10:32

très juste. et d'autant plus juste qu'on arrivera à articuler cela avec le "qui faire payer": pas les travailleurs et les pauvres comme le ferait l'état bourgeois, mais les actionnaires, les bourgeois, les patrons!
redsamourai
 
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