Les meetings de campagne

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Ottokar » 20 Fév 2010, 09:45

en Rhône Alpes, compte rendu de Lyon Mag
a écrit :
19-02-2010
Nathalie Arthaud : "Le changement viendra d'une explosion sociale"

Nathalie Arthaud était ce vendredi matin l'invité de La Matinale de Canal+. Peu de projets politiques évoqués pour la tête de liste régionale en Rhône-Alpes de Lutte Ouvrière, mais un vrai retour discursif aux valeurs idéologiques de l'Internationale communiste. Lutte Ouvrière, parti d'extrême-gauche rendu célèbre par le militantisme d'Arlette Laguillier, n'entend pas rentrer dans le jeu des alliances et présente une candidature uniquement contestataire.

"Un carnage social". C'est par ces termes volontairement très dur que Nathalie Arthaud débute son accusation à charge sur la politique menée par la majorité présidentielle. Et le fond de l'air social lui donne plutôt raison : grève des enseignants, grève des raffineries Total. Un terreau favorable pour un discours qui n'aura pas vraiment changé depuis la création du parti en 1971. Et pour cause, à l'heure des alliances, de l'affadissement des combats politiques, de la solubilité des convictions dans l'accès à l'appareil de pouvoir, pompeusement appelée "ouverture", la position de Nathalie Arthaud est clairement à contre-courant. "Nous sommes là pour dénoncer, nous ne croyons pas au retour au gouvernement d'une autre gauche, qui y a déjà eu accès et n'a jamais rien changé" tempête-t'elle. Lutte Ouvrière, c'est clair, ne souhaite pas rentrer dans les démarches politiciennes de recherche d'alliance. Exit donc les possibilités de rejoindre le Front de Gauche ou le NPA, dont l'ancêtre LCR avait été un allié pourtant efficace lors des régionales de 2004, où le binôme atteignait presque les 5% au niveau national. Sans parler de la possibilité de rejoindre les listes de Jean-Jack Queyranne au second tour...

Et la région Rhône-Alpes dans tout ça ? Elle semble anecdotique, et joue plutôt le rôle de marche-pied vers d'autres perspectives plus idéologiques ou utopiques. Car c'est au niveau national que Lutte Ouvrière veut opérer le changement, s'appuyant sur ces couches fidèles et sensibles à ce discours d'unilatéralité. Moi et mes semblables contre le Grand Capital. Des odeurs de Grand Soir transpirent à travers le discours de Nathalie Arthaud, et toute élection est bonne à prendre : c'est un tribune formidable pour transmettre ses idées. Utopiques, pragmatiques ou subversives qu'importe, il faut toucher, convaincre. C'est donc une demi-surprise qu'au service de cet objectif, les outils du discours ait été grossièrement taillés. "Le rapport de force ne se joue pas au travers des élections, mais dans la société" continue-t'elle. Lutte des classes, quand tu nous tiens... Et pourtant, le débat des Régionales est bien plus pragmatique et recouvre de vrais enjeux du quotidien : transport, formation, lycées... Finalement, entre les "Spartacus" et Lutte Ouvrière, on ne souhaite pas se salir les mains à faire de la politique, mais dieu qu'on aime dénoncer les malfaçons du système ! Alors, à bien relire Max Weber, nous avons confirmation, si nous l'avions oublié, que la politique est la réunion de deux éthiques : celle de conviction, que défend admirablement Nathalie Arthaud, et celle de responsabilité, qui nécessite quelques compromis et quelques prédispositions au dialogue. C'est plutôt de ce côté ci que la bât blesse.
Ottokar
 
Message(s) : 683
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Ottokar » 24 Fév 2010, 08:32

Compte rendu sur Nathalie dans le Dauphiné Libéré
a écrit :ELECTIONS REGIONALES
En campagne avec Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) en Rhône-Alpes
par La Rédaction du DL | le 23/02/10 à 05h03
PAR GEORGES BOURQUARD

S'il est une candidate qui n'a pas les yeux rivés sur les sondages, c'est bien Nathalie Arthaud: "On ne fera pas un gros score" lâche-t-elle, laconique. Sa mémoire défaille sur le score aux dernières Européennes: "J'ai déjà oublié". 0,84%, soit un peu moins de 25 000 bulletins de Lyon à Bonifacio... Alors aux Régionales, le résultat importe peu. Et si, ô surprise, elle franchissait les 5%? La réponse est tranchée: "Pas de cuisine électorale, pas de fusion". "Gouverner sans remettre en cause le pouvoir économique du patronat", ça, elle n'en veut pas. Elle a une dent contre "la politique du moins pire". "Moins pire avec la gauche au pouvoir qu'avec Sarkozy", une belle hypocrisie à ses yeux.

"Lutte Ouvrière n'est pas contre les élections, mais ce n'est pas par là que l'on changera le système" argumente encore la fille du garagiste de Peyrins près de Romans, aujourd'hui prof (en grève) en Seine-Saint-Denis mais toujours résidente dans la banlieue lyonnaise. "Pourquoi ne vote-t-on jamais pour désigner les 98 personnes qui contrôlent le CAC 40?".

Le salut viendra donc d'ailleurs. De la rue: "Il faut partager le travail, interdire les licenciements et que les salariés aient le contrôle dans les entreprises" martèle la militante trotskiste.
"On est dans un contexte explosif"

Alors, pour demain le Grand soir? "On est dans un contexte explosif. C'est une colère rentrée, mais la colère est là. L'arrogance des patrons licencieurs et des actionnaires peut mettre le feu à la mèche". Proglio et ses deux casquettes, le sauvetage des banques qui se remettent à spéculer "contre les États maintenant", Total, ses milliards de bénéfices et ses fermetures de sites, Nathalie Arthaud n'a pas à se forcer pour illustrer son propos. " Sarkozy est une marionnette dans la main du patronat. Ce n'est pas lui qui a invité Bolloré sur son yacht, c'est l'inverse". Avis de tempête pronostique la candidate...

La semaine dernière à Beauvais, Nathalie Arthaud était chez Massey-Ferguson: "200 licenciements, mais les bénéfices pourraient payer 20 000 salariés".

Mercredi, elle sera devant les grilles de PSA à Sochaux. Comme elle était avec les Conti... Entre-temps, elle enchaîne meetings, réunions Tupperware et distribution de tracts sur les marchés: "On aura fait une bonne campagne si on suscite la discussion".

"Travailleurs, travailleuses", la formule a agité des bataillons de drapeaux rouges. Son auteur est aussi populaire qu'un animateur TV. Difficile de succéder à Arlette Laguiller? "Non, on travaille ensemble. Dire que je suis sa remplaçante, je trouve cela assez valorisant". Une célibataire pour remplacer une célibataire, c'est imposé par le réglement intérieur du mouvement trostkiste? Éclat de rire: "Non, mais à l'extrême-gauche, on a plutôt la culture de l'union libre".

Autre incontournable, le facteur de Neuilly: "Olivier Besancenot et nous, on ne fait pas la même campagne. S'il est invité plus souvent que moi à la télé ou à la radio, c'est parce qu'il est la coqueluche du moment. C'est le choix des médias. Mais aujourd'hui la coqueluche, c'est Cécile Duflot". Bref, Nathalie Arthaud doit se frayer un passage dans une gauche extrême embouteillée. Et aux thèmes invariables depuis 30 ans.

L'écologie, si tendance, est quasi-absente de son discours: "C'est justement parce que c'est un thème porteur, à la mode.Tous les dirigeants en parlent, mais ils sont incapables de régler le problème. Dans l'immédiat, on a plus de risques de crever de la misère, du chômage que du réchauffement climatique..."
Ottokar
 
Message(s) : 683
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03


Retour vers Actualité de Lutte Ouvrière

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 29 invité(s)