Cela veut peut-être dire qu'ils ont cru au sondage qui donne à LO 4 % aux régionales ? Sur la page en vis-à-vis, il y un autre article tout aussi fielleux sur le NPA, donné à 5 dans un sondage local.
a écrit :Lutte Ouvrière : en attendant l'explosion
Publié le mercredi 24 février 2010 à 11H00
Thomas Rose en campagne… en attendant la Révolution.
Le parti du clone d'Arlette, Lutte Ouvrière, qui cultive un genre de millénarisme prolétarien, dans lequel « l'explosion sociale » ou le « grand soir » tiendraient lieu d'apocalypse, entend rester pur de toute attache et de toute compromission. En conséquence de quoi, le terme « alliance » devient un gros mot. LO renvoie dos à dos Droite et Gauche, et tous ceux qui admettent le principe d'alliances politiciennes au second tour. Moralité, Lutte Ouvrière se retrouve aussi « isolée » que le MoDem est « libre ». Ce qui ne l'empêche pas de se présenter dans toutes les régions de France, outre-mer y compris. En Champagne-Ardenne, c'est Thomas Rose qui mène la danse, soutenu par des écolos désespérés qui ont sauté du bateau Europe Ecologie pour ne pas participer « au recyclage de caciques locaux ».
Difficile de comprendre les motivations de LO si l'on n'est pas un brin au fait de la pensée de ces gens-là. En effet, ils se tiennent à distance de toute vie démocratique exception faite des élections. Le fait de se maintenir dans une position de protestation exclusive s'inscrit néanmoins dans une stratégie précise expliquée en 2003, par Robert Barcia, alias Hardy, dans un livre témoignage intitulé « La véritable histoire de Lutte Ouvrière ». En 2003, Lutte Ouvrière a été clouée au pilori par toute la gauche pour avoir refusé de trancher - logiquement - au second tour des présidentielles 2002, entre Chirac et Le Pen.
Ce bouquin de référence a été analysé de façon critique par d'autres trotkystes, dont Lucas Pizzutti de la « Fraction Trotskyste-Stratégie Internationale ». Ce dernier a mis en exergue la conception du monde de LO : « Pour les militants de Lutte Ouvrière, la principale activité c'est la formation idéologique en attendant que le « moment » arrive. L'aspect « sectaire « de Lutte ouvrière réside en sa conception du parti qui se construit en soi _ à travers le recrutement individuel _ et non dans la lutte au sein de la classe ouvrière et des opprimés contre les réformistes et les contre-révolutionnaires […]
« Une pirouette, pour ne pas dire une hypocrisie »
Cela tend à transformer le parti en une fin en soi pour une période indéterminée - la période non-révolutionnaire selon LO - puisqu'en ne luttant pas pour mettre en échec les ennemis de classe au sein même de la classe laborieuse - la social-démocratie, le stalinisme, la bureaucratie syndicale - Lutte Ouvrière vit avec eux et ne s'en différencie donc… qu'au cours des périodes électorales ».Nathalie Arthaud, professeur d'économie et de gestion, récemment invitée de La Matinale de Canal +, déclarait : « Nous sommes là pour dénoncer, nous ne croyons pas au retour au gouvernement d'une autre gauche, qui y a déjà eu accès et n'a jamais rien changé […] Le rapport de force ne se joue pas au travers des élections, mais dans la société… » De fait, seul compte le premier tour. Et les péripéties de la comédie électorale importent peu. A Lyon, au cours de sa tournée des régions, Nathalie-Arlette a déclaré : « les travailleurs doivent se mobiliser, se battre collectivement et contester les décisions […] mettre leur nez dans les décisions prises dans les banques ». Dans notre région Monsieur Rose ne dit pas autre chose qui revendique le contrôle populaire sur l'économie, la fin du secret bancaire, mélange Pipper-Heidsick et Total pour mieux expliquer que tout ira à vau l'eau tant que les prolétaires « ne mettront pas leur nez dans les affaires ». Dans le N° 2168 du 19 février 2010 de l'hebdomadaire « Lutte Ouvrière », sous la signature de Jean-Pierre Vial, l'un des sept hiérarques du mouvement dont la publication sert de façade à L'Union Communiste, véritable dénomination du parti, membre de l'Union Communiste Internationaliste, il est écrit : « Les problèmes dits régionaux ne sont qu'une déclinaison locale de ce qui se passe à l'échelle du pays, voire de ce qui se passe au-delà des frontières […] C'est une pirouette, pour ne pas dire une hypocrisie, de prétendre qu'on peut se focaliser sur des problèmes locaux, même importants, sans les lier au reste, c'est-à-dire en fait à ce qui est essentiel dans la vie des gens. C'est un non-sens, voire une escroquerie de la part de la droite, mais aussi du PS et de ses alliés, de prétendre qu'un Conseil régional, même s'il était animé des meilleures intentions, pourrait infléchir la malfaisance des choix patronaux… »
La messe est dite. La révolution socialiste étant selon les penseurs de LO un événement imprévisible où le hasard joue un rôle important, le job des camarades embusqués d'Arlette et de son clone consiste exclusivement à assurer la continuité du marxisme et de son corpus idéologique jusqu'à la Révolution. Une version prolétarienne du rivage des Syrtes.