a écrit :Lutte ouvrière: le parti du Grand Soir toujours dans le rouge
PAR LILIAN ALEMAGNA
Le discours est le même, mais le «Travailleurs, travailleuses!» a perdu de sa superbe. Deux ans que la voix de Lutte ouvrière (LO) n’est plus Arlette Laguillier, mais Nathalie Arthaud. Difficile transition. Scores électoraux désastreux (1,4% aux dernières régionales, 1,2% aux européennes de 2009, loin des 4 à 5% réalisés du temps d’Arlette), isolement politique à l’extrême gauche… La formation trotskiste s’est fait piquer son créneau médiatique par les cousins du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qui profitent du charisme de leur leader Olivier Besancenot…
Mais au siège de la formation à Pantin (Seine-Saint-Denis), on s’en fiche. Avec la crise financière, «nous avons la conviction profonde que l’avenir de cette société, c’est le communisme», explique Nathalie Arthaud à Libération. Et dans ce «contexte de crise du capitalisme, propice à des changements d’états d’esprit», la fête annuelle du parti organisée ce week-end de Pentecôte dans le parc du château de Presles (Val-d’Oise), avec discours, débats et animations, tombe à pic.
«Expropriation des banquiers, interdiction des licenciements, contrôle des travailleurs» sur les entreprises… Dans l’attente du «Grand Soir», il faut «préparer les travailleurs» à la révolution. «Ces luttes, il faudra les mener. On ne sait pas quand elles auront lieu, mais à force d’être acculé, il y aura des réactions», prophétise Arthaud. Et ce, même si les mobilisations sociales, à l’image de celle du 1er mai, sont faibles. «Les grands mouvements n’ont jamais été annoncés par personne», rétorque Arthaud.
«Probable» candidate en 2012
LO veut garder sa pureté. Pas question de s’allier avec le NPA, «plus communiste, ni révolutionnaire». Pas question non plus de participer à des opérations unitaires allant jusqu’au PS, comme celle organisée le 6 mai à Paris pour défendre la retraite à 60 ans. «Souhaite-t-on défendre les retraites ou redorer le blason du PS sur le dos des retraités? On ne participera pas à ce genre d’opération, assume Nathalie Arthaud. Mais nous serons de toutes les actions et de toutes les journées d’action comme celle du 27 mai.»
«Ce parti est figé. Ils ont essayé de reproduire avec Nathalie Arthaud ce qui a marché avec Arlette Laguillier mais ça ne fonctionne pas, analyse Thierry Chaffot, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nancy 2. La structure militante est vieillissante et le parti s’est fait surpasser médiatiquement par Olivier Besancenot. Nathalie Arthaud n’a pas récupéré l’importance médiatique qu’avait Arlette Laguillier.»
Inconnue du grand public, la popularité de la jeune professeure d’économie de 40 ans n’est même pas testée par les instituts de sondages. Peu importe: «Ça me permet de vivre ma vie tout à fait normalement, défend Arthaud. Le but recherché est de porter une parole politique, pas de devenir une vedette». Mais là où Arlette Laguillier mobilisait les médias sur son seul nom, l’absence de notoriété de Nathalie Arthaud éteint petit à petit la flamme médiatique autour de LO, allumée puis maintenue par la sextuple candidate à la présidentielle.
Seul moyen pour la formation trotskiste de récupérer un peu de lumière: 2012. La décision sera prise en décembre, mais Nathalie Arthaud juge «probable» d’être la candidate de son parti à l’élection présidentielle: «Lutte ouvrière sera présente comme elle l’a toujours été.» Et ne rien changer.
A libé ils ont combien de clones de Forcari ?
En plus, illustré une analyse, d'un zozo inconnu enseignant à Nancy 2, c'est tout petit. :hinhin: