AUX VOLEURS ! Edito LO du 14/06/2010

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Bertrand » 14 Juin 2010, 17:11

a écrit :

AUX VOLEURS !

Le gouvernement rendra public, ce mercredi 16 juin, l'avant-projet de loi sur les retraites. Si le détail des mesures n'est pas encore connu, il n'y a aucun suspense. L'âge légal de départ à la retraite sera repoussé à 62 ou 63 ans. La durée de cotisation sera allongée et la cotisation des fonctionnaires sera augmentée.

L'allongement de la durée de vie rend inévitable de prendre des mesures pour "sauver le système de retraite", voilà le mensonge sur lequel est fondée l'opération contre les retraités. Même si le Parti socialiste dans l'opposition ne dit pas autre chose, cela reste un mensonge.

Si la durée de vie s'est allongée, la productivité du travail a augmenté encore plus. Et il n'y aurait pas de problème de retraite si cette productivité supplémentaire n'était pas empochée intégralement par la classe capitaliste.

Le prétendu débat autour des retraites est un écran de fumée. Les deux mesures phares du projet gouvernemental -le report de l'âge légal comme l'allongement de la durée de cotisation- visent tout simplement à rendre de plus en plus difficile, voire impossible, le départ à la retraite à taux plein, c'est-à-dire avec une pension complète. C'est une façon hypocrite de réduire les pensions. C'est un acte de brigandage pour dépouiller les futurs retraités que sont tous les salariés.

La véritable raison de ces attaques n'a rien à voir avec la démographie. Encore moins avec la prétendue nécessité de travailler plus longtemps. Aujourd'hui déjà, la majorité des seniors ne trouvent pas de travail. Qui peut imaginer, si l'âge de départ est repoussé à 63 ans, que les entreprises embaucheront des femmes et des hommes de cet âge-là alors qu'un jeune sur cinq ne trouve pas d'emploi ?

La question des retraites est un prétexte de plus pour rançonner les salariés. Au cours des deux dernières années de la crise, l'État a dépensé une quantité colossale d'argent pour sauver les banquiers, et pour aider le patronat à sauvegarder ses profits par des aides de toute sorte : prime à la casse ou autre stimulant. L'État français, comme tous les autres, est endetté jusqu'au cou. Il veut récupérer sur les classes populaires, et plus particulièrement sur les salariés, de quoi rembourser la dette et financer le paiement des intérêts à ses créanciers, c'est-à-dire aux groupes capitalistes qui, plutôt que d'investir, trouvent plus rentable de prêter aux États. C'est pour cela que l'État a un besoin insatiable d'argent. C'est pour cela qu'il fouille dans toutes les poches -sauf celles des riches. L'État prend sur la caisse de retraites. Il prend sur l'assurance maladie. Il prend sur les services publics indispensables à la population. C'est à toute la population laborieuse que l'État impose des restrictions pour rembourser une dette contractée au seul profit du patronat et des banquiers.

Fillon qui, il y a peu encore, minaudait contre les mots même d"austérité" ou "rigueur", clame aujourd'hui qu'il faut des mesures drastiques pour réduire le déficit de l'État. Et les commentateurs d'expliquer qu'il veut "rassurer les marchés". Les rassurer de quoi ? Que les financiers, que les spéculateurs, peuvent faire confiance au gouvernement pour prendre des mesures de plus en plus brutales contre les salariés afin de drainer leur argent vers les groupes financiers.

La bourgeoisie est devenue tellement parasitaire qu'elle ne peut sauvegarder ses profits dans la crise de son système qu'avec l'aide de l'État qui rackette toute la population.

Et cela continuera ainsi quel que soit le gouvernement. Si Sarkozy, complètement déconsidéré, n'est pas réélu, ce sera un homme (ou une femme) issu du Parti socialiste qui continuera l'opération. Un de ses principaux candidats, Strauss-Kahn, est en train de montrer, à la tête du FMI, qu'il est dressé pour cette besogne.

Oui, le montant de la dette publique est devenu le principal prétexte pour imposer aux classes populaires une politique d'austérité qui ira en s'aggravant. Les marchés financiers sont là pour rappeler aux gouvernants leur devoir : assurer les intérêts et les dividendes quitte à ce que la société en crève ! Jusqu'à ce que cela explose. Ce que l'on peut souhaiter, c'est que cela n'en reste pas à une simple explosion de mécontentement, mais que celle-ci conduise à la conscience que la dette publique doit être payée par ceux qui en ont profité. Et surtout que, pour empêcher les financiers de nuire, il faut mettre fin à la dictature qu'ils exercent sur la société !

Arlette Laguiller

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Message par Crockette » 15 Juin 2010, 09:32

pendant ce temps la les petits bobos de socialistes organisent un nouveau projet de société basé autour du soin individuel..sûr que DSK et Bayrou vont s'unir sur ce programme ultra bourgeois.

et si Sarkosy perd le sélections de 2012, peut être aura t-il un poste de premier ministre chez DSK... ;) dans ce gouvernement, ça serait un juste retour de sa politique d'ouverture après tout.
Crockette
 

Message par meichler » 17 Juin 2010, 06:46

Tout cela est fort juste et utile à expliquer, mais... Dans cet édito : pas un mot sur la politique des directions syndicales qui servent la soupe au gouvernement à travers le «dialogue social» et les journées d'action à répétition, qui s'enfilent comme des perles, et qui n'ont pour effet que de démoraliser chaque fois un peu plus les travailleurs, en les impuissantant. Or, face à ça, LO ne dit que : tous derrière l'appel de l'«intersyndicale», et pas un mot de critique.
Le 25 au matin, on va se réveiller avec une journée de salaire en moins, et pas un iota de recul du gouvernement. On le sait déjà. Peut-on ne rien dire de cela ?
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par jeug » 17 Juin 2010, 08:25

(meichler @ jeudi 17 juin 2010 à 07:46 a écrit :Dans cet édito : pas un mot sur ...

Ben oui, c'était pas le sujet !
Pas un mot non plus sur tout d'un tas d'autres choses, tout aussi préoccupantes.
L'objectif n'est pas de tout dire, mais de dire juste et de bien le dire.
Mais tu sais bien qu'il y a des textes (plus longs) qui présentent une analyse plus complète.
Tu sais aussi qu'il y a des articles qui sont centrés sur l'attitude des directions syndicales et les dénoncent.
Mais juste avant la journée du 24, c'est peut-être mieux, plutôt que de mettre le paquet là-dessus, de le mettre sur les raisons du mécontentement et la mobilisation, non ?
jeug
 
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Message par Ottokar » 17 Juin 2010, 10:00

sans compter qu'il suffit de remonter un peu arrière (moins de deux mois) pour trouver d'autres éditos critiquant l'attitude des syndicats. Il ne faut pas critiquer pour se faire plaisir, mais lorsqu'on a une chance que ses critiques soient entendues. Là, à mon avis, ce qui a du remonter des entreprises et des quartiers populaires où LO intervient, et guider la rédaction de nos camarades, c'est les attaques du gouvernement et la nécessité d'une réaction.
Ottokar
 
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Message par lucifer » 17 Juin 2010, 10:21

Et le titre est tres bien choisi,les voleurs ce sont bien le Médef et le gouvernement,les confédées ne sont que les"receleurs".Et si l'on veut faire avancer la conscience des travailleurs,il faut enfoncer un clou a la fois et surtout,le bon clou et au bon moment.
lucifer
 
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Message par com_71 » 17 Juin 2010, 14:27

(meichler @ jeudi 17 juin 2010 à 07:46 a écrit : Le 25 au matin, on va se réveiller avec une journée de salaire en moins, et pas un iota de recul du gouvernement. On le sait déjà. Peut-on ne rien dire de cela ?

Sur ce ton démoralisé et démoralisant, certainement ! (je pense avoir correctement intégré l'affirmo-négation :roll: )

Certains comptent les points, d'autres essaient, malgré les difficultés de la situation, d'intervenir.

par ailleurs :

( lo cette semaine a écrit :La journée du 15 juin - FO et la réforme des retraites

Mardi 15 juin, la confédération FO organisait, sans les autres centrales syndicales qui avaient appelé à manifester dans tout le pays le 27 mai, une manifestation centrale à Paris contre la réforme des retraites.

Des milliers de manifestants, portant des banderoles de fédérations départementales, sont partis de la place de la République, affichant leur opposition au projet gouvernemental. Des slogans comme « Oui à la répartition, non aux fonds de pension », « 40 ans, c'est déjà trop, 37 années et demie, ça suffit », ou « Retrait du plan Sarko-Fillon », voire « Sarko-Chérèque » s'élevaient dans les rangs des manifestants, ce dernier insistant sur le désaccord de la centrale, en particulier, avec la direction de la CFDT.

Dans une interview au Parisien, le dirigeant de FO, Jean-Claude Mailly, affirmait que la centrale, à juste titre, refusait « un report de l'âge de la retraite à 60 ans, un allongement de la durée de cotisation, et la remise en cause du Code des pensions des fonctionnaires », justifiant sa tactique du cavalier seul par un refus de « participer à un marché de dupes ».

Il est vrai que les dirigeants syndicaux semblent depuis des mois fort occupés à... attendre des rendez-vous de négociation à Matignon, qui leur sont d'ailleurs octroyés du bout des lèvres par des ministres arrogants. Mais de son côté, la direction de Force Ouvrière - qui se dit d'accord pour une augmentation de la CSG qui toucherait aussi les travailleurs - semble plus préoccupée de défendre une image face à la « concurrence » syndicale que de tout mettre en œuvre pour que se construise une véritable riposte du monde du travail, rejetant toute « réforme » qui amputerait encore le niveau de vie des travailleurs.

Car « l'unité d'action nécessaire », à laquelle Jean-Claude Mailly fait référence, aurait pu commencer à se construire à partir des grandes manifestations de janvier et mars 2009 dont il pense qu'elles « ont fini par épuiser les salariés ». C'est l'absence de suite, c'est une évidente mauvaise volonté, bien partagée par tous les chefs syndicaux, à organiser la réponse rapide, déterminée, massive, nécessaire pour faire reculer le gouvernement et le patronat, c'est cela qui « épuise » les salariés et l'ensemble du monde du travail.

Viviane LAFONT
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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