Pour le succès du 7 septembre ! Edito LO du 30 août

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Bertrand » 30 Août 2010, 20:40

Edito LO du 30 août 2010

a écrit :  Pour le succès du 7 septembre !


C’est donc dans une semaine que le gouvernement présentera à la Chambre des députés les nouvelles mesures qu’il entend mettre en œuvre contre le système des retraites : le recul de l’âge du départ en retraite et l’augmentation des annuités nécessaires. Et on nous présente les choses comme si cette prétendue « réforme » était rendue nécessaire par l’évolution démographique du pays, par le fait que l’espérance de vie a augmenté. Mais c’est un mensonge pur et simple. Si la caisse de retraite va vers des difficultés financières, c’est avant tout parce que ses rentrées ont fortement diminué au fil des années.

Le premier responsable, c’est le chômage, qui a diminué le nombre de cotisants salariés. Mais le chômage n’est pas dû à une fatalité économique. C’est la conséquence de la politique du grand patronat qui pour réaliser plus de profits a jeté à la rue, avec la bénédiction de l’État, des centaines de milliers de salariés, pour produire autant, sinon plus, avec moins de travailleurs. Et prétendre, comme le fait le gouvernement, améliorer la situation en repoussant l’âge du départ en retraite alors que tant de jeunes cherchent désespérément un emploi, relèverait de la stupidité, s’il ne s’agissait pas, en fait, de s’attaquer au montant des pensions des futurs retraités.

Le deuxième responsable des difficultés de la caisse de retraite, c’est le bas niveau des salaires, que le gouvernement a encouragé (comme si les patrons avaient besoin de cela !) par les nombreuses réductions de cotisations sociales patronales, en particulier pour tous les salaires inférieurs à 1,6 Smic, ce qui constitue une véritable prime à la surexploitation. La revalorisation des salaires, qui n’ont cessé de prendre du retard sur le coût de la vie, n’améliorerait pas seulement le niveau de vie des travailleurs. Elle procurerait aussi des rentrées supplémentaires à la caisse de retraite.

Le troisième responsable, c’est justement la baisse des cotisations patronales, indépendamment même de ces exonérations. Les cotisations patronales de Sécurité sociale sont en effet passées de 34,62 % à 30,38 % entre 1980 et 2008 (parce que la politique d’exonérations de cotisations sociales patronales a commencé sous la présidence de Mitterrand). Si on tient compte de ces exonérations, d’après un calcul publié dans « FO-Magazine », ces cotisations sont passées de 34,62 % à 4,38 %.

Comme on le voit, il suffirait de revenir sur tous ces cadeaux faits au patronat au fil des années pour permettre à la caisse de retraite de faire face à la situation à venir. Mais c’est justement ce que le gouvernement ne veut pas faire. Car toute sa politique vise à permettre aux capitalistes de continuer à prospérer malgré la faillite de leur système.

C’est une véritable guerre de classe que le patronat et l’État à son service mènent contre le monde du travail, et dont le projet de loi sur les retraites n’est qu’un aspect.

L’augmentation des charges de travail de tous ceux qui ont un emploi, la détérioration des conditions de travail, sont aussi une conséquence de cette guerre. En vingt ans, le nombre de ceux qui travaillent de nuit a pratiquement doublé, celui-ci concerne aujourd’hui plus de 10 % des hommes salariés et 7,3 % des femmes.

C’est aussi dans leur vie quotidienne, en dehors du travail, que les travailleuses et les travailleurs sont frappés par la politique gouvernementale. Pour pouvoir consacrer plus d’argent à aider la grande bourgeoisie à s’enrichir encore davantage, l’État rogne sur le budget des services publics indispensables à la population, sur la santé, sur les transports en commun, sur la construction de logements, sur l’enseignement.

Mais nous qui produisons toutes les richesses de ce pays, qui faisons fonctionner toute l’économie, nous pouvons faire reculer ces gens-là, qui ne sont forts que de notre résignation.

Nous aurons l’occasion, le 7 septembre, de montrer que nous sommes prêts à lutter contre ces nouvelles régressions sociales qu’on veut nous imposer. Une journée de grèves et de manifestations réussie ne suffira évidemment pas à les faire reculer. Mais être le plus nombreux possible à arrêter le travail ce jour-là, à manifester, sera le meilleur moyen de redonner courage à tous les hésitants et de préparer les indispensables luttes à venir. Car la guerre sociale que le patronat et le gouvernement mènent contre nous, nous pouvons la gagner !

Arlette Laguiller
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Bertrand
 
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Message par azadi » 31 Août 2010, 07:56

Edito excellent qui peut faire un véritable tract ou communiqué à diffuser à tous les travailleurs !

a écrit :Et prétendre, comme le fait le gouvernement, améliorer la situation en repoussant l’âge du départ en retraite alors que tant de jeunes cherchent désespérément un emploi, relèverait de la stupidité, s’il ne s’agissait pas, en fait, de s’attaquer au montant des pensions des futurs retraités.


Et d'ailleurs n'est-ce pas là le plus pervers ? Moins de départs à la retraite = moins d'emplois libérés = plus de chômage = moins de cotisants = nouvelle "réforme" des retraites d'ici 5 à 10 ans pour allonger encore la durée du travail sous pértexte qu'il y a moins de cotisants ? :wacko:

a écrit :Car la guerre sociale que le patronat et le gouvernement mènent contre nous, nous pouvons la gagner !


Sarkozy dispose du contexte politique pour se transformer en Tatcher français fossoyeur des luttes sociales, ne sous estimons pas l'adversaire de classe.


Une question : comment se "finance" la retraite des fonctionnaires : cotisation ou budget de l'Etat, ou les deux ?
azadi
 
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Message par Ottokar » 31 Août 2010, 10:07

(azadi @ mardi 31 août 2010 à 07:56 a écrit : Une question : comment se "finance" la retraite des fonctionnaires : cotisation ou budget de l'Etat, ou les deux ?

c'est un point technique de peu d'importance, mais je te réponds.

A ma connaissance, il n'y a pas de caisse retraite dans le budget de l'Etat. Celui-ci paye les retraites d'une part, quoi qu'elles coûtent, comme il paye ses fonctionnaires. Et d'autre part, il prélève des "cotisations"' sur la paye de ses fonctionnaires, qu'il verse dans le pot commun de ses recettes comme les impôts, la TVA, etc.
Ottokar
 
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Message par artza » 31 Août 2010, 12:06

Par exemple un postier (fonctionnaire), je ne parle pas d'un contractuel ou d'un ancien auxiliaire de droit privé travaillant pour La Poste d'aujourdhui pour le premier, ou ayant travaillé pour les PTT d'hier pour le second, est pensionné de l'Etat.

Il touche une pension, versée par la Caisse des pensions civiles et militaires, pas une retraite ;) . En activité il percevait un traitement pas un salaire ;) .

Il ne faudrait quand même pas confondre un fonctionnaire de l'Etat avec un ouvrier quelconque salarié par un patron ;) .
artza
 
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Message par Endymion » 31 Août 2010, 19:53

a écrit :plus de chômage = moins de cotisants

Pas exactement : cette contre-réforme augmenterait certes le chômage, mais par un accroissement du nombre des "actifs" (y compris chômeurs), pas par une diminution du nombre des emplois.
Donc plus de chômage : certes, mais nombre de cotisants inchangé.

Sur les cotisations fonctionnaires : en pratique c'est simplement une partie du traitement des fonctionnaires que l'Etat ne leur verse pas. D'où l'arnaque totale de la hausse de leur cotisation - avec en plus le gel des salaires ! Autrement dit une baisse des revenus des fonctionnaires, même sans tenir compte de l'inflation.
Endymion
 
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Message par azadi » 03 Sep 2010, 17:30

Bonjour,

a écrit :Pas exactement : cette contre-réforme augmenterait certes le chômage, mais par un accroissement du nombre des "actifs" (y compris chômeurs), pas par une diminution du nombre des emplois.
Donc plus de chômage : certes, mais nombre de cotisants inchangé.


J'avoue ne pas avoir compris : les chômeurs cotisent ? Mais une cotisation sur un salaire qui décroît ...

a écrit :Sur les cotisations fonctionnaires : en pratique c'est simplement une partie du traitement des fonctionnaires que l'Etat ne leur verse pas. D'où l'arnaque totale de la hausse de leur cotisation - avec en plus le gel des salaires ! Autrement dit une baisse des revenus des fonctionnaires, même sans tenir compte de l'inflation.


Merci aussi à Ottokar pour sa réponse, même si je pense que cela a une importance : des fonctionnaires me disent cotiser sur leur fiche de paie pour une "pension" et que celle ci sera bientôt augmentée et alignée sur celle du privé. Or si c'est l'Etat qui inclut déjà dans ses dépenses la pension des fonctionnaires quelle est la légitimité de ces cotisations ? Juste un impôt supplémentaire -"abusif"- sur la paie des travailleurs (du public), je pense que cela a une importance, d'un point de vue militant, pour dénoncer les différentes façons que l'Etat-Medef a de pressuriser les travailleurs en général.

Quoi qu'il en soit, comme d'habitude, la mobilisation ou non du "privé" sera un baromètre de réussite, ce serait intéressant de faire remonter les mobilisations le soir du 7.
azadi
 
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Message par shadoko » 03 Sep 2010, 18:26

a écrit :
des fonctionnaires me disent cotiser sur leur fiche de paie pour une "pension"

Ce sont des lignes fictives sur les bulletins de paie (et c'est d'ailleurs indiqué). Mais l'argent ne change pas de main. L'Etat fait semblant de payer, en quelque sorte, mais comme c'est lui qui est la caisse de retraite des fonctionnaires (c'est à dire que les retraites sont payées sur le budget de l'état, il n'y a pas d'organisme séparé), pour savoir ce qui est vraiment payé par l'état et à quel moment, il faut regarder les retraites effectivement payées à des fonctionnaires à la retraite. Le reste, c'est un écran de fumée. La partie du salaire non versée par l'état et soi-disant affectée à la retraite ne l'est pas spécialement. Elle est complètement fictive et pourrait être doublée ou triplée ou totalement supprimée, ça ne changerait rien tant qu'on ne change pas le salaire net des fonctionnaires et combien de retraite ils touchent. Mais bien évidemment, c'est à ce salaire net que le gouvernement veut toucher, pour le baisser.
shadoko
 
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