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Message par Zelda » 24 Jan 2011, 19:25

Zelda
 
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Message par jeug » 07 Fév 2011, 16:39

Dans le premier article intitulé "Comment les industriels de l’automobile maintiennent leurs taux de profit ", il y a ce très bon passage, notamment sur la position à tenir vis à vis des délocalisations :
a écrit :Il n’y a pas de « bonne politique industrielle » 

Le transfert progressif d’une partie de la production automobile de la France vers des pays à plus bas coût salarial est une réalité, mais rien ne permet de savoir s’il va se poursuivre, et jusqu’à quel point, ou si les capitalistes de l’automobile vont continuer à partager leur production entre plusieurs zones. Si, pour l’instant, les industriels français n’ont pas fait le choix, comme leurs homologues américains, de fermer leurs usines par dizaines, rien ne dit qu’ils ne prendront pas de telles décisions à l’avenir, voire qu’ils ne les préparent pas en secret dès aujourd’hui. Ils ont surtout, pour l’instant, entrepris de réduire de façon spectaculaire les effectifs de leurs usines françaises, dont bien peu comptent aujourd’hui plus de 5 000 ouvriers. Cela fait longtemps en tout cas que le patronat de l’automobile laisse planer des rumeurs sur la fermeture de sites tels qu’Aulnay-sous-Bois ou Flins, avec l’intention évidente de se servir de la peur que suscitent ces rumeurs pour faire accepter aux travailleurs de plus en plus de sacrifices. On l’a vu, dans d’autres pays comme l’Italie, les patrons ne craignent plus d’exercer un chantage direct à la fermeture. 
Tenter de « convaincre » le patronat de garder ouvertes des usines qui ne sont, pour eux, pas suffisamment rentables, est un rêve absurde de réformiste. La politique de la CGT et du PCF en la matière, consistant à prôner une « bonne politique industrielle », n’aura jamais d’autre effet que de semer des illusions dans l’esprit des travailleurs : dans cette société capitaliste, ce sont les patrons qui possèdent le capital, et qui sont libres d’ouvrir ou de fermer des usines là où cela les arrange. Faut-il rappeler que le patronat, contrairement aux syndicats, n’a que faire du « patriotisme économique » lorsque ses profits sont en jeu, pas plus qu’il ne se soucie de ruiner des régions entières en fermant des usines ? Ce n’est pas la phi­lan­thro­pie qui est le moteur du système capitaliste, mais la recherche du profit maximal. On ne peut donc lutter contre les délocalisations sans lutter contre le système capitaliste lui-même. 
Il en va de même des vaines gesticulations des syndicats pour « convaincre » le patronat et l’État que la production destinée à la France doit se faire en France. Cela fait belle lurette que ce n’est plus le cas ! Et, soit dit en passant, les mêmes syndicalistes pétris de chauvinisme qui souhaitent « produire français en France pour la France » ne faisaient pas les dégoûtés lorsque toute une partie de la production de Renault-Flins… était vendue en Grande-Bretagne, en Allemagne ou au Japon. 
En ce qui nous concerne, militants communistes, nous n’acceptons évidemment pas le moindre licenciement dans une métropole impérialiste. Si le patronat décidait à l’avenir de fermer une partie des usines d’assemblage comme, rappelons-le, il l’a fait pour les usines de sidérurgie dans les années quatre-vingt, les travailleurs auront à se défendre de toutes leurs forces. Ce n’est pas à eux de payer les pots cassés des choix patronaux. Et si cette revendication ne correspond pas au degré de mobilisation des ouvriers, il faudra à tout le moins, de toute façon, se battre pour exiger des conditions de départ dignes. 
Mais nous sommes aussi des militants internationalistes. Et en tant que tels, nous n’avons aucune raison de déplorer la construction d’usines importantes dans des pays tels que la Chine, l’Inde ou la Corée. Les travailleurs qui s’y regroupent, qui forment de nouvelles concentrations ouvrières, qui apprennent déjà à s’organiser et à lutter, sont de nouveaux bataillons de l’armée prolétarienne qui renversera un jour le capitalisme. Et le fait que certains d’entre eux, comme les ouvriers de Honda en Chine l’été dernier ou ceux de Renault en Roumanie en 2006, aient déjà fait connaissance avec la grève pour les salaires, est riche d’espoir pour l’avenir. 
Cette solidarité élémentaire avec nos frères ouvriers de l’autre bout du monde n’empêche nullement, naturellement, de refuser le révoltant chantage des patrons et de leurs alliés politiques, visant à jouer sur la concurrence entre les travailleurs français et étrangers. On aurait envie de demander aux élus de gauche qui ont signé l’appel à la « responsabilité » adressé à la CGT de General Motors Strasbourg jusqu’où ils estiment qu’il faut céder pour maintenir les usines ouvertes . Lorsque les patrons demanderont aux ouvriers d’accepter un salaire de 140 euros par mois s’ils ne veulent pas voir fermer leur usine, ces mêmes élus appelleront-ils les syndicats à la « responsabilité » ? On peut, hélas, prédire que oui. Mais les exemples récents comme celui de Continental prouvent que, toujours, les patrons veulent avoir le beurre et l’argent du beurre : ils sont capables de faire accepter tous les sacrifices aux travailleurs, d’en profiter pendant quelques années, et de fermer quand même à la fin. 
Il n’y a pas de « bonne politique industrielle » pour les ouvriers en régime capitaliste. Accepter un chantage patronal sous prétexte de conserver des emplois, c’est simplement ouvrir la voie à de futurs mauvais coups, pires encore. Parce que les patrons n’en ont jamais assez. 
Face à une situation de chantage aux salaires ou de fermeture d’usine, il faut organiser la contre-attaque des travailleurs et faire en sorte qu’elle aille le plus loin possible. Mais cela ne sera jamais qu’un combat partiel, dont le résultat ne sera jamais satisfaisant, tant que les capitalistes gouverneront le monde. Aussi, chacune de ces luttes partielles peut et doit être l’occasion, pour les militants révolutionnaires, de convaincre les travailleurs que la gestion capitaliste de la société est une maladie dont l’humanité ne pourra guérir que par l’expropriation définitive de tous les capitalistes, dans le secteur automobile comme dans tous les autres. 
C’est même là, dans la transmission d’idées fondamentales et l’élévation de la conscience des travailleurs concernés, que réside le principal enjeu de ces luttes forcément défensives. 
Au-delà, la principale tâche des militants révolutionnaires est de faire renaître, au sein de la classe ouvrière, la conscience de la communauté d’intérêts entre les travailleurs du monde entier. Les grandes firmes automobiles ont aujourd’hui des usines dans de très nombreux pays ; ces usines ne sont finalement que des ateliers d’une même entreprise, séparés géographiquement. Dans une même usine, il paraît encore naturel à n’importe quel militant syndical que des travailleurs d’un atelier se mettent en grève en solidarité avec ceux d’un autre atelier. Pourquoi devrait-il en être autrement pour ceux d’une autre usine, même située dans un autre pays ? Fondamentalement, la seule manière de résister au « dumping social », c’est-à-dire au fait que les patrons jouent sur la concurrence entre les travailleurs de différents pays, serait l’existence de luttes se développant par-delà les frontières. Si en 2006, lors de la grève à l’usine Renault-Dacia de Pitesti, en Roumanie, toutes les usines françaises avaient cessé le travail pour soutenir les ouvriers roumains, cela aurait changé la donne, à bien des égards. Cela n’a pas été le cas, et c’est sans doute bien loin de l’état actuel de conscience de la classe ouvrière. Mais cela ne change rien au fait qu’organiser de telles luttes, et faire retrouver aux travailleurs une conscience internationaliste, doit rester l’objectif des militants ouvriers. En outre, les travailleurs ont intérêt aussi bien en Roumanie qu’ici à ce que les salaires pratiqués en Roumanie augmentent. C’est finalement le meilleur moyen d’empêcher les patrons de jouer sur les différences de salaires. 
Ce serait, entre autres, le rôle d’une organisation communiste internationale si elle existait. 
Il y a presque 150 ans, en 1864, naissait l’Association internationale des travailleurs, la Première Internationale. Elle se donnait en particulier pour objectif de lutter contre la concurrence entre les travailleurs des différents pays. Son Manifeste inaugural, rédigé par Karl Marx, disait en conclusion : « L’expérience du passé nous a appris comment l’oubli (des) liens fraternels qui doivent exister entre les travailleurs des différents pays et les pousser à se soutenir les uns les autres dans toutes leurs luttes pour l’affranchissement, sera puni par la défaite commune de leurs entreprises divisées. » 
Nous n’avons pas un mot à en changer aujourd’hui. 
jeug
 
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