Bref, ceci dit, la comparaison avec la Pologne est intéressante. D'un certain point de vue, ce qui se passe aujourd'hui c'est le contre-coup de la chute du mur. Tous ces régimes nationalistes arabes sont une superstructure politique bureaucratique qui date de cette époque là, qui s'étaient inspiré à des degrés divers du soi-disant socialisme russe avant de se ranger aux côtés de l'Ouest lorsque celui-ci a disparu, mais sans changer rien de fondamental dans le mode de gouvernement. Mais d'un autre point de vue, ces mouvements apparaissent dans un autre contexte.
Il y a peut-être le même engouement pour la " démocratie ". Mais, plutôt que d'une attirance acritique pour le modèle occidental, il s'agit plutôt d'une contestation du fait que seuls les opulents pays impérialistes d'Occident ont le monopole des droits démocratiques et de leur hypocrisie fondamentale, tandis qu'ils condamnent les peuples à vivre sous des dictatures partout ailleurs.
Et - contrairement à tous ceux qui continuent de se lamenter 20 ans après sur le poids insurmontable de la " chute de l'URSS " - le contexte politique a changé, et il n'y a plus un rejet viscéral pour la gauche, le communisme, les revendications d'égalité sociale et d'appropriation sociale des richesses accaparées par les cliques dirigeantes et l'impérialisme.