jeug a écrit :Dans l'article sur la situation intérieure, il y a ce paragraphe dont j'ai un peu de mal à évaluer la conclusion tant la dernière phrase semble aller à l'encontre des précédentes :
"Le débat entre les tenants d’une politique de rigueur financière et d’austérité et ceux d’une politique de relance ou, pour reprendre le jargon économique, entre une politique de l’offre et une politique de la demande, est un débat fondamentalement biaisé. D’abord, parce que le choix entre les deux ne dépend pas des hommes politiques qui les défendent, mais des circonstances devant lesquelles se retrouvera la grande bourgeoisie en cas d’aggravation de la crise. Surtout, c’est un débat dans lequel la classe ouvrière est perdante des deux côtés. Quel que soit le dosage entre une politique de grands travaux et une politique de rigueur financière, c’est sur la classe ouvrière que sera prélevé de quoi la financer, sous la forme d’une aggravation de l’exploitation et, sans doute plus largement, pour les classes populaires par la démolition des services publics utiles à toute la population. Une politique d’investissements publics et de grands travaux, à condition qu’elle se fasse sous le contrôle de la population, est certainement plus utile pour la société que la saignée des intérêts à verser au capital financier."
La contradiction n'est qu'apparente (même si la rédaction aurait sans doute pu plus préciser les choses).
Quand, en premier lieu, il est question d'une politique de grands travaux
(Quel que soit le dosage entre une politique de grands travaux et une politique de rigueur financière,...), il est sans nul doute question que de ce que peut spontanément mettre en oeuvre un gouvernement bourgeois : aider financièrement le privé en lui ouvrant le marché de grands travaux, qui se feront à son profit, c-a-d au détriment de la classe ouvrière.
Il s'agit ensuite
d'une politique d’investissements publics et de grands travaux, à condition qu’elle se fasse sous le contrôle de la population.... Ce n'est pas du tout la même chose. Le secteur public prend en charge les grands travaux, sans passer par les entreprises privées.
Une telle politique d'intervention directe est dans une certaine mesure contraire à la nature bourgeoise de l'état. Egalement, ne pas passer par les entreprises privées suppose une coercition à leur égard, voire leur expropriation.
Raisons de plus, pour des révolutionnaires, pour défendre cet objectif devant les travailleurs.
Publié : 09 Avr 2014, 21:07