LES VA-T-EN GUERRE - Edito LO du 21 mars

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par com_71 » 24 Mars 2011, 14:19

Les interrogations de Jeug sont présentes chez les rédacteurs de Lutte Ouvrière :

(Lutte Ouvrière a écrit :Sarkozy « chef de guerre » : La gauche de gouvernement aux ordres

Il n'est pas facile de démêler le faisceau de raisons qui ont poussé Sarkozy et son équipe à militer pour l'intervention militaire en Libye, jusqu'à faire tout ce qu'il fallait pour en endosser la responsabilité première.

Au-delà de la préservation de l'ordre impérialiste, au-delà même de la défense des intérêts des industriels français dans cette partie du monde, il apparaît que c'est aussi lui-même, sa « stature » et son image que Sarkozy cherche à défendre dans cette sinistre affaire. Une bonne guerre, aisément gagnée, une « juste cause », une forêt de micros tendus par toutes les télévisions du monde, quoi de mieux en effet pour redonner un certain lustre à un politicien en perte de vitesse ? Cela ne serait que ridicule s'il n'y avait pas des gens sous les bombes...

Paul GALOIS
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Puig Antich » 26 Mars 2011, 15:48




Mouais, enfin bon, dans le monde d'aujourd'hui, où les instruments de contrôle de la haute bourgeoisie et de la haute bureaucratie d'état ainsi que de leurs intellectuels sur la politique des gouvernements sont établis sur la base de plusieurs centaines d'années d'expérience, l'impérialisme part tout de même pas en guerre à cause de la structure mentale de ses chefs d'état ponctuels ....
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Message par com_71 » 27 Mars 2011, 02:27

Mais dans un faisceau de possibles, il faut bien choisir, et là, ça intervient.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Puig Antich » 27 Mars 2011, 14:39

Oui, bien sûr, mais la France est une puissance impérialiste de seconde zone, et elle n'aurait donc pu décider seule d'entraîner l'ONU et les autres puissances dans l'aventure, si son plan n'avait pas été partagé par d'autres.
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Message par jeug » 28 Mars 2011, 15:19

Cet article dans la LO de cette semaine est pas mal et notamment les 2 arguments surlignés par moi.

(LO du 25/03/11 a écrit :Libye - Les grandes puissances sur le sentier de la guerre

Ne pas laisser le dictateur libyen massacrer son propre peuple, c'est en invoquant cette raison que, depuis le 18 mars, les avions de la coalition occidentale bombardent le sol libyen. Encore une fois, le droit des peuples est pour les dirigeants occidentaux, et notamment français, un prétexte de circonstance qui ne les empêche pas d'assister sans broncher, à l'autre bout du monde arabe, à l'écrasement des manifestants de Bahreïn par les troupes venues d'Arabie saoudite.

Mais ce dernier pays, au régime particulièrement réactionnaire et pas moins dictatorial que celui de Kadhafi, est un élément important pour le contrôle du Moyen-Orient par les puissances impérialistes et celles-ci n'ont donc aucune critique à lui faire. Au contraire, elles souhaitent que l'Arabie saoudite joue son rôle pour empêcher la déstabilisation d'une région si stratégique, et si déterminante pour leurs approvisionnements pétroliers.

Quant à Kadhafi, le fait qu'il soit un dictateur sans scrupules n'a pas empêché la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, les États-Unis de coopérer avec lui pendant des années. Alors leur intervention d'aujourd'hui, comme toutes leurs interventions précédentes, a évidemment d'autres buts que la défense du droit des peuples.

Face au vent de révolte qui parcourt le monde arabe, les grandes puissances ont pris leurs distances d'avec les dictateurs qui étaient en place, de Ben Ali à Moubarak et à Kadhafi. Elles se sont présentées en défenseurs d'une prétendue transition démocratique. La résistance de Kadhafi leur offre maintenant l'occasion d'affirmer leur présence militaire. Mais c'est pour montrer que, quoi qu'il arrive, elles tiennent à rester les arbitres de la situation, prêts à intervenir partout où leurs intérêts seraient menacés.

C'est là que les problèmes commencent car il n'est même pas sûr que cette intervention militaire finisse par faire tomber Kadhafi. Elle pourrait au contraire finir par le renforcer politiquement, au lieu, comme elle le prétend, d'aider vraiment le peuple libyen à se débarrasser de la dictature. D'autre part, la coalition ainsi constituée a rapidement montré des fissures car chacun de ses membres a ses intérêts particuliers à défendre. Le gouvernement français s'est mis en avant pour tenter de restaurer une image compromise par sa coopération avec Ben Ali, Moubarak et... Kadhafi. De plus la Cyrénaïque, la région de Benghazi, est la région de Libye la plus riche en pétrole. Alors le gouvernement français espère bien avoir en retour de son intervention des retombées pour les trusts français, quitte à ce que ce soit aux dépens de ses alliés et concurrents comme l'Italie, particulièrement présente en Libye. Il est vrai que, quels que soient les effets de manche de Sarkozy, ce sont évidemment les États-Unis qui auront le dernier mot pour les suites à donner à cette aventure militaire.

Au moment où les peuples du monde arabe cherchent à se libérer de l'oppression et de l'exploitation, l'intervention des grandes puissances vise à maintenir leur domination sur la région, quitte à changer un peu, et encore, les hommes par qui passe cette domination. Mais on le voit, il ne faut pas longtemps pour que leurs interventions reprennent le sentier de leurs interventions précédentes, en Irak ou ailleurs : celui de la guerre et des bombardements. Des interventions qui ont laissé trop de traces sanglantes pour que les peuples puissent les avoir oubliées.

André FRYS


Le principal écueil, je trouve, pour en discuter autour de nous, c'est de pouvoir répondre sur le même registre.
A ceux qui nous font remarquer que les bombes ont porté un coup au massacre des insurgés, on ne peut pas se contenter de répondre par l'analyse de la nature de la motivation impérialiste.
On peut même facilement convaincre que les Etats Français, US, etc. n'interviennent pas pour les raisons qu'ils invoquent. Mais ça ne contre pas l'argument que l'intervention a des conséquences positives, dans l'esprit des gens.

C'est un peu le même débât qu'avec la seconde guerre mondiale, lorsqu'on oppose au débarquement la nature de la guerre.
jeug
 
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