dans la Voix du Nord, édition d'Avesnes (avec une photo de Nathalie)
a écrit :Nathalie Arthaud : « Le 1er Mai à Fourmies, c'est plus qu'une manif syndicale »
samedi 30.04.2011, 05:05 - La Voix du Nord
Marie-George Buffet, François Hollande, Pierre Mauroy, les ténors politiques ont souvent fait le déplacement à Fourmies pour la commémoration du 1er mai 1891. Demain, pour les festivités du 120é anniversaire de la fusillade, la municipalité avait lancé une invitation à chaque parti composant sa majorité rouge-rose. Seules deux personnalités politiques de rang national devraient répondre à l'appel : Jean-Luc Mélenchon, pour le Parti de Gauche, et Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière. Cette dernière explique le sens de sa venue.
> Pourquoi célébrer le 1er Mai à Fourmies ?
Nathalie Arthaud : « J'étais déjà venue l'an dernier et c'est avec plaisir que je retrouverai les camarades de la ville. »
> Le 1er Mai prend-il un sens particulier à Fourmies ?
N. A. : « Le 1er Mai à l'origine est une journée de combat pour l'émancipation des ouvriers. Nous avons l'habitude d'un 1er Mai transformé en manif syndicale. Le 1er Mai à Fourmies c'est plus que cela. Il y a le souvenir de ces manifestants dont je suis convaincue que certains s'exprimaient pour la première fois. Ils réclamaient la journée de huit heures mais pas seulement. Ils affirmaient aussi que le travailleur faisait tout pour la société. C'était un combat contre l'ordre bourgeois, contre le capitalisme. Pour nous, c'est toujours le combat d'aujourd'hui. c'est encore notre programme. J'ai lu l'appel du PS de l'époque, celui de Lafargue. Cet appel a toujours un sens extrêmement fort. »
> Rien n'a changé depuis 1891 ?
N. A. : « Beaucoup de choses ont changé. Il y a eu un ensemble de progrès, notamment grâce aux combats des travailleurs : la journée de huit heures, la cinquième semaine de congés payés... Mais la société est toujours divisée en deux classes sociales. Il y en a une qui pour vivre vend sa force de travail et une autre qui est une minorité parasite qui confisque l'essentiel de la production. On le voit dans cette région à travers le traitement réservé aux ouvriers de Toyota. Ils passent leurs journées, ils laissent leur santé pour 1 200, 1 300 E net par mois et pendant ce temps les actionnaires s'en mettent plein les poches. » •
PROPOS RECUEILLIS PAR AMANDINE MEUNIER