Le capitalisme en faillite - édito LO du 8 août

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Bertrand » 08 Août 2011, 17:12

Edito LO du 8 août


a écrit :LE CAPITALISME EN FAILLITE


Les Bourses sont en chute partout dans le monde. La Bourse de Paris a battu son record de baisse depuis un quart de siècle. Les capitaux s'affolent et se déplacent à la vitesse de la spéculation pour se porter sur les placements qui rapportent le plus. Un vent de panique souffle sur la finance. Les dirigeants politiques, plus paniqués encore, s'agitent, répètent les phrases rassurantes et montrent qu'ils ne maîtrisent rien. Les têtes pensantes des banques centrales et des organismes économiques internationaux ont fini par réaliser que le plus intelligent à faire est de se taire car la moindre de leurs déclarations peut être interprétée comme une raison supplémentaire d'affolement. C'est un monde fou !

Il y a à peine trois ans, à l'automne de 2008, la spéculation avait déjà conduit à une crise bancaire grave. La méfiance des banques les unes vis-à-vis des autres avait entraîné un coup de frein brutal sur toutes les opérations bancaires menaçant d'asphyxie l'économie mondiale. Au lieu de contraindre les grandes banques à assurer le financement de l'économie, les États leur avaient, au contraire, distribué des centaines de milliards au prétexte de leur redonner confiance. Ces milliards, les États les avaient prélevés partout sur les services publics, sur les protections sociales, en punissant partout les classes populaires pour les crimes des groupes financiers. Le budget normal des États ne suffisant pas à financer les sommes astronomiques dépensées pour sauver les banques et, derrière elles, tous les capitalistes spéculateurs, les États s'étaient endettés jusqu'au cou, en empruntant tous... aux banques elles-mêmes !

À peine la crise bancaire est-elle surmontée que la spéculation a repris de plus belle mais à une échelle encore plus grande grâce à l'argent prélevé sur les classes populaires. Cette spéculation plus ample porte sur tout, des matières premières aux monnaies, en passant par le blé, le riz ou le maïs dont les hausses de prix poussent les peuples des pays pauvres un peu plus vers la famine. Mais la spéculation se déchaîne surtout autour de la capacité des États à rembourser leurs dettes.

C'est un gigantesque PMU pour riches où les banques tiennent les guichets et où les parieurs viennent de toute la classe capitaliste, des groupes financiers comme des riches bourgeois. Le prix du ticket se chiffre en dizaines ou centaines de millions et rapporte en conséquence. Le jeu consiste à retirer ses capitaux des États jugés non fiables pour les placer sur ceux qui le sont un peu plus.

Mais à quel État se fier lorsqu'il devient évident qu'il ne suffit pas de crier "haro" sur la petite Grèce, mais que d'autres suivent, de l'Espagne à l'Italie, et peut-être demain la France ? Et que le plus puissant des États, les États-Unis eux-mêmes, semble ébranlé ?

Au-delà de l'avidité des plus riches, les "investisseurs", la classe capitaliste dans son ensemble, ne font plus confiance à leur propre économie. Mais les irresponsables qui possèdent ces capitaux qui se déplacent dans l'affolement poussent toute l'économie vers le précipice. Le seul remède proposé par tous les dirigeants politiques pour arrêter la panique sur la dette des États est d'aggraver les politiques d'austérité et de faire payer encore et toujours plus les classes populaires. Mais ces politiques d'austérité, en diminuant la consommation des classes populaires, aggravent encore la crise et annoncent inévitablement des licenciements, des fermetures d'usines, des baisses de salaire.

La classe capitaliste, conseillée par des armadas d'économistes bardés de diplômes, nous a conduits une nouvelle fois vers une crise dont elle est elle-même effrayée aujourd'hui. C'est un bilan de faillite. Mais il ne faut pas accepter que ce soient les travailleurs qui fassent les frais de cette faillite. S'il y a une crise, c'est aux banquiers, aux industriels, de payer, pas aux travailleurs, pas aux catégories populaires.

Alors, il nous faudra bien nous défendre contre la folie de l'organisation capitaliste de l'économie et contre une classe dirigeante incompétente et irresponsable. Si on la laisse faire, elle continuera à protéger les capitaux en sacrifiant encore plus les classes populaires.

C'est à nous d'imposer la protection des deux choses qui comptent le plus pour les travailleurs : l'emploi et le salaire. Pour défendre l'emploi, il faut imposer la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Pour protéger le pouvoir d'achat des salaires et des retraites, il faut une indexation de ceux-ci sur l'augmentation du coût de la vie.

Par-dessus tout, il faut mettre fin à la dictature de la classe capitaliste sur les entreprises et sur l'économie en en imposant le contrôle par les travailleurs et la population. Cela exige des luttes collectives puissantes, explosives, conscientes. Mais nous n'avons pas d'autre choix : il y va de notre avenir, il y va de notre vie !


Avatar de l’utilisateur
Bertrand
 
Message(s) : 732
Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

Message par meichler » 08 Août 2011, 17:52

Tout cela est bien et bien dit, mais ne faudrait-il pas aller jusqu'à exprimer : 1°) Annulation immédiate de toutes les dettes publiques, avec comme corrolaire obligé : 2°) expropriation de toutes les banques, organismes financiers (assurances en particulier) et de crédit, et leur unification en une banque d'Etat unique «centre de comptabilité» ? Ce qui pose bien évidemment la question de quel gouvernement, quel Etat, peuvent faire cela ?

[ Référence (entre nombre d'autres) : ABC du communisme, Boukharine et Preobrajenski, Éd. Maspéro 1971, tome II, pages 149 à 158 ]
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
Avatar de l’utilisateur
meichler
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Oct 2006, 18:36

Message par pelon » 08 Août 2011, 18:00

a écrit :
Ne faudrait-il pas aller jusqu'à exprimer : 1°) Annulation immédiate de toutes les dettes publiques, avec comme corrolaire obligé : 2°) expropriation de toutes les banques, organismes financiers (assurances en particulier) et de crédit, et leur unification en une banque d'Etat unique «centre de comptabilité» ?


Avec ceci :
( extrait édito LO a écrit :]
Par-dessus tout, il faut mettre fin à la dictature de la classe capitaliste sur les entreprises et sur l'économie en en imposant le contrôle par les travailleurs et la population.

... tout devient possible.

Mais pour cela :
(extrait édito LO a écrit :
Cela exige des luttes collectives puissantes, explosives, conscientes. Mais nous n'avons pas d'autre choix : il y va de notre avenir, il y va de notre vie !
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par meichler » 08 Août 2011, 18:09

:huh: Merci Pelon [Réponse attendue = conforme...]. J'avais bien lu. Je pensais seulement qu'une plus grande précision pouvait être utile.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
Avatar de l’utilisateur
meichler
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Oct 2006, 18:36

Message par Puig Antich » 08 Août 2011, 19:35

Le syndicalisme consiste à dire que le plus important pour les travailleurs c'est l'emploi et le salaire, et il faut se battre pour qu'au moins, il dise ça, et agisse en conséquence, car aujourd'hui l'important pour les syndicats, c'est les intérêts de l'économie nationale. Et c'est une lutte nécessaire, quoi que pas suffisante.

Mais le socialisme dit lui que ce qui est important pour les prolétaires, c'est de cesser d'être prolétaires, c'est à dire des travailleurs salariés, attachés à un emploi dans la division capitaliste du travail.

(source : salaire, prix et profit, paragraphes de conclusions.)

:D
Puig Antich
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Nov 2004, 02:02

Message par Gertrude » 17 Août 2011, 17:58

Question trouvée aujourd'hui 17 août dans un sondage de "Expression-publique.com" sur la crise financière :

Question 9 : Estimez-vous qu'il faut…
… maintenir le capitalisme
… ou abolir le capitalisme
... Sans opinion

:roll:

Devinez ce que j'ai répondu ! :roll:
Gertrude
 
Message(s) : 0
Inscription : 21 Août 2005, 17:47

Message par Bertrand » 17 Août 2011, 20:59

Bin, la question posée dans ce sondage est un peu con non ?
Pourquoi y répondre ?
Avatar de l’utilisateur
Bertrand
 
Message(s) : 732
Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

Message par redsamourai » 18 Août 2011, 07:40

Dis donc Bertrand, ne serais-tu pas en train de chipoter? :whistling_notes:
redsamourai
 
Message(s) : 8
Inscription : 26 Avr 2007, 16:51

Message par Gertrude » 18 Août 2011, 16:50

Si, si ! Il chipote ! :haphp:
Gertrude
 
Message(s) : 0
Inscription : 21 Août 2005, 17:47

Message par logan » 19 Août 2011, 11:59

a écrit :Pour défendre l'emploi, il faut imposer la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.

C'est franchement une proposition à la fois réformiste et irréalisable à mon avis

a écrit :Pour protéger le pouvoir d'achat des salaires et des retraites, il faut une indexation de ceux-ci sur l'augmentation du coût de la vie.

L'échelle mobile des salaires est une revendication qui masque la probable ruine prochaine de la classe ouvrière. Je pense que ces axes de campagne (?) sont complètement à côté de la plaque par rapport aux exigences nouvelles de la période.

Exemple de proposition concrète qui sera sans doute entendue et qui met un pied dans la propriété bourgeoise : l'annulation pure et simple de la dette de l'état. En signalant que la dette est détenue à 80% par les 10% de Français les plus riches.

Pelon dit qu'avec le changement de rapport de force, tout est possbile, mais avec ce raisonnement, on n'a besoin d'aucune revendication concrète et immédiate.

a écrit :Mais les irresponsables qui possèdent ces capitaux qui se déplacent dans l'affolement poussent toute l'économie vers le précipice. Le seul remède proposé par tous les dirigeants politiques pour arrêter la panique sur la dette des États est d'aggraver les politiques d'austérité et de faire payer encore et toujours plus les classes populaires. Mais ces politiques d'austérité, en diminuant la consommation des classes populaires, aggravent encore la crise et annoncent inévitablement des licenciements, des fermetures d'usines, des baisses de salaire.


C'est vraiment très très mal formulé pour ne pas dire plus.

a écrit :une classe dirigeante incompétente et irresponsable.

Elle est tout à fait compétente pour réaliser ses objectifs de maximiser ses profits. C'est là-dessus qu'il faut insister d'ailleurs, le mécanisme de la dette est un mécanisme qui vise à faire payer les salariés pour maintenir les profits des entreprises. Ce n'est pas un hasard ou un coup du sort.

Ce qui manque à cet édito, c'est le fait que la bourgeoisie mène maintenant une guerre ouverte pour s'approprier encore plus les richesses produites par les salariés, par le biais de la crise et de la dette. Lisez les recommandations du FMi à ce sujet, c'est édifiant.
logan
 
Message(s) : 435
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Suivant

Retour vers Actualité de Lutte Ouvrière

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 25 invité(s)