presse et Nathalie Arthaud

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Ottokar » 02 Sep 2011, 08:55

Sur le site de l'express ce matin la reproduction je pense d'une dépêche AFP qu'on devrait retrouver ailleurs, avec une photo sympa de Nathalie en train de s'adresser aux travailleurs grévistes de Toyota
a écrit :Lutte Ouvrière: Nathalie Arthaud en sa campagne pour défendre les travailleurs

publié le 01/09/2011 à 09:49, mis à jour à 09:49

afp.com/Philippe Huguen

PARIS - Pour sa première campagne présidentielle après 35 années de candidature d'Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) se met dans les pas de sa populaire aînée, avec un leitmotiv : la défense des "travailleurs".

Désignée officiellement candidate dès décembre 2010, bien avant tous les autres partis, la porte-parole du parti trotskiste démarre véritablement sa campagne ce week-end avec un premier meeting à Saint-Brieuc samedi, avant une conférence de presse de rentrée mardi prochain à Paris.

En pleine crise économique, le discours ne varie pas. Les mesures du gouvernement sont un "nouveau coup qui tombe sur les travailleurs et ça ne s'arrêtera pas là", déplore auprès de l'AFP Mme Arthaud, au siège de LO à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Dans son sobre bureau qu'elle partage avec "Arlette", elle renvoie à Nicolas Sarkozy sa "pseudo-taxe" sur les riches : "une collecte de pièces jaunes" tellement c'est dérisoire. "Les buveurs de sodas paieront cinq fois ce qu'on demande aux riches de payer", lance-t-elle, persuadée que "les gens ne sont pas dupes".

"+Ils+ ne maîtrisent absolument rien du système financier et leur réflexe est de toujours se retourner vers les populations et les faire payer par des plans d'austérité", dit-elle.

Or, pour la responsable d'extrême gauche, "la dette est celle de la bourgeoisie" après les "milliards versés aux banques ou à l'industrie automobile" qui profitent du système. "Rien ne va du côté de l'amélioration de la vie, tout va du côté des profits des grands groupes, voilà d'où viennent les déficits!".

Les solutions de LO et son "programme de lutte"' L'expropriation des banquiers, la fusion de toutes les banques en une, l'interdiction des licenciements ou encore la répartition du travail entre tous.

Des mesures dont "personne ne parle ailleurs", note Mme Arthaud. L'occasion de critiquer le Parti socialiste et ses candidats à la primaire qui "ont tous la même politique de rigueur" car "les intérêts des travailleurs ne les concernent pas beaucoup".

Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) ne trouve pas non plus grâce à ses yeux: "il vient de faire une offre de service en bonne et due forme" au PS avec sa proposition de débat, explique-t-elle. Et de dénoncer ses visées "électoralistes" et son objectif final avec le PCF : "gouverner avec le PS".

Seul le candidat du NPA Philippe Poutou, qui, un peu à son image avec Mme Laguiller, remplace Olivier Besancenot pour 2012, n'est pas égratigné. Car comme le NPA, LO pense que ce n'est pas par les élections que les choses changent.

"Pour empêcher d'être les éternels sacrifiés, il va falloir se battre nous mêmes" par "des luttes puissantes et des grandes manifestations" allant jusqu'à "l'explosion sociale", assure-t-elle, très calmement, jugeant cela "plus difficile que de voter".

Mais "ça va arriver, veut-elle croire, parce qu'à force de nous faire reculer, il n'y aura pas le choix". Quand' "On n'a pas de boule de cristal. Ca peut être à partir d'une révolte paysanne ou d'une révolte dans un pays qu'on n'a pas vue venir", dit-elle, prenant exemple sur les révolutions arabes. Et alors, "il y aura une seule chose à faire : ne pas rater le coche".

En attendant, l'enseignante en économie et communication à Aubervilliers, 41 ans, va aménager son temps de travail pour se concentrer sur sa campagne, en espérant être un peu plus invitée dans les médias, même si "on ne fait pas partie du petit monde politique". Car "nous, les petites phrases c'est pas notre truc", "notre problème c'est ce qui mine les classes populaires", martèle-t-elle.
Ottokar
 
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Message par Gaby » 02 Sep 2011, 09:03

(Ottokar @ vendredi 2 septembre 2011 à 09:55 a écrit : Mais "ça va arriver, veut-elle croire, parce qu'à force de nous faire reculer, il n'y aura pas le choix". Quand' "On n'a pas de boule de cristal. Ca peut être à partir d'une révolte paysanne

:huh:
Une révolte paysanne ? De quoi parle-t-elle, des saisonniers qui font du woofing ?
Gaby
 
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Message par quijote » 02 Sep 2011, 09:18

(Gaby @ vendredi 2 septembre 2011 à 10:03 a écrit :
(Ottokar @ vendredi 2 septembre 2011 à 09:55 a écrit : Mais "ça va arriver, veut-elle croire, parce qu'à force de nous faire reculer, il n'y aura pas le choix". Quand' "On n'a pas de boule de cristal. Ca peut être à partir d'une révolte paysanne

:huh:
Une révolte paysanne ? De quoi parle-t-elle, des saisonniers qui font du woofing ?

Et toi de quoi tu parles , gaby?...
quijote
 
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Message par Gaby » 02 Sep 2011, 10:34

(quijote @ vendredi 2 septembre 2011 à 10:18 a écrit :
(Gaby @ vendredi 2 septembre 2011 à 10:03 a écrit :
(Ottokar @ vendredi  2 septembre 2011 à 09:55 a écrit : Mais "ça va arriver, veut-elle croire, parce qu'à force de nous faire reculer, il n'y aura pas le choix". Quand' "On n'a pas de boule de cristal. Ca peut être à partir d'une révolte paysanne

:huh:
Une révolte paysanne ? De quoi parle-t-elle, des saisonniers qui font du woofing ?

Et toi de quoi tu parles , gaby?...

Je disais maladroitement que j'ai du mal à me représenter une révolte paysanne dans notre contexte.
Gaby
 
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Message par Matrok » 02 Sep 2011, 12:48

En France, certes... (et encore !) Mais je ne suis pas sûr que Nathalie Arthaud ne parlait que de l'hexagone.
Matrok
 
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Message par Vania » 03 Sep 2011, 00:12

Une révolte paysanne, irréaliste? Voilà un extrait du CLT consacré à la décroissance, où il y a des passages forts intéressants sur les campagnes et la situation du paysannat dans le monde :

a écrit :On sait évidemment que l’agriculture mécanisée, aujourd’hui, sous le capitalisme, n’est pas à la portée des paysans pauvres du Tiers-monde, parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter autre chose que des outils littéralement préhistoriques. L’agronome Marcel Mazoyer a calculé qu’un cultivateur manuel, en Afrique par exemple, tire si peu de bénéfices de son exploitation qu’il lui faudrait 33 années de travail pour acheter une paire de bœufs et un attelage ; 300 années pour acheter un tracteur ; et 3 000 années de travail pour acheter une moissonneuse-batteuse !


(...)

a écrit :Après tout, l’agriculture des pays pauvres est déjà, selon les critères écologistes, « bio » : il y a encore bien des endroits dans le monde où les paysans cultivent sans machines, sans engrais chimiques, sans pesticides. L’agriculture intensive et mécanisée ne représente aujourd’hui qu’une part infime de l’agriculture mondiale : seuls 28 millions de paysans possèdent un tracteur, soit 1,8% du total ; 300 millions, soit 22%, utilisent la traction animale. Et 1 milliard, soit les 75% restants, n’utilisent tout simplement que leurs bras, leurs jambes, des houes et des bêches. Comment peut-on oser se réjouir d’une telle situation, et espérer qu’elle perdure, plutôt qu’attendre et préparer une révolution sociale qui vienne bouleverser les rapports de production, et arrache enfin ce milliard et demi de paysans à la misère ?


Cela sans compter la frénésie de spéculation sur les terres agricoles des pays pauvres, qui a entre autres conséquences celle de les exproprier par milliers et milliers et d'en faire de nouveau cortèges de paysans sans terres, vivant où survivant parfois dans des pays frappés par la famine, comme dans la corne africaine. Les ferments d'un incendie puissant dans les campagnes, ils existent, tout dépendra ensuite de la capacité de la classe ouvrière à porter les revendications paysannes. Des questions d'Octobre, sur une grande part de la planète, rien n'a changé.
Vania
 
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Message par Ottokar » 04 Sep 2011, 08:17

Dans Ouest France, compte rendu du premier meeting de la tournée de rentrée de Nathalie Arthaud à Saint Brieuc (avec un bonne photo)
[quote=" "]
Saint-Brieuc. Nathalie Arthaud (LO) a tenu meeting devant une centaine de militants
Politique samedi 03 septembre 2011

    Bruno ALVAREZ.

L'héritière d'Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud a effectué sa rentrée en tenant son premier meeting de sa tournée nationale, à Saint-Brieuc. Devant une centaine de militants réunis au palais des congrès de Saint-Brieuc, elle a fustigé la politique menée par le gouvernement. La candidate à la Présidentielle de 2012, entend «porter les préoccupations des travailleurs et les représenter politiquement face notamment à l’explosion du chômage et à la chute du pouvoir d’achat… » La candidate de Lutte ouvrière propose entre autres « d’imposer l’interdiction du licenciement ; d’imposer une répartition du travail ou encore de revendiquer des augmentations de salaires et de lever le secret industriel, bancaire et commercial. C’est à nous d’inverser le rapport de force… », déclare-t-elle.
[/quote]
Ottokar
 
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Message par Ottokar » 07 Sep 2011, 06:41

conférence de presse de Nathalie hier, pour présenter ses thèmes et son équipe de campagne. La vidéo de la conférence de presse est sur le site LO.

La presse ironise un peu sur le fait que la salle louée était aux Champs Elysées et dans le Parisien, une photo où Nathalie regarde les lustres d'un air étonné, avec sa petite veste en jeans...
a écrit :Lutte ouvrière : Nathalie Arthaud lance sa campagne

Ava Djamshidi | Publié le 06.09.2011, 16h20

Nathalie Arthaud, nouvelle figure de proue de Lutte ouvrière, a présenté son programme dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris, à deux pas du Fouquet's. | (LP/YANN FOREIX.)

La voix haut-perchée d'Arlette Laguiller interpellant les travailleuses et travailleurs ne bercera pas cette campagne électorale. La très populaire sextuple candidate à la présidentielle de Lutte ouvrière (LO) a cédé la place. C'est désormais Nathalie Arthaud, nouvelle figure de proue du parti trotskiste qui haussera le ton. Ce mardi, elle a présenté son programme pour défendre les travailleurs lors d'une conférence de presse, dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris, à deux pas du Fouquet's, où Nicolas Sarkozy a fêté en 2007 sa victoire avec ses proches.

Entourée de treize des seize représentants régionaux de LO, le professeur de technologie du lycée Le Corbusier, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), a présenté les principaux thèmes qu'elle entend développer pendant la campagne. Si le visage du parti a changé, son discours lui n'a pas bougé d'un cil.

Son programme de lutte : l'expropriation des banquiers, la fusion de toutes les banques en une, l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Nathalie Arthaud s'est par ailleurs prononcée pour la levée du secret bancaire. «Les groupes capitalistes, les banquiers sont trop irresponsables. Ils ne s'occupent que de leurs profits privés. Il faut supprimer cet interdit. Les comportements scandaleux doivent être révélés à temps, s'est-elle indignée après avoir fustigé la dette qui, pour une partie de la classe capitaliste, n'est pas un problème mais une source de profit. Ce que j'ai dire aux travailleurs, c'est de ne pas se laisser impressionner, a-t-elle martelé.

«On ne change pas la société par les élections»

De son côté, la remplaçante d'Arlette Laguiller ne se laisse pas impressionner par les très faibles intentions de vote dont elle est créditée dans les sondages (autour de 1%). Et pas question pour elle de faire alliance avec le Nouveau parti anticapitaliste ou encore le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. La nouvelle candidate de LO a ironisé sur les bonnes âmes «qui expliqueront après l'élection qu'en nous alliant avec Pierre, Paul, Jacques... ou Jean-Luc, nous aurions pu récolter un meilleur résultat. De toutes façons, à part celui qui sera élu, tous les autres candidats n'auront que des candidatures de témoignages».

Peu importe pour la candidate qui considère qu'une révolution ne peut pas surgir des urnes de 2012 ni d'aucune élection. «On ne change pas la société par les élections.» Son seul espoir pendant sa campagne : «pouvoir populariser mes idées».
Le Parisien


Dans le Monde
a écrit :Présidentielle : LO présente un "programme de lutte"

LEMONDE.FR | 06.09.11 | 17h21   •  Mis à jour le 06.09.11 | 19h00

   Nathalie Arthaud, candidate à la présidentielle de Lutte ouvrière, a lancé sa campagne mardi 6 septembre à Paris.

C'est à quelques pas du Fouquet's, dans le 8e arrondissement de Paris, que Lutte ouvrière (LO) a officiellement lancé sa campagne pour la présidentielle, mardi 6 septembre. "N'y voyez aucun symbole, assure pourtant Nathalie Arthaud, la candidate du parti. C'est uniquement pour des raisons pratiques que nous avons choisi ce lieu. Nous ne ferons pas campagne avenue Georges-V mais bien dans la rue."

Veste en jean, chemisier violet et sourire aux lèvres, celle qui a été désignée en 2008 pour succéder à Arlette Laguiller comme porte-parole du parti, n'est pas venue seule : 13 "camarades", porte-parole régionaux, l'entourent à la tribune. Derrière eux, des affiches donnent le ton : "Les capitalistes et les banquiers sont les seuls responsables de la crise. A eux de la payer, pas aux travailleurs."

"VASTE FUMISTERIE"

C'est d'ailleurs par là que Mme Arthaud, une enseignante de 41 ans, ouvre sa conférence de presse. "Cette campagne va se dérouler dans un contexte particulièrement dur pour les travailleurs, pour les salariés, pour les retraités, pour les petites gens, dont je souhaite porter les préoccupations", explique-t-elle avant de dénoncer la "vaste fumisterie" et le "chantage abject" du gouvernement en direction des salariés sur la crise de la dette. "Ce sont toujours les classes populaires qui finissent par payer !", s'emporte-t-elle. Quant au PS, il ne fera pas mieux s'il arrive au pouvoir : "Les coups ne viendront plus de la droite mais de la gauche", a-t-elle estimé.

Si la candidate investie en 2010 a changé, les thèmes de campagne, eux, restent les mêmes : interdiction des licenciements, répartition du travail entre tous "sans diminution de salaire", indexation des salaires sur les prix ou encore expropriation de toutes les banques... Un "programme de lutte" qui vise à "changer toute l'organisation sociale".

"L'EXPLOSION SOCIALE EST INÉVITABLE"

Comme Arlette Laguiller en son temps, la candidate rappelle que ces mesures "ne peuvent pas être imposées par des élections mais par la lutte". Si Mme Arthaud estime que la présidentielle ne changera rien – "les problèmes resteront entiers" –, elle espère que cette élection contribuera à populariser son programme et "à préparer la suite" car "l'explosion sociale est inévitable".

En très légère augmentation dans les sondages – elle oscille entre 2 et 2,5 % dans la dernière étude Ipsos Logica Business Consulting du 6 septembre pour Le Monde, France Télévisions et Radio France –, elle entend défendre "des objectifs que personne d'autre ne mettra en avant". La candidate de LO semble profiter de l'absence d'Olivier Besancenot : Philippe Poutou désigné par le NPA pour le remplacer en 2012 n'obtient que 0,5 % des intentions de vote.

Si elle reconnaît "des convergences" avec le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour autant, elle finit par souligner "une différence essentielle" : "A LO, nous avons choisi de nous situer exclusivement sur le terrain de la classe ouvrière. Ce qui n'est pas le cas du NPA. 'Travailleurs, travailleuses', ce n'est pas qu'un slogan..."

UNE SUCCESSION LOURDE À PORTER

Avec un budget de 2 millions d'euros, pas moins de 60 réunions publiques sont prévues d'ici à fin décembre. Une façon de combler un déficit de notoriété face à Arlette Laguiller, candidate à six reprises à la présidentielle. Une succession lourde à porter mais que la nouvelle candidate revendique. "Je veux m'inspirer d'elle, mettre mes pas dans les siens. C'est vrai qu'il y a une grosse pression mais je veux être à la hauteur."

En attendant, reste à réunir les 500 signatures. Mais LO a toujours réussi à mobiliser très tôt ses réseaux. Mme Arthaud refuse de dire combien elle en a obtenu. "Ça avance bien", assure-t-elle.
Raphaëlle Besse Desmoulières
Ottokar
 
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Message par artza » 07 Sep 2011, 07:24

J'ignorais que Raphaëlle Besse-Desmolières était le pseudonyme de Ava Djamshidi :huh1:
artza
 
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Message par Ottokar » 07 Sep 2011, 08:38

dans le JDD avec une photo sympa
a écrit : Arthaud, la crise, la crise et encore la crise

Mardi matin, Nathalie Arthaud, la nouvelle candidate de Lutte ouvrière (LO) pour la prochaine élection présidentielle, a présenté son programme à la presse. Un discours offensif, des critiques acérées contre le plan de rigueur du gouvernement. Mais peu de propositions novatrices.

On la cherche. On attend qu’une porte s’ouvre, que sa voix emplisse la pièce. On attend toujours. Une page est vraiment tournée à Lutte ouvrière (LO) et Nathalie Arthaud, sa candidate, a donc choisi de présenter son programme en l’absence d’Arlette Laguiller, l’historique. "Nous voulions montrer qu’une nouvelle génération est prête à prendre la relève", explique au JDD.fr Thomas Rose, porte-parole de LO en Champagne-Ardenne. Comme lui, ils étaient une douzaine - des ouvriers, des techniciens, mais en majorité des enseignants - au côté de Nathalie Arthaud, mardi matin. Après avoir présenté son équipe de campagne, l'enseignante en économie et communication a dévoilé son programme à la presse, dans une salle de conférence, à quelques centaines de pas du Fouquet’s. "Je savais que ça vous ferait sourire", se marre la candidate. Avant de sortir les griffes.

Pendant de longues minutes, Nathalie Arthaud joue sur son terrain de prédilection : la critique des gouvernants "incapables de maîtriser quoi que ce soit" et des "élites capitalistes irresponsables." "Ma campagne s’ouvre dans un contexte extrêmement compliqué pour tous ceux dont je souhaite représenter les intérêts politiques", commence-t-elle, estimant que si l’Etat s’est autant endetté, "c’est pour mettre des milliards à la disposition des banquiers. L’Etat a fait de l’assistanat pour capitalistes en difficulté!" Au départ hésitante, collée à ses fiches, Nathalie Arthaud prend de l’assurance quand vient l’heure de juger le plan de rigueur du gouvernement, "une fumisterie et un chantage abjecte pour que les classes populaires oublient de revendiquer sur leurs problèmes vitaux."
"Une candidature de témoignage"

Les "problèmes vitaux", la candidate de LO ne parlera que de ça : emploi et pouvoir d’achat. Pas un mot sur l’Europe, l’immigration, l’éducation, la sécurité, la culture ou la santé. Après la conférence de presse, elle s'en explique : "C’est un choix délibéré, car c’est sur ce terrain que l’on m’attend. Mais cela ne veut pas dire que je n’ai pas d’idée sur l’éducation, on en parle quand vous voulez!", assure-t-elle, bravache. Ce mardi, l’heure est pour le moment aux mesures économiques "d’urgence" pour en finir avec "ces inégalités incroyables qui voient les ouvriers payer pour les erreurs des grands patrons."

Troskyste ou pas, rien de révolutionnaire dans le programme de Nathalie Arthaud. Au menu, en vrac : l'expropriation des banquiers, la fusion de toutes les banques en une, l'interdiction des licenciements, l’indexation des salaires sur les prix ou encore la répartition du travail entre tous. Des idées qu’elle est "la seule à porter". Pas question donc de se dissoudre dans d’éventuelles alliances. L’UMP et le PS sont renvoyés dos à dos, "Mélenchon n’a pas du tout les mêmes idées, nous ne sommes pas proches", et le PCF est coupable d’effacement. Seul le NPA trouve grâce à ses yeux, même si elle n’envisage pas une seule seconde une candidature commune aux deux partis, pourtant au plus bas dans les sondages. "On revendique notre héritage communiste, ce n’est pas le cas du NPA. Et c’est ce qui nous différencie", glisse un membre de son équipe.

Elle ne sera jamais présidente, elle le sait, mais revendique l’idée "d’une candidature de témoignage, car il faut bien que quelqu’un parle au nom des sans voix." Elle ne sera jamais présidente, mais elle sera bien candidate. "Oui, j’aurai les 500 parrainages, aucun doute là-dessus", assure-t-elle, tout en refusant de dire où elle en est de sa collecte. Confiante, elle va arpenter les quatre coins de la France pour marteler son discours anti-capitaliste : une soixantaine de départements d’ici janvier! Après, elle espère ralentir la cadence et faire passer son message autrement. Comment? En s’incrustant enfin dans ces médias qui se refusent à l’inviter "même si on les harcèle. Ils s’intéressent peu à ce que l’on a à dire", se plaint-elle. Rendez vous est pris en janvier prochain.

Benjamin Bonneau - leJDD.fr
Ottokar
 
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