conférence de presse de Nathalie hier, pour présenter ses thèmes et son équipe de campagne. La vidéo de la conférence de presse est sur le site LO.
La presse ironise un peu sur le fait que la salle louée était aux Champs Elysées et dans le Parisien, une photo où Nathalie regarde les lustres d'un air étonné, avec sa petite veste en jeans...
a écrit :Lutte ouvrière : Nathalie Arthaud lance sa campagne
Ava Djamshidi | Publié le 06.09.2011, 16h20
Nathalie Arthaud, nouvelle figure de proue de Lutte ouvrière, a présenté son programme dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris, à deux pas du Fouquet's. | (LP/YANN FOREIX.)
La voix haut-perchée d'Arlette Laguiller interpellant les travailleuses et travailleurs ne bercera pas cette campagne électorale. La très populaire sextuple candidate à la présidentielle de Lutte ouvrière (LO) a cédé la place. C'est désormais Nathalie Arthaud, nouvelle figure de proue du parti trotskiste qui haussera le ton. Ce mardi, elle a présenté son programme pour défendre les travailleurs lors d'une conférence de presse, dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris, à deux pas du Fouquet's, où Nicolas Sarkozy a fêté en 2007 sa victoire avec ses proches.
Entourée de treize des seize représentants régionaux de LO, le professeur de technologie du lycée Le Corbusier, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), a présenté les principaux thèmes qu'elle entend développer pendant la campagne. Si le visage du parti a changé, son discours lui n'a pas bougé d'un cil.
Son programme de lutte : l'expropriation des banquiers, la fusion de toutes les banques en une, l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Nathalie Arthaud s'est par ailleurs prononcée pour la levée du secret bancaire. «Les groupes capitalistes, les banquiers sont trop irresponsables. Ils ne s'occupent que de leurs profits privés. Il faut supprimer cet interdit. Les comportements scandaleux doivent être révélés à temps, s'est-elle indignée après avoir fustigé la dette qui, pour une partie de la classe capitaliste, n'est pas un problème mais une source de profit. Ce que j'ai dire aux travailleurs, c'est de ne pas se laisser impressionner, a-t-elle martelé.
«On ne change pas la société par les élections»
De son côté, la remplaçante d'Arlette Laguiller ne se laisse pas impressionner par les très faibles intentions de vote dont elle est créditée dans les sondages (autour de 1%). Et pas question pour elle de faire alliance avec le Nouveau parti anticapitaliste ou encore le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. La nouvelle candidate de LO a ironisé sur les bonnes âmes «qui expliqueront après l'élection qu'en nous alliant avec Pierre, Paul, Jacques... ou Jean-Luc, nous aurions pu récolter un meilleur résultat. De toutes façons, à part celui qui sera élu, tous les autres candidats n'auront que des candidatures de témoignages».
Peu importe pour la candidate qui considère qu'une révolution ne peut pas surgir des urnes de 2012 ni d'aucune élection. «On ne change pas la société par les élections.» Son seul espoir pendant sa campagne : «pouvoir populariser mes idées».
Le Parisien
Dans le Monde
a écrit :Présidentielle : LO présente un "programme de lutte"
LEMONDE.FR | 06.09.11 | 17h21 • Mis à jour le 06.09.11 | 19h00
Nathalie Arthaud, candidate à la présidentielle de Lutte ouvrière, a lancé sa campagne mardi 6 septembre à Paris.
C'est à quelques pas du Fouquet's, dans le 8e arrondissement de Paris, que Lutte ouvrière (LO) a officiellement lancé sa campagne pour la présidentielle, mardi 6 septembre. "N'y voyez aucun symbole, assure pourtant Nathalie Arthaud, la candidate du parti. C'est uniquement pour des raisons pratiques que nous avons choisi ce lieu. Nous ne ferons pas campagne avenue Georges-V mais bien dans la rue."
Veste en jean, chemisier violet et sourire aux lèvres, celle qui a été désignée en 2008 pour succéder à Arlette Laguiller comme porte-parole du parti, n'est pas venue seule : 13 "camarades", porte-parole régionaux, l'entourent à la tribune. Derrière eux, des affiches donnent le ton : "Les capitalistes et les banquiers sont les seuls responsables de la crise. A eux de la payer, pas aux travailleurs."
"VASTE FUMISTERIE"
C'est d'ailleurs par là que Mme Arthaud, une enseignante de 41 ans, ouvre sa conférence de presse. "Cette campagne va se dérouler dans un contexte particulièrement dur pour les travailleurs, pour les salariés, pour les retraités, pour les petites gens, dont je souhaite porter les préoccupations", explique-t-elle avant de dénoncer la "vaste fumisterie" et le "chantage abject" du gouvernement en direction des salariés sur la crise de la dette. "Ce sont toujours les classes populaires qui finissent par payer !", s'emporte-t-elle. Quant au PS, il ne fera pas mieux s'il arrive au pouvoir : "Les coups ne viendront plus de la droite mais de la gauche", a-t-elle estimé.
Si la candidate investie en 2010 a changé, les thèmes de campagne, eux, restent les mêmes : interdiction des licenciements, répartition du travail entre tous "sans diminution de salaire", indexation des salaires sur les prix ou encore expropriation de toutes les banques... Un "programme de lutte" qui vise à "changer toute l'organisation sociale".
"L'EXPLOSION SOCIALE EST INÉVITABLE"
Comme Arlette Laguiller en son temps, la candidate rappelle que ces mesures "ne peuvent pas être imposées par des élections mais par la lutte". Si Mme Arthaud estime que la présidentielle ne changera rien – "les problèmes resteront entiers" –, elle espère que cette élection contribuera à populariser son programme et "à préparer la suite" car "l'explosion sociale est inévitable".
En très légère augmentation dans les sondages – elle oscille entre 2 et 2,5 % dans la dernière étude Ipsos Logica Business Consulting du 6 septembre pour Le Monde, France Télévisions et Radio France –, elle entend défendre "des objectifs que personne d'autre ne mettra en avant". La candidate de LO semble profiter de l'absence d'Olivier Besancenot : Philippe Poutou désigné par le NPA pour le remplacer en 2012 n'obtient que 0,5 % des intentions de vote.
Si elle reconnaît "des convergences" avec le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour autant, elle finit par souligner "une différence essentielle" : "A LO, nous avons choisi de nous situer exclusivement sur le terrain de la classe ouvrière. Ce qui n'est pas le cas du NPA. 'Travailleurs, travailleuses', ce n'est pas qu'un slogan..."
UNE SUCCESSION LOURDE À PORTER
Avec un budget de 2 millions d'euros, pas moins de 60 réunions publiques sont prévues d'ici à fin décembre. Une façon de combler un déficit de notoriété face à Arlette Laguiller, candidate à six reprises à la présidentielle. Une succession lourde à porter mais que la nouvelle candidate revendique. "Je veux m'inspirer d'elle, mettre mes pas dans les siens. C'est vrai qu'il y a une grosse pression mais je veux être à la hauteur."
En attendant, reste à réunir les 500 signatures. Mais LO a toujours réussi à mobiliser très tôt ses réseaux. Mme Arthaud refuse de dire combien elle en a obtenu. "Ça avance bien", assure-t-elle.
Raphaëlle Besse Desmoulières