a écrit :Laguiller en vedette du premier grand meeting de campagne de Lutte Ouvrière
AFP Par Par Nadège PULJAK
Arlette Laguiller a ouvert vendredi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le premier grand meeting de campagne de celle qui a pris sa succession à Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, retrouvant toute sa verve pour prôner "la lutte des classes" et tacler droite et gauche confondues
Arlette Laguiller a ouvert vendredi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le premier grand meeting de campagne de celle qui a pris sa succession à Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, retrouvant toute sa verve pour prôner "la lutte des classes" et tacler droite et gauche confondues.
Près de 1.800 personnes sont venues écouter les deux égéries de ce parti d'extrême gauche, dont la candidate est créditée de 0 à 1% des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle.
On attendait le fameux "travailleuses, travailleurs", mais Arlette Laguiller a préféré commencer son discours par "chers camarades, chers amis". La voix de l'ex-candidate de LO à six présidentielles de suite, entre 1974 et 2007, est toujours un peu saccadée, tout en étant assez douce, et le ton toujours aussi déterminé.
"Je suis fière de présider" ce meeting, au moment où "tous les candidats sont connus, même si l'un d'eux fait sa coquette en ne se déclarant pas mais en menant campagne en mobilisant toutes les chaînes de télévision quand il le veut", affirme-t-elle, en allusion à l'interview télévisée du président de la République, dimanche dernier.
"Ma présence ici représente la continuité entre les idées que j'ai toujours défendues et celles exprimées par Nathalie Arthaud", assure-t-elle. "Ces idées, celles de Lutte ouvrière, de l'union communiste et trotskiste, sont les idées que des générations de militants ouvriers ont portées, que les grand partis qui s'en réclamaient ont abandonnées, trahies, les idées communistes", lance-t-elle sous un tonnerre d'appludissements.
L'ex-candidate LO dénonce également "le mot d'ordre démagogique du produire français", ardemment défendu par le candidat du MoDem, puis cède la parole à Nathalie Arthaud.
A LO, il n'y a pas de vedettariat. Les militants dans la salle interrogés par l'AFP disent tous qu'ils sont "heureux" d'entendre "Arlette" mais ils ne sont pas venus spécialement pour elle. "De toute façon, je serais venue. Arlette, elle a tenu le coup, contre vents et marées. Et aujourd'hui, il y a Nathalie, très punchy. On voit qu'elle a beaucoup appris", affirme Maryvonne, une fonctionnaire de 55 ans.
"Arlette, ce n'est pas une vedette, c'est quelqu'un de réaliste puisqu'elle est révolutionnaire. Et Nathalie a repris le flambeau", se félicite Florence, une retraitée de 68 ans.
Justement, "Nathalie" prend la parole. Et commence par le "travailleuses, travailleurs", deux mots qui sont depuis des lustres la marque de fabrique de celle qui l'a précédée.
Même débit légèrement saccadé, même voix assez douce et surtout même détermination dans les paroles.
"Si on a toutes les raisons d'exécrer Sarkozy, on n'en a aucune de faire confiance à Hollande", a-t-elle affirmé, sous les applaudissements du public.
"Si Hollande est élu, les sacrifices continueront. Les coups, au lieu de venir de la droite, viendront de la gauche, on nous balade d'élection en élection", a-t-elle assuré.
La candidate LO a rappelé que le candidat PS projetait de créer une nouvelle tranche d'impôt de 45% pour les salaires supérieurs à 150.000 euros annuels. "Mais cette tranche était de 48% sous Raffarin, de 60% sous Giscard. Giscard plus à gauche que Hollande?", a ironisé Nathalie Arthaud.
Commencé avec "La jeune garde", un chant révolutionnaire, le meeting s'est clos, comme le veut la tradition, par l'Internationale.