Edito LO du 21 novembre 2016

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Edito LO du 21 novembre 2016

Message par Bertrand » 21 Nov 2016, 17:20

Fillon et Juppé, en compétition pour servir le grand patronat

La France de droite, des beaux quartiers, des messes dominicales et des préjugés anti-ouvriers a donc voté, et Fillon arrive en tête, suivi de Juppé. Sarkozy est éliminé et aucun travailleur ne le regrettera.

À entendre Fillon, Sarkozy, dont il était le Premier ministre, aurait dû mener une politique encore plus anti-ouvrière, encore plus dévouée au grand capital. Aujourd'hui, le député du très chic 7e arrondissement de Paris veut être un Thatcher français. L’électorat de droite a choisi celui qui affiche le programme le plus réactionnaire, y compris avec un catholicisme bien-pensant sur les questions de société.

Quant à Juppé, ancien Premier ministre de Chirac, il mena aussi une politique anti-ouvrière, attaquant la Sécurité sociale et les retraites. Alors qu’il se vantait d’être « droit dans ses bottes », il dut manger son chapeau et reculer devant la vague de grèves et de manifestations massives, en 1995.

Aujourd'hui, Fillon et Juppé sont d’accord sur la saignée à imposer aux classes populaires.

L’un et l’autre veulent augmenter la TVA, baisser l’impôt sur les bénéfices des sociétés et supprimer l’impôt sur la fortune, autrement dit faire financer des cadeaux aux riches par ceux qui ne le sont pas.

85 milliards de baisses de dépenses publiques, promet Juppé ; 110 milliards, renchérit Fillon. 300 000 suppressions de postes de fonctionnaires, annonce le premier ; 500 000, ajoute le second. Cela veut dire moins d’enseignants dans les écoles des quartiers populaires, moins de personnel dans les hôpitaux, moins d’employés communaux, donc moins de services utiles à la population.

Ils veulent passer des 35 aux 39 heures, voire, pour Fillon, jusqu’à 48 heures ! Fillon veut même supprimer un jour férié. Ils veulent reporter l’âge de la retraite à 65 ans. Non seulement pour ces messieurs, les ouvriers du bâtiment, les aide-soignantes des hôpitaux ou les caissières de supermarché ne sont pas du même monde qu’eux, mais ils sont convaincus que ce sont des fainéants.

Plutôt que de chercher à résoudre le chômage, ces marionnettes du Medef ont des idées contre les travailleurs. Ils veulent faciliter les licenciements et réduire les allocations des chômeurs.

Ils veulent aussi s’en prendre aux étrangers, en leur supprimant l’aide médicale d’urgence et en restreignant le regroupement familial, eux qui se posent en grands défenseurs de la famille !

Il est curieux de voir ces chevaux de retour promettre que, demain, tout va changer. Au pouvoir entre 2002 et 2012, ils n’ont pas osé appliquer un programme aussi réactionnaire que celui qu’ils affichent aujourd'hui. Parce qu’ils redoutaient les réactions des travailleurs. Mais depuis, la gauche gouvernementale leur a préparé le terrain en attaquant la classe ouvrière. Au million de chômeurs supplémentaires de Sarkozy, elle en a rajouté un million. Elle a fait 40 milliards d’euros de cadeaux au patronat. Elle a remis en cause les droits des salariés. Si, demain, nous avons un Thatcher français, nous en serons redevables à Hollande et Valls.

Le PS n’a pas encore choisi son candidat. Mais un outsider comme Macron s’est déjà lancé. Après avoir été banquier d’affaires chez Rothschild, il a été haut-fonctionnaire auprès de Hollande puis ministre de l’Économie. Il y a trois mois, il défendait encore la politique du gouvernement. Et puis, comme les rats qui quittent le navire, il s’est découvert un destin individuel. Il trouve le Code du travail « trop rigide » et propose d’augmenter la durée du travail pour les jeunes qui ont un emploi. Il a certes trahi Hollande, mais pas la bourgeoisie.

Fillon ou Juppé ; Macron ; Le Pen ; Valls ou Hollande : avec une telle profusion de candidats à sa botte, le patronat va avoir l’embarras du choix. La plupart de ces prétendants ont déjà pu montrer leur dévouement. Et si Le Pen n’a jamais eu son fauteuil ministériel, c’est la seule différence réelle car, pour le reste, elle veut également accéder au pouvoir pour servir les riches.

Face à celui qui sera élu en mai 2017, les travailleurs, s’ils veulent se défendre, ne feront pas l’économie de puissantes luttes collectives. Mais dans l’immédiat, face à la déferlante de propos et de programmes anti-ouvriers, ils doivent au moins saisir l’occasion offerte par les élections pour faire entendre le camp des travailleurs. À l’arrogance des politiciens de la bourgeoisie, ils peuvent opposer leur fierté de travailleurs, leurs exigences et leur conscience de classe. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud présentée par Lutte ouvrière.

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Re: Edito LO du 21 novembre 2016

Message par Mattathias » 22 Nov 2016, 18:18

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La France de droite, des beaux quartiers, des messes dominicales et des préjugés anti-ouvriers a donc voté
, Je souligne et pose la question, la presse évoque le fait qu'entre 500 000 et 600 000 électeurs de gauche ont votè à ces primaires de droites... Et parmi les 4 millions d’électeurs difficile de penser qu'il n'a pas de milieux populaires, non ?
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Re: Edito LO du 21 novembre 2016

Message par com_71 » 22 Nov 2016, 21:34

Mattathias a écrit :
La France de droite, des beaux quartiers, des messes dominicales et des préjugés anti-ouvriers a donc voté
, Je souligne et pose la question, la presse évoque le fait qu'entre 500 000 et 600 000 électeurs de gauche ont votè à ces primaires de droites... Et parmi les 4 millions d’électeurs difficile de penser qu'il n'y en a pas de milieux populaires, non ?


Outre que gauche et droite ne veulent pas dire grand chose... j'en ai entendu un, de ces électeurs de gauche, dire : "on nous a fait voter Chirac en 2002, à droite au 2ème tour des dernières régionales, alors pourquoi pas aux primaires de la droite ?".

C'est ainsi que la gauche a fabriqué des électeurs de droite.

Sur le 2ème point, effectivement, mais il s'agit d'un raccourci voulant indiquer les grandes tendances; qui sont que ces primaires sont les élections des beaux quartiers.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Edito LO du 21 novembre 2016

Message par com_71 » 23 Nov 2016, 21:37

Les nouveaux [peut-être pas tant que ça] électeurs de droite :

Le Monde a écrit :« Bref, j’ai un peu voté comme un électeur de droite », paroles d’électeurs de gauche

Des électeurs de gauche expliquent pourquoi ils ont voté à la primaire de la droite. Beaucoup souhaitaient éliminer Sarkozy et certains sont prêts à récidiver contre Fillon.

LE MONDE | 23.11.2016 à 10h41 | Par Manon Rescan et Benoît Floc'h

Chose promise, chose due. Les électeurs de gauche que Le Monde avait contactés après avoir publié un appel à témoignages, fin septembre, sont allés au bout de leur logique : ils ont participé à la primaire de la droite, dimanche 20 novembre.

Leur objectif était de faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire voter pour éliminer Nicolas Sarkozy et choisir celui le mieux à même de battre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Beaucoup d’entre eux ont donc opté pour Alain Juppé. Quelques-uns lui ont préféré Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), qui n’était pourtant pas en mesure de battre l’ancien président de la République.

« La stratégie, ce sera pour le second tour »

« Oui, je sais, ce n’est pas très cohérent, reconnaît Françoise Bruna-Rosso, consultante à Nanterre. Mais NKM me plaisait : c’est une femme, elle est courageuse, son programme est centriste. C’est le côté émotionnel qui l’a emporté. Bref, j’ai un peu voté comme un électeur de droite, c’est-à-dire en fonction du programme de chacun, et non en fonction d’une stratégie électorale. La stratégie, ce sera pour le second tour de la primaire. »

Pour Frédéric Filali, il n’y aura pas de second tour. « L’essentiel étant à mes yeux acquis – Sarkozy au tapis –, je ne revoterai pas dimanche, indique-t-il. Après tout, je suis suffisamment intervenu dans les affaires d’une famille politique qui n’est pas ma famille naturelle ! » Mais les autres sont bien décidés, comme Françoise Bruna-Rosso, à poursuivre l’aventure dans la peau d’un électeur de droite.

Certes, Nicolas Sarkozy a été éliminé. Mais François Fillon ne leur convient finalement pas tellement mieux. « Pour moi, c’est un épouvantail, un représentant de la droite catho traditionnelle et réactionnaire », confie Véronique Pors, infirmière de 58 ans. Tous évoquent l’hostilité du député de Paris au mariage pour tous, même si l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy n’entend pas le supprimer. « Il est clairement contre, et cela m’ennuie très profondément », explique Claire Perret, 43 ans, femme au foyer à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

« Foire d’empoigne »

Le souhait de M. Fillon de soumettre la durée hebdomadaire du travail à une négociation en entreprise est également un thème que retiennent ces transfuges. « C’est la porte ouverte à la foire d’empoigne », prévient Dominique Delrieu, 52 ans, dirigeant d’un cabinet de conseil à Toulouse. Les liens avec la Russie suscitent également l’inquiétude. « Collaborer avec Moscou pour éradiquer l’organisation Etat islamique, je veux bien, poursuit M. Delrieu, mais il y a des limites à tout. Quand on voit ce qui se passe à Alep… »

Ancien enseignant, Thierry Rognerud rejette, lui, les idées de François Fillon sur l’éducation. « Il veut revoir le programme d’histoire en revenant à un récit avec des héros nationaux, l’uniforme à l’école…, remarque-t-il. Ça me fait peur, c’est un peu rétrograde comme vision. » Mais, surtout, comme les autres électeurs de gauche participant à la primaire de la droite, M. Rognerud considère que l’ancien premier ministre ne serait pas un rempart suffisamment solide face à Marine Le Pen. « Pour moi, c’est clair, dit-il. Alain Juppé rassemblera plus facilement sur le centre et une partie de la gauche que Fillon, même s’il est moins d’extrême droite que Nicolas Sarkozy. »

Véronique Pors le pense également. « Sur le coup, j’avais décidé de ne pas revoter, explique-t-elle. Après réflexion, tard dans la nuit, je me suis dit que j’allais y aller. Le risque est grand d’avoir Fillon contre Le Pen au second tour et je crains que, vu le programme de Fillon, les voix populaires se reportent sur Marine Le Pen. »
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Edito LO du 21 novembre 2016

Message par spartacre » 24 Nov 2016, 02:43

confusion , brouillage des repères , électoralisme , errements politiques et tergiversatios d 'une certaine petite bourgeoisie , incapable de concevoir la politique en dehors des lunettes électorales , voilà où on en est .. Et le malheur , c 'est que les militants et sympathisants de gauche ont été désorientés par les appels à un vote "républicain" : Chirac contre Le Pen , voire appel récent à voter pour Estrosi .. Ce confusionnisme est lourd de malheurs .. et je viens d 'écouter, Chassaing ( communiste) qui préside le groupe GDR à l Assemblée , répondre à un journaliste lui demandant quel choix il ferait entre Le Pen ( Marine) et Fillon : "je voterai sans hésiter Fillon " après avoir dit pis que pendre de Juppé et Fillon , mis dans le même sac.....

Raison de plus pour nous de soutenir la candidature de notre camarade et d 'affirmer une conscience de classe...
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