Edito LO du 18 nov. 2019

Réunions publiques, fêtes et autre...

Edito LO du 18 nov. 2019

Message par com_71 » 18 Nov 2019, 20:42

Editorial des bulletins d'entreprise 18/11/2019 a écrit : Le 5 décembre, ensemble, engageons le combat !

Cela fait trop longtemps que nous, travailleurs, subissons sans rien dire les coups du grand patronat et de ses valets politiques. Le moment est venu de dire notre ras-le-bol. Ras-le-bol des bas salaires, ras-le-bol des suppressions d’emplois et de la précarité, ras-le-bol des conditions de travail de plus en plus dures ! Et stop à la démolition des retraites ! Que nous soyons salariés du privé ou du public, nous avons la possibilité d’exprimer cette colère jeudi 5 décembre. Ne ratons pas cette occasion !

Le gouvernement ne veut retenir du 5 décembre que les appels à la grève reconductible à la SNCF et à la RATP. Quant aux médias, c’est tout juste s’ils n’en parlent pas comme d’une journée de défense des régimes spéciaux. Mais s’il s’agit bien d’un appel sur les retraites, il est interprofessionnel et concerne le privé comme le public. Car cette réforme nous attaque tous.

Le gouvernement a abandonné l’idée de fixer un âge pivot à 64 ans, mais la logique est celle-là : nous faire travailler plus longtemps pour des pensions réduites. Il faut s’opposer à cette nouvelle attaque sur les retraites. Et profitons du 5 décembre pour dire tout ce que nous avons sur le cœur !

Depuis des années, nous serrons les dents dans l’espoir de jours meilleurs. Mais l’attente et la passivité ne payent pas. Les reculs succèdent aux reculs. Tout y passe : salaire, emploi, horaires, congés, allocations chômage, accès aux services publics et maintenant... les retraites.

Les jours meilleurs n’existent que pour la minorité capitaliste qui encaisse le fruit de notre travail. Elle prospère d’autant plus qu’elle accentue l’exploitation et son parasitisme sur la société. Pendant que les milliards s’accumulent à un pôle de la société, tous les services utiles à la population craquent. C’est vrai pour les transports, l’éducation ou la santé.

Dans les hôpitaux, les conditions de travail sont si dégradées et les salaires si bas que les établissements ne parviennent plus à garder le personnel nécessaire. Dans les Ehpad, pas une semaine ne passe sans qu’un nouveau scandale lié au manque de personnel ne soit dévoilé. Dans les universités, la précarité des étudiants est fréquente : l’un d’entre eux, ne pouvant poursuivre ses études, a fait le geste désespéré de s’immoler à Lyon. Tout cela ne peut plus durer !

Il y a un an, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes enfilaient leur gilet jaune pour dénoncer cette société où il n’y en a que pour ceux qui ont de l’argent. Comme beaucoup d’entre eux l’ont dit et répété, à force de tirer sur la corde, elle finit par casser. C’est ce que nous vivons et ressentons tous, chacun de notre côté.

Pendant trop longtemps, nous nous sommes sentis démunis, isolés, incapables de riposter. Ces dernières semaines, les coups de colère et les manifestations se sont multipliés. Des cheminots ont fait grève, parfois sans préavis, et le personnel hospitalier a manifesté massivement jeudi 14. Ces mobilisations montrent que notre camp dispose d’une force de frappe importante. Si nous nous unissons et marchons d’un même pas, cette force de frappe sera irrésistible.

Par leur capacité à bloquer la vie sociale, les cheminots comme les agents des services publics jouent un rôle d’entraînement dans les mouvements, en même temps qu’ils exercent une pression très importante sur le gouvernement. Quant aux travailleurs du privé, ils sont les seuls à pouvoir mettre le grand patronat sous pression en arrêtant la fabrique à profits. Alors oui, notre force est collective et il ne faut pas nous laisser diviser.

Plus on approche du 5 décembre, plus le gouvernement se montre fébrile. Il évoque la « clause du grand-père », qui consisterait, pour nous faire accepter la réforme des retraites, à ne l’appliquer qu’à nos enfants. Quel cynisme ! Les travailleurs n’accepteront pas de condamner les plus jeunes à mourir au travail. Plus que tout, le gouvernement craint que la contestation gagne l’ensemble du monde du travail. Il sait que dans ce cas, il n’aura plus qu’à remballer sa réforme des retraites. Alors oui, la balle est dans notre camp.

Tout ne se jouera pas en une seule journée. Mais il faut un début à tout. Et c’est la réussite de cette journée qui donnera l’élan nécessaire à ceux qui se posent le problème de poursuivre la grève. Alors, quelles que soient les arrière-pensées des organisations syndicales, nous devons nous lancer dans le combat.

Nous nous ferons craindre du gouvernement si nous sommes unis et déterminés. Retrouvons confiance dans nos forces collectives ! Faisons-nous respecter ! Le 5 décembre, tous en grève et en manifestation !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Edito LO du 18 nov. 2019

Message par Gayraud de Mazars » 21 Nov 2019, 16:50

Salut camarades,

La reine des batailles, le 5 décembre 2019, c'est la lutte contre la réforme des retraites !

Revenons sur ses dernières 25 années d'attaque contre le régime des retraites...

En 1991, Michel Rocard publie dans un livre blanc sur les retraites, parce que chahuté par les changements démographiques et les crises économiques, il met en avant les difficultés à venir du système de retraite par répartition, et je cite : « Ne rien faire conduirait à terme à la condamnation de la répartition et à la rupture de solidarités essentielles », gardez ça de côté, on y reviendra…

Deux ans plus tard, la première réforme survient. En 1993, Édouard Balladur change profondément les règles applicables aux salariés du privé (ainsi qu’aux salariés agricoles, aux artisans et commerçants).

La durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein va ainsi être progressivement relevée de 37,5 à 40 années.

Dans le même temps, le calcul du montant de la pension dans le public est modifié pour prendre en compte non plus les salaires des 10 meilleures années mais ceux des 25 meilleures années.

Le15 novembre 1995, le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale tentera d'appliquer aussi l'allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités aux salariés de la fonction publique mais les longues grèves de 1995 en France entraîneront l'abandon de cette extension aux fonctionnaires.

1999, Jospin décide la création du Fonds de Réserve des Retraites. L’objectif est d’accumuler 150 milliards d’euros à l’horizon 2020 afin d’amortir le choc du départ à la retraite de la génération du baby-boom. L’ambition ne sera jamais atteinte. Fin 2018, les sommes en réserve atteignent… 32,6 milliards d’euros !

Depuis 2010, le Fond de Réserve des Retraites, ne perçoit plus de recettes nouvelles. Au contraire, il « verse 2,1 milliards d’euros. chaque année à la Cades (caisse d'amortissement de la dette sociale)», l’organisme chargé de rembourser la dette accumulée par la Sécurité sociale

En 2003 la réforme Fillon rapproche les règles des différents régimes, à l’exception de celles des régimes spéciaux. Elle porte notamment sur l’alignement progressif de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés du privé.

Elle instaure aussi un dispositif de départ anticipé pour les salariés qui ont commencé à travailler avant 16 ans.

En 2008, Nicolas Sarkozy réforme les régimes spéciaux jusqu’alors épargnés, pour les agents d’EDF, de la SNCF ou de la Banque de France, la durée de cotisation passe progressivement de 37,5 ans à 40 ans. Ensuite, leur pension est indexée sur l’inflation et non plus sur les traitements des agents en activité.

En 2010, Éric Woerth instaure un relèvement progressif de l’âge minimum légal de départ à la retraite pour atteindre 62 ans en 2018. Sans ça, plus de taux plein. L’âge à partir duquel il est permis à un assuré n’ayant pas la durée de cotisation requise de bénéficier tout de même d’une retraite à taux plein recule de 65 à 67 ans.

Le texte prévoit aussi d’aligner le taux des cotisations vieillesse des fonctionnaires sur celui des salariés du privé.

En 2014, alors que la gauche est au pouvoir, une nouvelle contre-réforme instaure le compte personnel de pénibilité, permettant un départ précoce pour les salariés ayant effectué des métiers pénibles. Dans le même temps, la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein est de nouveau relevée, à raison d’un trimestre tous les trois ans de 2020 à 2035. À cet horizon, elle devra atteindre 172 trimestres, soit 43 ans. Voyez-vous même la contradiction....

Je vous renvoie à la citation de départ : « Ne rien faire conduirait à terme à la condamnation de la répartition et à la rupture de solidarités essentielles », mais Dans les mêmes temps, DE ROBIEN, FILLION, AUBRY, ENCORE FILLON, et tous les ministres et gouvernements successifs n'ont eu de cesse de soulager le patronat de ses responsabilités en les exonérant de cotisations sociales ! En les exonérant de milliards d'euros de cotisations sociales qui font dire à tout le monde que la sécu est en déficit !

Mensonge et re-mensonge ! Ils ont vidé les caisses ! Ils ont vidé NOTRE caisse ! On doit revendiquer le maintien de tous les régimes existants et revendiquons encore son financement par l'arrêt des exonérations et des aides d'opportunité. Après vient la loi travail en 2016, et les ordonnances MACRON en 2017 et revoilà cette foutue réforme des retraites en 2019 !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Gayraud de Mazars
 
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