par Gayraud de Mazars » 21 Nov 2019, 16:50
Salut camarades,
La reine des batailles, le 5 décembre 2019, c'est la lutte contre la réforme des retraites !
Revenons sur ses dernières 25 années d'attaque contre le régime des retraites...
En 1991, Michel Rocard publie dans un livre blanc sur les retraites, parce que chahuté par les changements démographiques et les crises économiques, il met en avant les difficultés à venir du système de retraite par répartition, et je cite : « Ne rien faire conduirait à terme à la condamnation de la répartition et à la rupture de solidarités essentielles », gardez ça de côté, on y reviendra…
Deux ans plus tard, la première réforme survient. En 1993, Édouard Balladur change profondément les règles applicables aux salariés du privé (ainsi qu’aux salariés agricoles, aux artisans et commerçants).
La durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein va ainsi être progressivement relevée de 37,5 à 40 années.
Dans le même temps, le calcul du montant de la pension dans le public est modifié pour prendre en compte non plus les salaires des 10 meilleures années mais ceux des 25 meilleures années.
Le15 novembre 1995, le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale tentera d'appliquer aussi l'allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités aux salariés de la fonction publique mais les longues grèves de 1995 en France entraîneront l'abandon de cette extension aux fonctionnaires.
1999, Jospin décide la création du Fonds de Réserve des Retraites. L’objectif est d’accumuler 150 milliards d’euros à l’horizon 2020 afin d’amortir le choc du départ à la retraite de la génération du baby-boom. L’ambition ne sera jamais atteinte. Fin 2018, les sommes en réserve atteignent… 32,6 milliards d’euros !
Depuis 2010, le Fond de Réserve des Retraites, ne perçoit plus de recettes nouvelles. Au contraire, il « verse 2,1 milliards d’euros. chaque année à la Cades (caisse d'amortissement de la dette sociale)», l’organisme chargé de rembourser la dette accumulée par la Sécurité sociale
En 2003 la réforme Fillon rapproche les règles des différents régimes, à l’exception de celles des régimes spéciaux. Elle porte notamment sur l’alignement progressif de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés du privé.
Elle instaure aussi un dispositif de départ anticipé pour les salariés qui ont commencé à travailler avant 16 ans.
En 2008, Nicolas Sarkozy réforme les régimes spéciaux jusqu’alors épargnés, pour les agents d’EDF, de la SNCF ou de la Banque de France, la durée de cotisation passe progressivement de 37,5 ans à 40 ans. Ensuite, leur pension est indexée sur l’inflation et non plus sur les traitements des agents en activité.
En 2010, Éric Woerth instaure un relèvement progressif de l’âge minimum légal de départ à la retraite pour atteindre 62 ans en 2018. Sans ça, plus de taux plein. L’âge à partir duquel il est permis à un assuré n’ayant pas la durée de cotisation requise de bénéficier tout de même d’une retraite à taux plein recule de 65 à 67 ans.
Le texte prévoit aussi d’aligner le taux des cotisations vieillesse des fonctionnaires sur celui des salariés du privé.
En 2014, alors que la gauche est au pouvoir, une nouvelle contre-réforme instaure le compte personnel de pénibilité, permettant un départ précoce pour les salariés ayant effectué des métiers pénibles. Dans le même temps, la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein est de nouveau relevée, à raison d’un trimestre tous les trois ans de 2020 à 2035. À cet horizon, elle devra atteindre 172 trimestres, soit 43 ans. Voyez-vous même la contradiction....
Je vous renvoie à la citation de départ : « Ne rien faire conduirait à terme à la condamnation de la répartition et à la rupture de solidarités essentielles », mais Dans les mêmes temps, DE ROBIEN, FILLION, AUBRY, ENCORE FILLON, et tous les ministres et gouvernements successifs n'ont eu de cesse de soulager le patronat de ses responsabilités en les exonérant de cotisations sociales ! En les exonérant de milliards d'euros de cotisations sociales qui font dire à tout le monde que la sécu est en déficit !
Mensonge et re-mensonge ! Ils ont vidé les caisses ! Ils ont vidé NOTRE caisse ! On doit revendiquer le maintien de tous les régimes existants et revendiquons encore son financement par l'arrêt des exonérations et des aides d'opportunité. Après vient la loi travail en 2016, et les ordonnances MACRON en 2017 et revoilà cette foutue réforme des retraites en 2019 !
Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."