Fêtes locales : les affiches

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Re: Fêtes locales : les affiches

Message par Gayraud de Mazars » 07 Nov 2023, 10:07

Salut camarades,

La Fête régionale de Lutte Ouvrière en Bourgogne : un rendez-vous de solidarité et d’espoir réussi
Article sur le site Dijon Actualités
6 novembre 2023

https://dijon-actualites.fr/2023/11/06/ ... ir-reussi/

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Gayraud de Mazars
 
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Re: Fêtes locales : les affiches

Message par com_71 » 07 Nov 2023, 15:58

La Fête régionale de Lutte Ouvrière en Bourgogne : un rendez-vous de solidarité et d’espoir réussi
Dijon Actualités, 6 novembre

Le dimanche 5 novembre 2023, l’Espace Jean Bouhey à Longvic a vibré au rythme de la Fête régionale de Lutte Ouvrière en Bourgogne. Un rassemblement qui a connu une affluence remarquable, réunissant des militants, des sympathisants et tous ceux aspirant à un monde plus juste.

Lutte Ouvrière, le parti politique notoire pour sa défense infatigable des droits des travailleurs, a organisé cette célébration annuelle avec une ambition claire : offrir un espace de rassemblement et de discussion pour tous ceux qui cherchent à s’unir face aux défis socio-politiques actuels. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari fut une réussite pour le parti des travailleurs.

La journée a démarré sous le signe de la convivialité avec un repas qui a permis aux participants de se retrouver et d’échanger dans une ambiance chaleureuse. Mais les festivités ne se sont pas arrêtées là. À 15h, un moment fort a marqué la journée avec une allocution politique prononcée par Claire Rocher, suivie d’un débat animé et passionné par la porte-parole du parti, Nathalie Arthaud.

Au-delà des discours et des débats, ce rendez-vous annuel de Lutte Ouvrière est devenu un symbole. Plus qu’une simple fête, il incarne une célébration de la solidarité, de la fraternité et surtout, de l’espoir. En ces temps incertains, où de nombreux militants ressentent parfois le poids des adversités, des événements comme celui-ci rappellent l’importance de l’union et de la persévérance pour défendre les valeurs chères au cœur du mouvement.

Cet événement, grâce à sa réussite, prouve que Lutte Ouvrière demeure une force incontournable en Bourgogne. Retrouvez ci-dessous l’intégralité du discours d’allocution politique prononcé par Claire Rocher.
https://youtu.be/GJM2tyy4RiQ
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Re: Fêtes locales : les affiches

Message par com_71 » 08 Nov 2023, 01:01

Transcription de l'allocution de Claire Rocher :
Chers  amis,  chers  camarades,  depuis  l 'envahissement  de  l 'Ukraine  par  l 'armée  russe  de  Poutine  il  y  a  maintenant  18  mois,  un  climat  guerrier  s 'est  installé,  la  guerre  attisant  le  feu  de  la  guerre  comme  le  vent  soufflant  sur  des  braises,  tous  les  points  chauds  de  la  planète,  là où  existaient  déjà  des  relations  conflictuelles,  s'enflamment  à  nouveau,  et  derrière  chacun  de  ces  conflits,  apparaissent  d 'autres  intérêts  que  les  simples  oppositions  locales,  car  la  plupart  du  temps  derrière  ces  points  chauds,  ce  sont  les  grandes  puissances  qui  sont  à  la  manœuvre. 

L 'Ukraine,  du  fait  même  de la  guerre,  est  devenue  le  bras  armé  de  l 'OTAN,  c 'est -à -dire  des  États -Unis  alliés  aux  autres  puissances  impérialistes  d 'Europe  occidentale.  Et  cette  guerre  presque  de  voisinage  que  les  Russes  avaient  escomptée  rapide  est  devenue  à  cause  de  l 'armement  américain  et  européen  une  guerre  sans  fin.

Malgré  ce  climat  guerrier  qui  imprègne  notre  quotidien  depuis  près  de  deux  ans,  l 'attaque  surprise  du  Hamas  sur  Israël  a  sidéré  le  monde  entier,  à  commencer  par  les  Israéliens  eux -mêmes,  pourtant  aguerris  et  sur  leur  garde  en  permanence.  C 'était  leur  but,  ne  pouvant  espérer  gagner  à  armes  égales contre  la  puissante  armée  israélienne,  il  fallait  au  Hamas  l 'atteindre  autrement  et  ébranler  ses  certitudes,  en  l 'attaquant  sur  son  territoire,  en  lui  faisant  le  plus  de  mal  possible  et  le  plus  rapidement  possible  et  en  ébranlant  au  plus  profond  la  confiance  du  vainqueur  tout -puissant.  Cette attaque,  le  Hamas l 'a  menée quel  qu 'en  soit  le  prix  et  les  conséquences  pour  les  civils  palestiniens  de  Gaza.  Dans  le  plus  pur  état  d 'esprit  islamiste,  pour  qui  la  mort  même  est  sans  valeur.  Leur  but  a  été  atteint,  l 'attaque  du  Hamas  a  déclenché  une  réponse  à  la  hauteur  de la  rage  du  gouvernement  israélien  et  de  son  besoin  d 'effacer,  à  tout  prix,  l 'idée  même  qu 'il  pourrait  être  vulnérable. 

Israël  surpris  et  humilié,  la  réponse  ne  s 'est  pas  faite  attendre  et  elle  dépasse  en  horreur  tout  ce  que  l 'on  pouvait  d 'imaginer.

Chacun  perçoit  ses  événements  tragiques  avec  ses  émotions  propres.  Et  en  tant  qu 'infirmière,  c 'est  la  situation  des  hôpitaux  de  Gaza  qui  m 'a  permis  d 'imaginer  un  temps  soit  peu  ce  qui  se  déroule  pourtant  sous  nos  yeux,  les  bombes,  la  famine,  le  manque d 'eau potable,  les  milliers  de morts,  le  cortège  infini  de  l 'horreur  guerrière.  L 'un des responsables de  Médecins  du  Monde  racontait  comment  les  salariés  de  son  association  s 'acharnent  à  soigner  les  blessés.  Alors  qu'eux -mêmes  doivent  chercher  de  quoi  manger,  de  quoi  boire,  enterrer  leurs  morts  et  dormir  dans  leur  voiture  et  le  sommet,  ils  nous  racontent  qu 'ils  font  des  opérations  à  même  le  sol,  des  amputations  et  des  césariennes  sans  anesthésie.  Je  cite,  "aujourd’hui  à  Gaza,  on  meurt  en  masse  sous  les  bombardements  mais  on  meurt  aussi  de  maladies  dont  on  connaît  le  traitement  et  surtout  on  meurt  dans  la  douleur sans  antalgique". 

Ce  que  l 'on  mesure  là,  de  loin  pour  l 'instant,  c 'est  une  espèce  de  plongée  brutale  en  un  claquement  de  doigts  du  quotidien  vers  une  barbarie  inimaginable.  Dire  que  c 'est  un  retour  au  Moyen -Âge  serait  injuste  pour  le  Moyen -Âge. 

C 'est  pire.  C 'est pire  parce  que  c 'est  au  XXIe  siècle  parce  que  les  anesthésiques  et  les  antalgiques  existent.  Parce  que  c 'est  sous  l 'œil  des  caméras  du  monde  entier  et  c 'est  pire  parce  que  telle  barbarie  n 'est  possible  justement  que  grâce  aux  moyens  industriels,  modernes,  sophistiqués  que  notre  société  soit disant  tellement  civilisée  peut  déployer  pour  massacrer  une  population  piégée  coincée  entre  les  barbelés  et  la  mer.
 
Israël  a  franchi  là  un  cran  dans  la  guerre  à  outrance.  L’attaque  du  Hamas,  si  soudaine  soit -elle,  n 'est  pas  arrivée  comme  un  éclair  dans  un  ciel serein.  Elle  a  été  précédée par  des  opérations  de  répression  menées  par  le  gouvernement  de Nétanyaou  qui  en  fermant  tout  espoir  à  une  évolution  tant  soit  peu  favorable  de  la  situation  des  Palestiniens  ne  pouvait  que  provoquer  tôt ou tard  une  réaction  en  retour.  Mais  comment  ces  deux  peuples  se  sont -ils  retrouvés  coincés  comme  cela  ?

Ce  conflit  ne  se  réduit  pas  à  un  problème  de  cohabitation  entre  population,  ne  partageant  pas  les  mêmes  convictions  religieuses.  Il  s 'insère  dans  l 'ensemble  des  conflits  du  Moyen -Orient,  objet  de  toutes  les  convoitises  impérialistes,  pour  son  pétrole  et  son  emplacement  sur  les  routes  commerciales  stratégiques,  et  dans  lequel  les  peuples,  vivant  au  milieu  d 'un  champ  de  bataille  entre  grandes  puissances, sont  devenus  depuis  près  d 'un  siècle  les  jouets  des  rivalités  des  uns  et  des  autres.  Ce  ne  sont  certainement  pas  les  juifs  rescapés  des  camps  d 'extermination  nazis,  fuyant  une  Europe  qui  ne  voulait  pas  d 'eux,  espérant  construire  un  État  qui  soit  vraiment  le  leur,  qui  ont délibérément  choisi  de  devenir  le  gendarme  des  États -Unis  au  Moyen -Orient. 

Arriver comme  des  intrus  pour  constituer  un  pays  qui  leur  soit  propre,  ne  pouvait  se  faire  que  de  deux  façons,  soit  en  utilisant  la  force  brute,  soit  en  essayant  de  composer  avec  les  populations  locales.  D 'abord  entraînés  par leurs dirigeants sionistes dans  une  entreprise  de  colonisation  aux dépends des  populations  arabes  locales,  ils  se  sont  retrouvés  ensuite  piégés  au  milieu  des  intérêts  contradictoires  des  impérialistes  entre  eux  qui  attisaient  la  guerre,  dressant  les  peuples  les  uns  contre  les  autres,  promettant  la  même  terre  aux  uns  et  aux  autres,  jouant sur  les  divisions  pour  mieux  dominer  toute  la  région.  Avancée  par  les  militants  sionistes,  la  seule  perspective  d 'un  État  exclusivement  juif  est  devenue,  au  fil  des  combats,  la  seule  issue  possible.  D 'autant  qu 'il  bénéficiait  des  faveurs  de  l 'impérialisme  américain,  désireux,  lui,  de  se  tailler  la  part  du lion  au  Moyen -Orient  contre  ses  concurrents  européens,  anglais  et  français. 

Les  dirigeants  sionistes,  forts  d 'avoir  gagné  leur  peuple  tout  entier  à  leur  cause,  pensent  qu 'ils  ont  gagné  dans  leur  imaginaire  par  la  force,  les  sacrifices  et  une  lutte  sans  merci  leur  droit  d 'exister  en  Palestine.  Au  point de  chasser  les  Palestiniens  de  leur  terre  et  d 'en  faire  un  peuple  de  réfugiés  vivant  dans  des  camps,  dans  les  pays  voisins  ou  dans  la  prison  à ciel  ouvert qu 'est  la  bande  de  Gaza.  De  révoltes  en  répression,  de  guerres  en  Intifada,  75  années  de  conflit  israélo -palestinien  ont  abouti à  l 'impasse  que  nous  vivons  aujourd'hui.  Le  terrible  exutoire  de  l 'horreur  quand  toutes  les  autres  issues  ont  été  bouchées  selon  la  formule  d 'une  écrivaine  libanaise  dans  le  journal  Le  Monde.

L'attaque  du  Hamas  a  fait  voler  en  éclair l 'illusion  qu’Israël,  grâce  à  un  état  surarmé  et  à  l 'appui  des  puissances  impérialistes  du  monde,  pouvait  vivre  en  sécurité  et  en  paix,  en  ayant  colonisé,  opprimé,  nié  toute  humanité  et  tout  droit  à  l 'existence  aux  peuple palestinien voisin.  Un  peuple  qui  en  opprime  un  autre  ne  peut  pas  être  libre,  il  ne  peut  pas  non  plus  vivre  en  sécurité,  quelle  que  soit  sa  toute  puissance  militaire  et  les  israéliens  viennent  de  l 'apprendre  à leur dépens  de  la  façon  la  plus  brutale  qui  soit. 

Cela  a  fait  l'effet  d 'une  bombe  dans  les  esprits,  jamais  les  israéliens  n 'auraient  pu  penser  être  atteints  ainsi.  Blessée,  humiliée,  Israël  s 'est  vue donner  par  l 'ensemble  des  puissances  impérialistes  un  soutien  inconditionnel,  autant  dire  le  droit  au  massacre,  et  c 'est  ce  qui  est  en  train  d 'arriver.  Un  acharnement sauvage,  rempli  de  rages,  avec  les  moyens  d 'une  armée  moderne  sur  un  territoire  palestinien  dont  on  disait  déjà  il  y  a  45  ans  qu 'il  était  saturé  de  sang  et  de  violence.  Qui  osera  parler  de  paix  après  ça ? 

Quand  les  armes  se  tairont,  pour  les  palestiniens,  ce  sera  pour laisser  la  place  à  la  paix  des  cimetières  et  des  prisons,  et  cela  ne  durera  que  le  temps  que  se  lève  une  nouvelle  génération  de  révoltés,  à  qui  les  nationalistes  donneront  à  eux  aussi  pour  seuls  perspectives  d 'exterminer  le  peuple  d 'en  face.  Pour  les  peuples,  c 'est  devenu  un cauchemar.  Les  populations  israéliennes  comme  palestiniennes,  tout  le  monde  est  piégé,  enfermé  dans  un  conflit  sans  fin  qui  a  atteint  ces  derniers  jours  un  paroxysme  dans  l 'horreur  et  qui  donne  l 'impression  d 'une  situation  qui  ne  peut  plus  se  dénouer  en  aucune  façon. 

Le  sentiment  de  révolte,  provoqué  par cette  punition  collective  de  tout  un  peuple  assassiné  devant  nos  yeux  avec  la  bénédiction  des  grandes  puissances,  est  partagé  au -delà  des  palestiniens  par  une  grande  partie  des  populations  arabes,  les  hommes  de  la  rue  comme  les  appellent  les  journalistes  du  Moyen -Orient.  Il  y  a  des  manifestations  de  soutien  à la  Palestine,  interdites  dans  certains  pays,  tolérées  dans  d 'autres,  ailleurs  parfois  organisées  par  les  dictateurs  en  place  qui  essayent  ainsi  de  canaliser  la  colère.  La  persécution  du  peuple  palestinien  s 'est  faite  avec  l’aval,  voire  même  la  complicité  active d 'une  majorité  des  régimes  arabes.  Sans  refaire  tout  l 'historique  des  manipulations  entre  dirigeants  arabes  et  grandes  puissances,  je  voudrais  citer  ici  l 'article  de  l 'écrivaine  Libanais  Dominique  Eddé  à  propos  du  7  octobre.  « N 'oublions  pas  que  nous  autres  arabes  nous  avons  massivement  contribué  à  notre  malheur.  N'oublions  pas  qu 'en  matière  d 'horreur  nous  avons  enregistré  sur  nos  sols  depuis  1975  une  série  abominable  de  massacres.  Du  Liban  à  la  Syrie,  à  l 'Irak,  nos  prisonniers  ont  été  enfermés  dans  des  conditions  atroces,  des  femmes,  des  hommes  ont  été  torturés  sans  que  nous  sachions  les  défendre.  Nos mémoires,  nos  cerveaux,  nos  âmes  ont  été  torturés.  Nos  cultures,  notre  histoire  millénaire.  Aucun  de  ces  pays  n 'est  parvenu  à  résister  aux  manipulations  internes  et  externes,  à  la  pression  infernale  des  grandes  puissances,  à  la  sinistre  alliance  de  la  corruption,  du  mépris  des  pauvres  et  de  la  plus  abusive  des virilités. »

Après  cela,  j 'ajouterais  pour  ma  part  que  cette  résistance  ne  peut  se  faire  que  si  le  peuple  est  mobilisé.  Ça  a  été  le  cas  à  plusieurs  reprises  dans  leur  histoire,  mais  les  dirigeants  l 'ont  enfermé  dans  le  nationalisme  comme  ce  fut  le  cas  pour  le  peuple  israélien. 

Je poursuis  ma  citation.  « Il  est  temps,  dit -elle,  pour  chacun  de  nous,  de  faire  un  immense  effort  si  nous  ne  voulons  pas  que  la  barbarie  triomphe  à  notre  porte  pire  à  l 'intérieur  de  chacun  de  nous. »

La  complicité  dont  elle  parle,  celle  entre  les  classes  dirigeantes  Arabes et  l’impérialisme,  ne  date  pas  d 'hier.  Dans  des  états  créés  de  toutes  pièces,  à  grands  coups  de  crayon de couleur  sur  la  carte  par  les  vainqueurs  anglais  et  français  de  la  première  guerre  mondiale.  La  plupart  sont  encore  à  l'heure  actuelle  les  héritiers  des  dynasties  féodales  les  plus  réactionnaires  possibles,  choisis  à l 'époque  précisément  sur  ce  critère  et  placés  à  leur  tête  pour  maintenir  l 'ordre.  Pour  éviter  que  la  colère  des  pauvres  qui  nous  exploitent  ne  se  tourne  contre  eux,  ces  féodaux  ont  su  jouer doublement  du  nationalisme  et  de  leur  opposition  à  la  main-mise  impérialiste  pour  détourner  les  révoltes populaires  à  leur  avantage.  Ces  gouvernements  fantoches ont  su  jouer  du  nationalisme  et  détourner  la  colère  contre  l 'impérialisme,  contre  Israël,  comme  si  c 'était  eux  les  garants  de  l 'indépendance  nationale. 

Dans  la  plupart  de  ces  petits  états  qui  n'ont  d 'indépendance  qu 'en  fonction  de  la  latitude  que  veut  bien  leur  laisser  l 'impérialisme,  la  majorité de  la  population  est  maintenue  dans  la  pire  des  arriérations  et  la  pauvreté,  et  ils  ont  bien  raison  de  redouter  que  le  conflit  israélo -palestinien  n 'enflamme  l 'ensemble  de  la  population  démunie  et  violemment  maintenue  dans  la  pauvreté.  Ce  conflit  israélo -palestinien  qui  met  en  avant  le  fait  que  chacun doit  bénéficier  d 'un  État  reste  un  piège  pour  la  population  pauvre,  entraînée  et  contrainte  de  se  battre  derrière  des  intérêts  qui  ne  sont  pas  les  siens.  Pour  ces  peuples  directement  sortis  de  la  féodalité,  avoir  un  état  moderne  aurait  pu  être  une  voie  vers  une  émancipation.  Mais  aujourd'hui  la preuve  est  faite  que  c 'est  un  piège  qui  détourne  le  peuple  de  ses  colères  légitimes  et  non  un pas  de  plus  qui  l 'émancipe  d 'une  société  encore  moyenâgeuse. 

Alors  qu 'une  minorité  juive  occidentalisée,  sa  culture,  ses  techniques  agricoles  avancées  aurait  pu  être  un  formidable  apport  dans  cette région  sous -développée  où  la  place  ne  manquait  pas  pour  s 'installer,  le  nationalisme  des  uns  a  servi  de  justificatif  au  chauvinisme  des  autres  les  menant  tous  à  l’impasse  actuelle. 

Aujourd'hui  les  dirigeants  arabes  craignent  que  le  Hamas,  par  la  guerre  qu 'il  a  déclenchée,  provoque  à  nouveau  dans les  masses  pauvres  du  Moyen -Orient  un  embrasement  de  colère  qu 'ils  seront  bien  en  peine  d 'éteindre  ou  de  contenir.  Il  y  a  d 'ores  et  déjà  des  bruits  de  bottes  au  Liban,  au  Yémen,  l 'Égypte  voisine  se  garde  bien  d 'ouvrir  ses  frontières  aux réfugiés de  Gaza.  Le danger  d 'une  généralisation  de  la  guerre  est  immense  et  y  compris  au -delà  du  simple  embrasement  régional.  On  assiste  à  cette  guerre  en  Palestine  en  ayant  presque  le  sentiment  d 'être  des  voyeurs  comme  devant  les  jeux  du  cirque  à  regarder  les  gens  se  faire  massacrer  sans prendre  tout à  fait  la  mesure  que  tout  risque  de  s 'embraser  tant  le  contexte  international  est  tendu  à  commencer  par  le  contexte  économique  qui  est  lui -même  en  crise  ouverte  depuis  2008  et  la  crise  des  subprimes.

Cette  crise  boursière  avait  révélé  à  posteriori  la  part  démesurée  prise  par  la  finance  dans  l 'économie  capitaliste.  Tout  un  empilement  d 'emprunts,  en  particulier  des  assurances  sur  les  emprunts,  puis  des  assurances  sur  les  assurances  des  emprunts,  étaient  devenus  autant  d 'objets  de  spéculation  toujours  plus  éloignés  d 'une  quelconque réalité,  des  richesses  réelles  et  de  la  production,  et  avaient  failli  s 'effondrer  comme  des  dominos  et  menacé  de  bloquer  toute  l 'économie.  La  solution  choisie  par  les  institutions  financières  américaines  et  européennes  a  été  de  renflouer  les  banques  à  coups  de  milliards.  Si  cette  intervention  avait  éloigné  pour  un  temps la  menace  d 'un  effondrement,  cela  n 'a  fait  que  grossir  les  masses  de  capitaux  qui  circulent,  nous  menaçant  d 'un  effondrement  encore  plus  grand. 

L 'ensemble  de  l 'économie  est  plus  dominé  par  la  finance  que  par  l 'industrie.  Et  l 'importance  de  la  finance  est  liée  à  la  masse d 'argent  que  l 'industrie  l 'a  dégagée.  C 'est  cette  masse  d 'argent  qui  ouvre  la  voie  à  la  spéculation.  Et  on  peut  dire  aujourd'hui  que  l 'activité  économique  est  plus  spéculative  que  productive.  Cela  signifie  que  spéculer,  ce  n 'est  pas  produire.  N 'importe  quelle  personne  qui  joue aux courses le  sait  très  bien.  Et  s 'ils  sont  nombreux  à  jouer  sur  le  mauvais  canasson,  j 'ai  peut -être  une  chance.  Voilà,  de  façon  simple,  l 'explication  de  cet  univers  tellement  mystérieux  qu 'est  l 'économie  de  la  finance.  Produire,  nous,  on  sait  encore  le  faire.  Mais  spéculer,  ce n 'est  plus  à  notre  portée.  Et  en  tout  cas,  cette  situation  nouvelle,  qui  n 'est  pas  tout  à  fait  nouvelle,  rend  l 'avenir  encore  plus  incertain.

D 'autant  plus  que  les  possesseurs  de  capitaux  ne  sont  pas  plus  préoccupés  que  ça  des  conséquences.  Ils  naviguent  à  vue  en  comptant  sur le  fait  qu 'avec  leurs  énormes  moyens,  ils  s 'en  sortiront  toujours.  Elon  Musk,  le  patron  de  Tesla,  a  ainsi  partagé  avec  d 'autres  investisseurs  sa  solution  miracle  face  aux  incertitudes,  d 'un  cynisme  assez  extravagant. Tant  que  ne  sait  pas  où  on  va,  dit -il,  le  mieux  est  encore  d 'avoir  des  usines  dans  toutes  les  régions  du  monde.  Voilà  une  bonne  solution  pour  être  toujours  premier.  Nous  sortons  d 'une  période  où  il  semblait  que  la  mondialisation  de  l 'économie  était  infinie.  Il  nous  paraissait naturel  que  si  les  bouteilles  étaient  produites  en  France,  les  bouchons  étaient  produits  en  Chine.

Mais  cette  image  idyllique  de  la  mondialisation  a  reçu  un  premier  coup  avec  le  Covid,  puis  avec  le  confinement  de  la  Chine,  avec  les  productions  arrêtées,  avec  la  pénurie  des  semi -conducteurs,  puis  maintenant  avec  la  guerre  en  Ukraine  et  la  nécessité  de  changer  de  source  d 'énergie faute de  gaz  russe.  Les  problèmes  politiques  ont  commencé  à  entraîner  le  déroulement  paisiblement  et  naturellement  chaotique  de  la  production  mondiale,  faisant  place  à  un  climat  d 'incertitude  où  plus  personne  parmi  ses  grands  spéculateurs  ne  peut  prévoir  à  l 'avance  ce  qui  va  se  passer.  Comme  disent  les  journalistes,  les  problèmes de  géopolitique  sont  devenus  récurrents  et  on  sait  que  le  marché  mondial  s 'est  relativement  rétracté  et  vit  dans  l 'incertitude.  Pour  l 'instant,  ce  marché  mondial  reste  quand  même  aussi  actif,  mais  l 'intervention  des  États  est  beaucoup  plus  importante.  Les  grandes  fortunes,  par  prudence,  se  mettent  derrière  et  utilisent leur  état  pour  se  protéger,  tout  en  encaissant  et  en  distribuant  d 'énormes  dividendes.  Ce  qui,  d 'après  le  journal  Les  Échos,  serait  une  des  causes  de  l 'inflation.  Avant,  quand  il  y  avait  inflation,  il  se  disait  que  c 'était  à  cause  des  salaires  qu 'on  avait  trop  augmentés,  mais il  semble  vraiment  difficile  de  prétendre  cela  actuellement. 

Mais  comme  à  son  habitude,  l 'économie  capitaliste  tâtonne  empiriquement  afin  de  trouver  des  solutions  qui  lui  permettent  de  s 'adapter  à  ces  nouvelles  contraintes.  Un  certain  nombre  de  secteurs  économiques  se  réorganisent,  en  particulier  dans  les  services  de  logistique.  Il  n 'est pas  impossible  que  les  rapports  de  force  entre  capitalistes  et  entre  États  évoluent,  préparant  de  nouveaux  affrontements. 

Ce  sont  les  lois  mêmes  de  l 'économie  capitaliste  qui  poussent  à  la  mondialisation,  à  la  centralisation,  à  l 'interdépendance.  Ce  sont  ces  mêmes  lois  qui  le  poussent  vers  les  formes  de  plus  en plus  parasitaires,  mais  aussi  vers  la  nécessité  d 'une  réorganisation  socialiste  de  l 'économie.  La  finance  mondiale  rend  plus  faciles  et  en  même  temps  plus  imprévisibles les  déplacements  de  capitaux.  C 'est  pour  cela  qu 'ils  menacent  en  permanence  le  système  financier  mondial.  Et  c 'est  pour  cela  que  l 'ombre d 'une  troisième  guerre  mondiale,  ou  de  l 'évolution  d 'un  conflit  local  en  un  conflit  plus  généralisé,  plus  menace.  Ce  n 'est  pas  être  un  oiseau  de  mauvais  augure  que  de  le  penser  aujourd'hui,  car  cette  menace  est  devenue  tangible.  Tous  ces  événements,  tous  les  événements  qui  pèseront  à  l 'avenir  très  directement  sur  notre  quotidien  se  décident à  ce  niveau  mondial  et  international.  De  rivalités  économiques  en  rapports  de  force  entre  états  il  se  crée  partout  de  nouvelles  tensions,  précurseurs  de  conflits  nationaux  où  chaque  population  va  se  retrouver  enfermée  et  contrainte  de  se  battre  derrière des  intérêts  qui  ne  sont  pas  les  siens  comme  c 'est  le  cas  des  ukrainiens,  des  russes,  des  palestiniens,  des  israéliens  et  de  bien  d 'autres.  Les  travailleurs  pour  l 'instant  n 'en  ont  pas  encore  conscience  et  ont  encore  moins  les  moyens  de  l 'empêcher. 

Quant  à  nous,  nous  sommes très  minoritaires  et  notre  petite  organisation  est  bien  loin  de  pouvoir  exercer  une  quelconque  influence  sur  tout  cela.  Mais  le  pire  serait  lorsque  notre  bourgeoisie  nationale  voudra  nous  entraîner  et  entraîner  les  masses  laborieuses  sous  sa  bannière,  qu 'aucune  voie  dissidente  ne  se  fasse  entendre  parmi  les  nôtres.  Qu 'il  n'y  ait  personne  pour  affirmer  que  les  travailleurs  sont  frères  et  n 'ont  pas  de  patrie  et  quel  est  notre  accord  pour  nous  emmener  à  l 'abattoir.  Car  pour  sortir  des  impasses  sanglantes  dans  lesquelles  la  bourgeoisie  et  son  monde  nous  entraîne,  l 'issue  ne  pourra  revenir  que  de  la  révolte des  peuples  contre  les  capitalistes  fauteurs  de  guerre.  Et  quand  je  parle  de  peuple,  j'entends  par  là  pour  l 'essentiel  la  classe  ouvrière.  C 'est  pour  cela  que,  aussi  minoritaires  et  à  contre  courant  que  nous  soyons,  nous  avons  un  rôle  crucial  à  jouer.  Car  quel  que  soit  le  peu de  conscience  qu 'en  ont  les  travailleurs  autour  de  nous  à  l 'heure  actuelle,  les  idées  du  communisme  révolutionnaire  restent  la  seule  voie  qui  nous  mène  vers  une  société  sortie  du  capitalisme,  de  ses  crises,  de  ses  fléaux,  une  société  sans  guerre  et  sans  exploitation.  Et  qu'à  un  moment où  une  classe  ouvrière,  acculée  au  combat,  cherchera  une  direction  à  ses  luttes,  elle  devra  pouvoir  se  frayer  un  chemin  jusqu 'à  cette  conscience-là,  celle  que  l 'ennemi  principal  est  dans  notre  propre  pays,  celle  de  devoir  aller  jusqu 'à  renverser  le  pouvoir  de  la  bourgeoisie,  unie avec  les  travailleurs du  monde,  pour  le remplacer  par  une  société  collectivement  gérée  par  et  pour  les  travailleurs.  Celle,  enfin,  que  pour  mettre  fin  aux  guerres,  il  faut  préparer  la  révolution. 

Il  nous  appartient  de  continuer  obstinément  à  affirmer  cette  perspective  et  de  bâtir  une  organisation  qui la porte,  alors  camarades,  bon  courage pour  toutes  les  activités  que  vous  mènerez  dans  cette  direction. 
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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