Ce que j'ai retenu et noté de la conférence sur la publication du deuxième tome des Cahiers de Verkhnéouralsk.
Les deux camarades présentateurs étaient des quatre traducteurs.
Il y a beaucoup de textes. Le tome 2 est deux fois plus gros. A la question d'un éventuel tome 3, les camarades ont dit qu'il fallait déjà lire les deux premiers.
Ces textes étaient parfois notés sur des feuilles guère plus grandes qu'un timbre-poste, pour les faire passer, mais aussi parce que c'était un luxe.
Il est parvenu à Léon certains des textes et réciproquement, il a pu envoyer des courriers !
Ainsi ce sont des militants qui ont pu convaincre des personnes non politiques de transmettre cela. Le copain cite l'exemple d'un militant de l'Opposition enfermé, interdit de sortie, convaincant son garde, qui avait fait la guerre civile avec lui. Mais le garde fût pris et fusillé sur le champ.
De ces militants, il y a également eu des décistes, mais ce furent essentiellement des trotskystes. Ceux sont d'ailleurs eux qui vont tenir le plus, grâce justement à leurs analyses, et d'ailleurs certains d'autres tendances, tels des décistes, les rejoindront.
Il y avait des débats parfois houleux parmi eux, y compris entre bolcheviques-léninistes, sur l'analyse de la situation.
On parle de militants trotskystes qui savaient qu'ils allaient être éliminés et qui voulaient laisser une trace. Ainsi, l'un d'eux qui communiquait par une fenêtre avec une autre cellule fût visé par le garde d'un mirador, deux balles...
Certains avaient 19-20 ans quand ils rentrèrent dans le parti, en 1919-1920. Des jeunes trempés, qui, à 25 ans, étaient des cadres bolcheviques. Et dont les analyses, depuis un isolateur, étaient d'une pertinence impressionnante.
Ce tome concerne surtout l'analyse de l'Urss, de son économie, de la bureaucratisation. Il y a des chiffres, des références à des organismes étatiques inconnus qui peuvent être abscons mais que cela n'empêche pas la lecture car l'essentiel n'est pas là.
Les copains ont su transmettre l'émotion et l'enjeu de cet héritage précieux et nous renseignant énormément sur eux, sur l'Urss et sur leur combat pour la révolution prolétarienne.
Il y eut quelques survivants, et quatre ou cinq récits ont pu être traduits en russe qui sont très riches d'infos.
Il fût également conseillé de lire Les récits sur la Kolyma de Chalamov, qui étaient au château.