Répondre aux arguments pro-patronaux ou anti fonctionnaires

Message par Apfelstrudel » 18 Mai 2007, 20:01

(ianovka @ vendredi 18 mai 2007 à 18:14 a écrit :C'est toi qui a pris la photo Jeug ?
Tu connais le nom de cette boulangerie ?

En même temps, c'est parfaitement crédible.
Apfelstrudel
 
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Message par jeug » 18 Mai 2007, 20:24

(Apfelstrudel @ vendredi 18 mai 2007 à 20:01 a écrit :
(ianovka @ vendredi 18 mai 2007 à 18:14 a écrit :C'est toi qui a pris la photo Jeug ?
Tu connais le nom de cette boulangerie ?

En même temps, c'est parfaitement crédible.

Que veux-tu dire par là ?

Que c'est bien réel ? Ca oui, je pense.

Que ça marche comme propagande ? Oui, et en outre ça participe à donner de l'assurance à ceux qui partagent.
jeug
 
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Message par Apfelstrudel » 18 Mai 2007, 21:20

Comme Ianovka semble avoir des doutes sur l'authenticité de la photo que tu as reçue, je disais que ça me paraissait crédible que certains commerçants puissent afficher ce genre de saloperie.
Apfelstrudel
 
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Message par ianovka » 18 Mai 2007, 21:31

Euh, non, je n'ai pas émis de doute.
Mais comme il s'agit visiblement d'une boulangerie de Charlieu et que j'ai déjà eu l'occasion d'y aller c'était pour savoir si Jeug savait de laquelle il s'agit (il doit y en avoir une demi douzaine).
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par Apfelstrudel » 18 Mai 2007, 21:37

OK, au temps pour moi. ;)
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Message par jeug » 18 Mai 2007, 23:05

J'avoue que je ne sais même pas où est Charlieu :emb: :emb:
jeug
 
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Message par zeanticpe » 19 Mai 2007, 07:42

je ne sais plus si c est dans Germinal ou dans un livre de Victor Hugo où des femmes ouvrières, dans un accès de colère, s'en prennent à un boulanger plein de morgue.
Je me souviens aussi d 'un livre ou un militant PC en Allemagne pendant la guerre rentre dans une boulangerie et se sert pour nourir ses gosses.
Le pain, les boulangeries, ce sera une des choses à très vite nationaliser pour nourir ceux qui ont faim, bord... de m...
zeanticpe
 
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Message par zeanticpe » 19 Mai 2007, 08:16

(zebuloncyclone @ vendredi 18 mai 2007 à 18:22 a écrit : Oui et si ils font de bonnes tartes, nous aussi !

ok, toi tu lui distribues des tartes et moi je lui donne des pains. on va lui rendre la monnaie de sa piece à ce crouton, puisqu'il y tient tant!
et pour etre tout à fait sérieux, des arguments, à trouver,...
lui, n'en avance aucun, il affiche simplement une déclaration de guerre. C est un probleme de rapport de force.
un boulanger n'est pas l'ennemi du prolétariat, en fait il se donne beaucoup d'importance. Un boulanger ne pourrait pas vivre s'il ne faisait jmais payer. En meme tant, le métier de boulanger, aussi dur qu'il soit, apporte des revenus confortables d'apres ce que j'en sais. Il ne fait pas parti des plus exploités. bref il a trouve en Sarkosi la personne toute indiquée qui va le defendre. Mais à mon avis, Sarkosi se fiche éperdument du sort des boulangers. Ce sont seulement ceux qui possèdent des yacht qui peuvent compter faire vraiment leur beurre avec lui.
zeanticpe
 
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Message par elsa » 19 Mai 2007, 09:13

(zeanticpe @ samedi 19 mai 2007 à 08:42 a écrit :je ne sais plus si c est dans Germinal ou dans un livre de Victor Hugo où des femmes ouvrières, dans un accès de colère, s'en prennent à un boulanger plein de morgue.

Je sais pas si à ça que tu fait allusion, mais j'ai repensé à cette scène de Germinal :

(Zola @ Germinal a écrit :
Là bande venait d'apercevoir Maigrat, sur la toiture du hangar. Dans sa fièvre, malgré sa lourdeur, il avait monté au treillage avec agilité, sans se soucier des bois qui cassaient; et, maintenant, il s'aplatissait le long des tuiles, il s'efforçait d'atteindre la fenêtre. Mais la pente se trouvait très raide, il était gêné par son ventre, ses ongles s'arrachaient. Pourtant, il se serait traîné jusqu'en haut s'il ne s'était mis à trembler, dans la crainte de recevoir des pierres; car la foule, qu'il ne voyait plus, continuait à crier, sous lui:

- Au chat! au chat!... Faut le démolir!

Et, brusquement, ses deux mains lâchèrent à la fois, il roula comme une boule, sursauta à la gouttière, tomba en travers du mur mitoyen, si malheureusement, qu'il rebondit du côté de la route, où il s'ouvrit le crâne, à l'angle d'une borne. La cervelle avait jailli. Il était mort. Sa femme, en haut, pâle et brouillée derrière les vitres, regardait toujours.

D'abord, ce fut une stupeur. Etienne s'était arrêté, la hache glissée des poings. Maheu, Levaque, tous les autres, oubliaient la boutique, les yeux tournés vers le mur, où coulait lentement un mince filet rouge. Et les cris avaient cessé, un silence s'élargissait dans l'ombre croissante.

Tout de suite, les huées recommencèrent. C'étaient les femmes qui se précipitaient, prises de l'ivresse du sang.

- Il y a donc un bon Dieu! Ah! cochon, c'est fini!

Elles entouraient le cadavre encore chaud, elles l'insultaient avec des rires, traitant de sale gueule sa tête fracassée, hurlant à la face de la mort la longue rancune de leur vie sans pain.

- Je te devais soixante francs, te voilà payé, voleur! dit la Maheude, enragée parmi les autres. Tu ne me refuseras plus de crédit... Attends! Attends! il faut que je t'engraisse encore.

De ses dix doigts, elle grattait la terre, elle en prit deux poignées, dont elle lui emplit la bouche, violemment.

- Tiens! mange donc!... Tiens! mange, mange, toi qui nous mangeais!

Les injures redoublèrent, pendant que le mort, étendu sur le dos, regardait, immobile, de ses grands yeux fixes, le ciel immense d'où tombait la nuit. Cette terre, tassée dans sa bouche, c'était le pain qu'il avait refusé. Et il ne mangerait plus que de ce pain-là, maintenant. Ca ne lui avait guère porté bonheur, d'affamer le pauvre monde.

Mais les femmes avaient à tirer de lui d'autres vengeances. Elles tournaient en le flairant, pareilles à des louves. Toutes cherchaient un outrage, une sauvagerie qui les soulageât.

On entendit la voix aigre de la Brûlé.

- Faut le couper comme un matou!

- Oui, oui! au chat! au chat!... Il en a trop fait, le salaud!

Déjà, la Mouquette le déculottait, tirait le pantalon, tandis que la Levaque soulevait les jambes. Et la Brûlé, de ses mains sèches de vieille, écarta les cuisses nues, empoigna cette virilité morte. Elle tenait tout, arrachant, dans un effort qui tendait sa maigre échine et faisait craquer ses grands bras. Les peaux molles résistaient, elle dut s'y reprendre, elle finit par emporter le lambeau, un paquet de chair velue et sanglante, qu'elle agita, avec un rire de triomphe:

- Je l'ai! je l'ai!

Des voix aiguës saluèrent d'imprécations l'abominable trophée.

- Ah! bougre, tu n'empliras plus nos filles!

- Oui, c'est fini de te payer sur la bête, nous n'y passerons plus toutes, à tendre le derrière pour avoir un pain.

- Tiens! je te dois six francs, veux-tu prendre un acompte? moi, je veux bien, si tu peux encore!

Cette plaisanterie les secoua d'une gaieté terrible. Elles se montraient le lambeau sanglant, comme une bête mauvaise, dont chacune avait eu à souffrir, et qu'elles venaient d'écraser enfin, qu'elles voyaient là, inerte, en leur pouvoir. Elles crachaient dessus, elles avançaient leurs mâchoires, en répétant, dans un furieux éclat de mépris:

- Il ne peut plus! il ne peut plus!... Ce n'est plus un homme qu'on va foutre dans la terre... Va donc pourrir, bon à rien!

La Brûlé, alors planta tout le paquet au bout de son bâton; et, le portant en l'air, le promenant ainsi qu'un drapeau, elle se lança sur la route, suivie de la débandade hurlante des femmes. Des gouttes de sang pleuvaient, cette chair lamentable pendait, comme un déchet de viande à l'étal d'un boucher. En haut, à la fenêtre, Mme Maigrat ne bougeait toujours pas; mais sous la dernière lueur du couchant, les défauts brouillés des vitres déformaient sa face blanche, qui semblait rire. Battue, trahie à chaque heure, les épaules pliées du matin au soir sur un registre, peut-être riait-elle, quand la bande des femmes galopa, avec la bête mauvaise, la bête écrasée, au bout du bâton.
elsa
 
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