Le Mythe des PME... ou comment y répondre ?

Message par zebuloncyclone » 18 Mai 2007, 17:47

(Zelda @ vendredi 18 mai 2007 à 17:37 a écrit :
a écrit : On nomme PME des entreprises ayant des réalités complètement différentes (de 1 à 500 salariés !). 



Des entreprises de "un" salarié, autant appeler cela un travailleur indépendant ! Il vend un savoir faire, ou le loue, sans intermédiaire patronal. Ou bien, il tient un commerce seul. Ces gens-là, on se dit souvent, ou ils bossent dur et se font un peu de fric, ou ils rament et ils mettent la clé sous la porte.

Des entreprises familiales, genre 5 employés, (ce sont les plus nombreuses) avec ou sans employés.

Ben là, ça fait un mélange bizarre.

Soit c'est une GAEC de paysans, pas toujours simple, ça fait des engueulades familiales, mais bon, ils sont vraiment sur le même bateau financièrement.

Soit un commerce, genre : Papa est boulanger, Maman est patronne des serveuses et tient la caisse, la fille est serveuse, et une jeune femme est salariée... Drôle d'ambiance pour la salariée en question. Le sentiment parfois d'avoir trois patrons sur le rab pour un salaire de chiottes.

Enfin il y a l'entreprise de 20 salariés ou plus, où on sort de l'échelle familiale forcément. Et du point de vue salarié comme tu l'expliques dans ton texte, l'ouvrier n'a que le droit de la fermer. Si le patron est réglo, il a de la chance. Sinon, tant pis !

Du point de vue de l'ouvrier, plus l'entreprise est grande, moins il se sent à la merci du patron, plus il se sent la possibilité de l'ouvrir avec un autre pote salarié, à râler s'il a envie, voire à se syndiquer sans se faire jeter.

Tu as absolument raison, Je me suis arrété à une seule distinction, pour ne pas faire un inventaire mais effectivement les types de rapports sociaux sont aussi différent que les rapports de propriété. Ce qui me semble important dans ce que tu relève c'est de tordre le cou à l'idée qui voudrait que la l'entreprise familiale ou la petite entreprise de "moins de 20 salariés" (ca me semble toujours être des distinctions quantitatives vagues... administratives...bref) favorise la qualité des rapports patrons salariés. Au contraire ce sont des lieux ou l'exploitation s'appuie sur des rapports humains plus que sur le contrat de travail.....
A tel point que pour les grosses boites tentent de les reproduire afin de pouvoir exploiter également la corde affective avec leur propres employés.

Prochaine Maj...

Sinon, oui c'est long. Mais j'ai l'impression que c'est plus rapide à lire que de se taper un forum en long en large et en travers.
Enfin, mille fois oui pour les expériences individuelles !
zebuloncyclone
 
Message(s) : 0
Inscription : 05 Mars 2004, 11:43

Message par jeug » 18 Mai 2007, 20:21

Long, ça dépend de l'usage !
Moi qui n'aime pas me taper les fils trop longs non plus, là, tel que c'est structuré, j'ai lu avec plaisir.

Je voudrais dire 2 choses :

1 - Oui les petits patrons, même si ça dépend du bonhomme sont souvent de vrais exploiteurs et en ce sens peuvent donner parfois des leçons aux autres parce qu'ils jouent sur tous les registres, dont celui affectif. Y a qu'à voir le mépris avec lequel certains artisans parlent de leurs employés (les traitent aussi, bien sûr, mais en particulier en parlent).

2 - Un reportage aux actualités il y a quelques jours était consacré aux chefs d'entreprise. Avec pour exemple, tenez-vous bien : une coiffeuse, à son compte, qui fait du porte à porte, c'est à dire sans local. Le voilà l'exemple de réussite sociale. Tout ça pour classer cette pauvre bonne femme du côté des Boloré.
Ils ont répété je ne sais pas combien de fois qu'elle était "chef d'entreprise".
Mais c'est tellement gros, que je pense qu'on ne doit pas avoir trop de mal à dénoncer cette tactique lunaire.
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par manu31 » 18 Mai 2007, 21:16

Super ton boulot Zebulon! =D>

Bon je t'avoue j'ai eu la flemme de tout lire... :$ par contre je me porte volontaire pour participer à la rédaction d'un argumentaire sous forme question-réponse, de façon à avoir plus de répondant dans une discussion. Je suis sûr qu'il y a des copains qui seraient contents de l'avoir sous forme imprimée!
manu31
 
Message(s) : 0
Inscription : 23 Sep 2002, 20:33

Message par manu31 » 18 Mai 2007, 21:19

(jeug @ vendredi 18 mai 2007 à 21:21 a écrit :2 - Un reportage aux actualités il y a quelques jours était consacré aux chefs d'entreprise. Avec pour exemple, tenez-vous bien : une coiffeuse, à son compte, qui fait du porte à porte, c'est à dire sans local. Le voilà l'exemple de réussite sociale. Tout ça pour classer cette pauvre bonne femme du côté des Boloré.
Ils ont répété je ne sais pas combien de fois qu'elle était "chef d'entreprise".
Mais c'est tellement gros, que je pense qu'on ne doit pas avoir trop de mal à dénoncer cette tactique lunaire.

Je connais (de loin) une fille qui parle de son mari "chef d'entreprise"...










...le mec a un camion à pizzas.











Je ne sais pas s'il faut :cry:
manu31
 
Message(s) : 0
Inscription : 23 Sep 2002, 20:33

Message par zebuloncyclone » 19 Mai 2007, 18:13

a écrit :jeug
2 - Un reportage aux actualités il y a quelques jours était consacré aux chefs d'entreprise. Avec pour exemple, tenez-vous bien : une coiffeuse, à son compte, qui fait du porte à porte, c'est à dire sans local. Le voilà l'exemple de réussite sociale. Tout ça pour classer cette pauvre bonne femme du côté des Boloré.
Ils ont répété je ne sais pas combien de fois qu'elle était "chef d'entreprise".
Mais c'est tellement gros, que je pense qu'on ne doit pas avoir trop de mal à dénoncer cette tactique lunaire.



a écrit :manu31
Je connais (de loin) une fille qui parle de son mari "chef d'entreprise"...
...le mec a un camion à pizzas.
Je ne sais pas s'il faut  :rofl: ou 


Oui, j'évoque cette question dans le passage consacré aux solutions miracle pour résoudre le chômage mais effectivement, c'est pas assez : on doit mettre l'accent sur le fait que ce ne sont que des travailleurs qui sont propriétaire d'un instrument de travail ou d'une simple inscription au registre du commerce... c'est peu pour en faire des patrons mais ça suffit au médias.
De plus, ce types de travailleurs étaient considérés et se considéraient il y a peu comme membres à part entière de la classe ouvrière (je me suis refusé les grandes références mais bon quand même, les canuts par exemple....). C'est une victoire de la bourgeoisie que d'avoir par des artifices juridiques et idéologiques fait basculer le "petit boulot" caractéristique des pays pauvres ou les assurances sociales n'existent pas, dans le champ de "l'entreprise" !
Finalement, la manière dont un individu se positionne dans la société est déteminante dans la plupart des cas et tres dépendante de la pression idéologique.... car effectivement il est toujours tres difficile d'être catégorique pour qualifer l'appartenance de classe d'un individu... Y compris dans les cas les plus extrêmes :
Messier, bourgeois ou salarié à un poste particulier ? par son niveau de vie, pas photo, par sa place dans l'économie, il va de soit qu'il était à un poste lui permettant, en organisant un grand secteur économique, de decider par sa seule volonté individuelle du sort de centaines de milliers de gens et donc d'avoir un poid social certain.... Mais du point de vue de la propriété... (je ne veut pas en discuter, entendons-nous, c'est juste un exemple...)

Enfin la questions des franchises est ambigue, j'avoue ne pas y comprendre grand chose. Le gérant est salarié tout en ayant la responsabilité juridique... La aussi il doit y avoir à boire et à manger en fonction de l'enseigne, comme tu l'as dit.
On doit pouvoir dire une seule chose de toute ces formes intermédiaires sans alourdir le texte.

Bref... Y'a pleins de choses a corriger dans le fond et la forme. J'essaie de ne pas transformer le texte en inventaire, c'est dur mais je vais quand même citer vos exemples ils sont parlant....
J'ai pas le temps aujourd'hui mais je m'y attelle des lundi (je bosse sur un autre fil concernant l'idée répandue concernant l'inefficacité présumé des entreprises d'état et le privé synonyme de progres technique, y'a plein de tucs sur le FALO cet ailleurs, c'est long à synthétiser).

a écrit :je me porte volontaire pour participer à la rédaction d'un argumentaire sous forme question-réponse, de façon à avoir plus de répondant dans une discussion. Je suis sûr qu'il y a des copains qui seraient contents de l'avoir sous forme imprimée!


Cela dit si certains sont intéressé, je peux vous filer l'adresse de partage pour pouvoir modifier le texte original et proposer votre propre mouture. Je ne met pas cette adresse sur le fil (vous comprenez pourquoi) mais je peux la mettre sur votre bal perso.
Cela dit il y a plein de sujets a traiter ou nous serions content de venir piocher, je te conseille de te jeter à l'eau sur un sujet que tu connais et de le soumettre sur un fil... c'est un peu de boulot mais ça peut valoir le coup, rien que pour soi déjà...
zebuloncyclone
 
Message(s) : 0
Inscription : 05 Mars 2004, 11:43

Message par Bolchevizma » 20 Mai 2007, 22:37

Un article d'Yvan Lemaître publié dans ROUGE :

a écrit :Le faux argument

Dans cette campagne, les PME sont souvent prises en exemple pour démontrer qu’il est impossible d’appliquer des mesures privilégiant les conditions de vie des salariés.

Il est un lieu commun sur lequel s’accordent Sarkozy, Royal ou Bayrou, c’est que les PME seraient le moteur de la croissance, et donc de la lutte pour l’emploi. À condition, bien sûr, de leur en donner les moyens : facilité d’embaucher et de licencier, baisse du coût du travail - donc des charges sociales -, subventions... Il y a là une escroquerie qui ne vise qu’à justifier une politique favorable au profit contre les salariés. C’est au nom de cette fausse évidence que les exigences des travailleurs sont rejetées, car l’économie ne pourrait les supporter, et elles se retourneraient contre eux à cause des faillites... Et nos avocats du patronat d’invoquer les entreprises de moins de dix salariés, les artisans, en particulier ceux qui croulent sous le travail et qui pourraient embaucher si on leur en donnait les moyens...

L’argumentation part du principe que toute politique économique doit accepter le carcan de la logique du Medef, celle de l’économie de marché, de la concurrence et du profit. Au nom de cette logique, le Smic à 1 500 euros net et tout de suite, voyez-vous, c’est irréaliste, voire une franche folie : l’économie ne le supporterait pas ! En revanche, 100 milliards de profits, dont 40 milliards sont distribués sous forme de dividendes, c’est le bonheur pour l’économie, la croissance ! Sauf que l’emploi ne suit pas. Qu’à cela ne tienne, il faut encore diminuer les charges, bloquer les salaires...

Si l’on ne se plie pas à la logique des patrons et des banquiers, les choses se discutent en d’autres termes. D’abord, bien des PME sont des entreprises florissantes, qui auraient largement les moyens d’absorber une augmentation du Smic à 1 500 euros, de l’ensemble des salaires de 300 euros et d’embaucher. Ensuite, les PME qui ont des difficultés entraînant des licenciements, comme par exemple les équipementiers automobiles, sont sous la dépendance de leurs donneurs d’ordre, les grands groupes, qui auraient largement les moyens d’aider leurs sous-traitants à faire face aux difficultés de trésorerie. Mais cela supposerait de prendre sur les profits, alors que ces PME sont des éléments indispensables à la stratégie de ces grands groupes donneurs d’ordre, qui imposent des conditions draconiennes. La politique d’externalisation n’a d’autre objectif que de donner une plus grande marge de manœuvre aux grands groupes au détriment des sous-traitants. C’est l’objectif d’EADS, quand il vend deux de ses usines. À cette pression, s’ajoute celle des banques.

Logique dévastatrice

Les PME participent à tel point à générer des profits qu’elles sont aussi l’objet des spéculations des fonds d’investissement. Ces derniers achètent des entreprises en difficulté en empruntant de l’argent qu’ils remboursent avec les fonds de ces dernières dans le même temps qu’ils les rentabilisent (licenciements, intensification du travail, subventions locales...), puis ils les revendent pour réaliser une plus-value. On le voit bien, c’est la logique du profit qui étouffe l’activité économique. Et ce n’est qu’une politique d’ensemble qui pourrait résoudre la question de l’emploi, du pouvoir d’achat, tout en faisant face aux besoins de la production. Cela suppose que la politique des grands groupes soit contrôlée par leurs salariés en rapport avec ceux des sous-traitants et de la population, de l’État. Cela suppose que les organismes financiers, banques, fonds d’investissement, etc., soient, eux aussi, sous le contrôle des salariés et de l’État pour qu’ils aident réellement au fonctionnement de l’économie au lieu de la rançonner.

La question se pose de façon encore plus aiguë pour les artisans. La pression des banques est encore plus grande, celles des fournisseurs, des sociétés de distribution, comme pour les agriculteurs... Pour qu’ils puissent embaucher, répartir le travail, faudrait-il qu’ils soient libérés des contraintes du crédit. Prétendre que l’on peut lutter contre le chômage en diminuant les coûts du travail est un mensonge cynique. Une telle politique ne vise qu’à dégager toujours plus de profits de l’activité économique et sociale, mise en coupe réglée par les gros actionnaires, les fonds d’investissement. Ces derniers drainent dans leur coffre les richesses produites par l’ensemble des travailleurs de ce pays par l’intermédiaire d’un vaste réseau financier, industriel, commercial. Diminuer les coûts, c’est augmenter les profits.

Rompre avec cette logique dévastatrice, c’est augmenter le pouvoir d’achat, permettre aux travailleurs, à la population, d’exercer leur contrôle, afin que l’ensemble des ressources financières, des instruments de production ou de commerce soit mis au service de la collectivité.

Yvan Lemaitre
Bolchevizma
 
Message(s) : 0
Inscription : 29 Avr 2007, 16:44

Message par Léandre » 21 Mai 2007, 13:02

Perso, quand on me parle des petits entreprises, je répond que si les patrons petits et grands sont incapables de faire tourner l'économie en assurant un niveau de vie décent à tous, alors que les moyens techniques existent, eh bien qu'ils cèdent la place !
(En plus, ça permet de parler du communisme...)


J'aime assez ce qui a été fait ici quand même. Heureusement que La Poste entend la complainte du petit entrepreneur, puisqu'elle a fait des guichets prioritaire pour les chefs d'entreprises (alors qu'elle les a supprimés pour les personnes âgées).

Quelques remarques tout de même :

(Zelda a écrit :
Des entreprises de "un" salarié, autant appeler cela un travailleur indépendant ! Il vend un savoir faire, ou le loue, sans intermédiaire patronal. Ou bien, il tient un commerce seul. Ces gens-là, on se dit souvent, ou ils bossent dur et se font un peu de fric, ou ils rament et ils mettent la clé sous la porte.

Des entreprises familiales, genre 5 employés, (ce sont les plus nombreuses) avec ou sans employés.

Ben là, ça fait un mélange bizarre.

Soit c'est une GAEC de paysans, pas toujours simple, ça fait des engueulades familiales, mais bon, ils sont vraiment sur le même bateau financièremen, autant appeler cela un travailleur indépendant ! Il vend un savoir faire, ou le loue, sans intermédiaire patronal. Ou bien, il tient un commerce seul. Ces gens-là, on se dit souvent, ou ils bossent dur et se font un peu de fric, ou ils rament et ils mettent la clé sous la porte.

Des entreprises familiales, genre 5 employés, (ce sont les plus nombreuses) avec ou sans employés.

Ben là, ça fait un mélange bizarre.

Soit c'est une GAEC de paysans, pas toujours simple, ça fait des engueulades familiales, mais bon, ils sont vraiment sur le même bateau financièrement.

Soit un commerce, genre : Papa est boulanger, Maman est patronne des serveuses et tient la caisse, la fille est serveuse, et une jeune femme est salariée... Drôle d'ambiance pour la salariée en question. Le sentiment parfois d'avoir trois patrons sur le rab pour un salaire de chiottes.


En fait non, les entrepreuneurs ne sont pas comptés dans les salariés et pour les petits commerces et, en général, la famille non plus.


A propos de l'argumentaire :

La Clientèle serait composée essentiellement de salariés ? Pas si sûr. Beaucoup de PME sont des sous-traitants de grosses boites. D'ailleurs beaucoup de PME appartiennent à des groupes. J'ai entendu le chiffre de 70% des PME aui n'aurait qu'un seul donneur d'ordre, mais je ne sais pas d'où il vient, donc c'est à vérifier.
Il faut faire attention aussi à l'éclatement de l'emploi qui s'accentue depuis 30 ans, sans pour autant qu'il y ait de déconcentration du capital (au contraire).
Dans les services, 50% des salariés sont dans des groupes ( http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1109/ip1109.html ), alors qu'il y en a une bonne part dans les PME (je n'ai pas la part des PME pour les services ici, mais globalement 65% des salariés sont dans des entreprises de moins de 500 salariés).

Quand on dit que PME embauchent le plus, c'est sans doute grâce aux externalisations plus qu'aux efforts des petits patrons.

Sinon, le graphique sur la décroissance des entrepreneurs individuels est à prendre avec des pincettes. Les entrepreneurs individuels représentent une grosse part des PME, mais une petite part des salariés des PME.
De plus, je ne sais pas qui est monsieur Villa, mais selon l'Insee, le nombre de créations d'entreprises croit :
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1120/ip1120.html
Mais c'est là aussi qu'il ne faut pas se tromper. La grosse majorité (80%) n'ont pas de salariés et ne créent donc que leur propre emploi. De plus, le taux de survie après 5 ans est de 46%. En fait, les chômeurs qui sont encouragés à créer leur entreprise se retrouvent souvent encore plus dans la merde après, quand la boite a coulé et qu'ils ont plein de dettes...
Léandre
 
Message(s) : 0
Inscription : 14 Oct 2002, 14:54

Message par jeug » 21 Mai 2007, 14:50

(Léandre @ lundi 21 mai 2007 à 13:02 a écrit :Perso, quand on me parle des petits entreprises, je répond que si les patrons petits et grands sont incapables de faire tourner l'économie en assurant un niveau de vie décent à tous, alors que les moyens techniques existent, eh bien qu'ils cèdent la place !

:07:
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

PrécédentSuivant

Retour vers Divers

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)