Dans
Le droit à la paresse (que LO fait lire), Lafargue, qu'on ne peut soupçonner d'être "décroissant", critique vertement le productivisme.
a écrit :
Dans les pages qui vont suivre, je me bornerai à démontrer qu'étant donné les moyens de production modernes et leur puissance reproductive illimitée, il faut mater la passion extravagante des ouvriers pour le travail et les obliger à consommer les marchandises qu'ils produisent.
(...)
rien, rien ne peut arriver à écouler les montagnes de produits qui s'entassent plus hautes et plus énormes que les pyramides d'Égypte: la productivité des ouvriers européens défie toute consommation, tout gaspillage. Les fabricants, affolés, ne savent plus où donner de la tête, ils ne peuvent plus trouver la matière première pour satisfaire la passion désordonnée, dépravée, de leurs ouvriers pour le travail.
(
La passion des ouvriers pour leur travail, c'est évidemment de l'humour noir...
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Pour ce qui est de la défense des transports collectifs, ce n'est pas une question idéologique (collectif =collectivisme contre individuel =individualisme) à la manière des idéologues réacs qui défendent "l'automobile symbole de liberté", mais tout simplement du bon sens. Il faut rappeler aussi que l'automobile tue toujours 5000/8000 personnes par an, en blesse toujours des dizaines de milliers. Sans doute, le nombre des victimes a dimunué en raison des diverses mesures répressives (radars, limitation etc), mais il reste très élevé. Et, de toute évidence, il ne suffirait pas que tous les pauvres roulent dans des voitures sûres et confortables pour faire cesser l'hécatombe. Car les défaillances mécaniques ne représentent qu'une cause marginale des accidents.
De la même façon, nous devons défendre les transports par trains et non camions. Le camion étant plus dangereux, plus pollluant et plus coûteux socialement, même s'il est moins coûteux et souvent plus pratique pour les industriels.
Idem, donc, nous n'allons pas revendiquer de produire toujours plus de camions etc.
Alors, tout cela ne fait peut-être pas partie des revendications transitoires, mais cela fait partie du programme socialiste au sens large, même si, comme le dit Artza, on n'obtiendra pas une réorganisation satisfaisante dans le cadre du système capitaliste.
Et je suis bien d'accord aussi avec Zimmer que la réorganisation de la production va de pair avec la réorganisation du travail : sa durée, sa planification, la réduction des déplacements de travailleurs quand c'est possible. Et aussi la réduction du transport de certaines marchandises, sans préconiser le "tout produire sur place" évidemment.