Guadeloupe, Martinique, Réunion

Message par Matrok » 10 Mars 2009, 21:03

(la chambre bleue @ mardi 10 mars 2009 à 12:43 a écrit :Quant aux "travailleurs guadeloupéens en lutte", ils ne savent pas trop ce qu'ils veulent, en fait, et la Guadeloupe est sur une pente qui ne me parait pas bonne et qui la rendra encore plus dépendre de la métropole.

Bon, ben au moins ce hors-sujet de LCB aura eu l'intérêt de permettre d'ouvrir un fil dans la section "réponses aux arguments réactionnaires"... :whistling_notes:

Je distingue deux trucs dans son message :
  • Les travailleurs Guadeloupéens ne savent pas ce qu'ils veulent ;
  • Ce qu'ils ont obtenu rendra la Guadeloupe plus dépendante de la métropole que maintenant.

Je lis beaucoup Libé en ligne, et les commentaires d'articles sur la Guadeloupe, récemment, étaient souvent bourrés d'idées réactionnaires. Pas mal de bêtises racistes au premier degré, je pense que ça ne vaut pas la peine de les relever ici... Mais aussi pas mal d'autres arguments récurrents, certains émanant visiblement de militants de droite et d'extrême-droite. Une sélection en plus de ceux de LCB :
  • La grève générale va pousser la majorité des entreprises à mettre la clé sous la porte et le résultat le plus tangible pour les Guadeloupéens sera le chômage de masse ;
  • Les DOM-TOM coûtent cher au contribuable et vont lui coûter encore plus maintenant (argument extrêmement fréquent sous plein de formes, souvent couplé avec "donnons leur l'indépendance") ;
  • Le LKP est un mouvement raciste anti-blanc ;
  • Le LKP est anti-démocratique et violent (certains écrivent carrément fasciste, d'autre ajoutent que Domota est le futur Duvalier de la Guadeloupe, argument repris par l'UMP Lefebvre qui parle des "tontons macoutes" du LKP) ;
  • Il existe en Guadeloupe une majorité silencieuse qui est victime du LKP (argument qu'on retrouve sur certains blogs de Guadeloupéens).

Voila, que répondez-vous à chacun de ces 7 "arguments" ?
Matrok
 
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Message par Matrok » 10 Mars 2009, 21:29

(la chambre bleue @ mardi 10 mars 2009 à 20:20 a écrit : Question 3 : le LKP demandent l’exonération par l’Etat de la CSG et de la CRDS sur les salaires pendant trois ans. C'est à dire qu'il demande un désolidarisation d'un impôt payé par tous les français y compris les retraités à revenus modestes. Est ce que cela vous parait normal ?

Source de cette info ?
La plateforme de revendications du LKP est téléchargeable sur leur site :
http://www.lkp-gwa.org/LIYANNAJ_KONT_PWOFI...F_4_PAGES-1.pdf
En tout cas, c'est pas là-dedans...
Matrok
 
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Message par zejarda » 10 Mars 2009, 22:17

a écrit :
    Il existe en Guadeloupe une majorité silencieuse qui est victime du LKP (argument qu'on retrouve sur certains blogs de Guadeloupéens).





Je ne sais pas si cela répond a ce point.

Le LKP a le soutient d'une très grande partie de la population guadeloupéenne. Les manifestations à Pointe à Pitre ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personne.

Si le mouvement n'était pas aussi populaire, les manifestations ne seraient pas aussi importante.

Par exemple, les manifestations du 29 janvier en métropole ont rassemblées 2,5 millions de manifestants (1/20 ème de la population) et les sondages parlait d'une majorité de français soutenant la grève.
Lorsque dans une iles, les manifestations rassembles entre 1/5 et 1/4 de la population, on peut se dire que le soutient dans la population doit être énorme.
zejarda
 
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Message par zejarda » 10 Mars 2009, 22:31

a écrit :Les DOM-TOM coûtent cher au contribuable et vont lui coûter encore plus maintenant (argument extrêmement fréquent sous plein de formes, souvent couplé avec "donnons leur l'indépendance") ;


Un article de LO sur les cadeaux aux capitalistes antillais, et ce que cela coute :
a écrit :

Les cadeaux au patronat des DOM
Sarkozy, Fillon et ses ministres, relayés par une ribambelle d'hommes politiques, ont avancé l'argument que l'État ne pouvait dépenser des dizaines de millions pour satisfaire les revendications salariales des travailleurs de Guadeloupe et de Martinique. Il en chiffrait le coût à 108 millions d'euros pour la Guadeloupe. La réponse s'est trouvée dans le journal économique propatronal Les Echos du 20 février, qui énumère les exonérations de cotisations sociales et d'impôts que l'État a accordées aux patrons des DOM.

En 2009, le seul dégrèvement de cotisations sociales dont bénéficient les patrons des départements d'outre-mer devrait atteindre 1,45 milliard d'euros. Le gouvernement constatait que cela représentait une aide moyenne de 40 000 euros par emploi créé, deux ans et demi de salaire pour un salarié payé 1 300 euros par mois. Et cela sans compter le milliard d'euros de baisses d'impôt consenti « pour attirer les investissements », et qui tombe dans la poche des plus riches.

Alors oui, le gouvernement se paye la tête du monde quand il prétend que « ça coûterait trop cher », alors que cela ne représente même pas le dixième de ce qu'il alloue chaque année à la toute petite minorité des classes riches de ces départements.
zejarda
 
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Message par com_71 » 12 Mars 2009, 00:45

A propos des accusations de racisme contre E. Domota, on peut trouver sur le site de l'UGTG une déclaration plus ancienne (28.02.2009) du même E. Domata, consécutive au départ du préfet des négociations au WTC de Jarry,

a écrit :Rapports de race et de classe dans la société guadeloupéenne
Extrait de la déclaration de Elie DOMOTA au WTC.


Rappel du contexte :

Le mercredi 28 janvier 2009, lors des négociations entre le collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon, les élus , les représentants des socio professionnels et l’encadrement de l’Etat, le préfet quitte les négociations.
L’ambiance est lourde.
Monsieur Willy ANGELE, président du MEDEF Guadeloupe affirme qu’il est prêt à travailler sur un projet de territoire s’il le faut, il exprime, à travers son expérience de Mai 1967, son aversion pour les débordements violents et ne veut pas voir son pays se déchirer comme le firent les Tutsis et les Hutus.


Extrait de la déclaration de M. ELIE DOMOTA du LKP

Je tiens à réagir au propos concernant les hutus et tutsis. Je salue Monsieur ARCONTE, directeur du Travail [alors le seul "métro" de la salle, je crois -note de com-] qui est resté dans cette réunion, je ne sais pas s’il est Hutu ou Tutsi.

Tout simplement pour affirmer monsieur ANGELE (patron du MEDEF Guadeloupe), que nous ne pouvons nier que vous, madame KOURY (présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pointe A Pitre) M. PAYEN (membre du Comité Economique et Social) soyez des guadeloupéens, ce n’est pas notre propos. Ce que nous affirmons est que la société guadeloupéenne s’est construite sur des rapports de race et de classe depuis 400 ans. Aujourd’hui dans la pyramide, le pouvoir correspond à une couleur, on vient de le constater (les représentants de l’Etat ont quitté les négociations).

En Guadeloupe actuellement, au sommet de la pyramide, on retrouve les blancs et les européens, au bas de l’échelle se situent les nègres et les indiens, c’est un constat. On nous parle de paix sociale ! La paix sociale ne peut exister dans un pays quand la majorité de ses enfants est exclue du travail, est exclue du savoir, est exclue des responsabilités (…)

Aujourd’hui, en analysant les 50 plus grandes entreprises en Guadeloupe, leurs cadres ne sont pas des guadeloupéens d’origine africaine ou indienne, c’est la vérité ! En observant les administrations, les services de l’Etat, les chefs de services et les cadres ne sont pas majoritairement des guadeloupéens d’origine africaine ou indienne !

Dire le contraire, c’est mentir, c’est la vérité !

Quels sont les services que les guadeloupéens d’origine africaine et indienne gèrent en Guadeloupe ?

Ce sont les services qui relèvent de la gestion de la misère ! La CMU (la Couverture Maladie Universelle), monsieur YACOU, le RMI (le Revenu Minimum d’Insertion) monsieur LUBETH, le pôle emploi ANPE-ASSEDIC monsieur DUMURIER, la CAF et l’API (l’Allocation Parent Isolé) monsieur SAINT-CLEMENT. Les guadeloupéens d’origine africaine et indienne gèrent la misère des guadeloupéens ! Dans tous les autres services de l’Etat qui exercent un pouvoir, tant dans leur direction que dans leur staff d’encadrement, on ne trouve pas de guadeloupéens d’origine africaine ou indienne !

Bien évidement, on nous parle de formation, c’est faux archi faux !

Nous connaissons des diplômés « à la tonne », ils ne travaillent pas en Guadeloupe ! Dernièrement, j’ai reçu une jeune femme diplômée en ressources humaines qui postulait sur un poste à Air France ; on lui a proposé un poste d’hôtesse de l’air. Sur ce poste a été recrutée une personne venant de France avec moins de diplômes qu’elle !

Nous l’interprétons ainsi, des questions de couleur de peau, la réalité telle que nous la percevons. En France, concernant les offres marchandes dans le secteur privé, 6% des ces offres sont gérées par l’intérim et les cabinets de consultants. En Guadeloupe 50% des ces offres sont gérées par ce secteur ! Et qui dirigent ces cabinets d’intérim et de consultants ? Qui y travaillent ? Ce ne sont pas majoritairement des guadeloupéens d’origine africaine et indienne !

Aujourd’hui en Guadeloupe, on embauche du personnel sous le sigle BBR ! Un bleu blanc rouge ! J’ai travaillé en France, il m’a été demandé d’embaucher un BBR, un 01 codification informatique 01 signifiant « nationalité française » ! Ou un vrai 01 signifiant un français blanc ! Voilà ce qui se passe sur la discrimination raciale à l’embauche. Cela explique pourquoi de jeunes diplômés guadeloupéens et martiniquais ont déjà mis en ligne plusieurs blogs dont http://antildiscrim.skyrock.com/ où ils expriment ce qui leur arrive, la victimisation dans le système !

C’est la vérité, la Guadeloupe a été construite sur des rapports de classe et de race qui perdurent depuis 400 ans !

Le système de la plantation a été maintenu, prenons des exemples monsieur ANGELE. Prenons des entreprises comme CARREFOUR, MR BRICOLAGE, est ce que la photographie de leur encadrement correspond à la réalité ethnique de la Guadeloupe, à la réalité sociale ?

NON et NON !

C’est une évidence !

Face à cette situation, nous affirmons pour répondre à votre remarque sur les Tutsis et Hutus, que nous ne sommes pas du tout dans ce schéma, nous ne contestons pas que vous soyez guadeloupéen tout comme monsieur PAYEN, sinon on se mettra à contester le caractère guadeloupéen de n’importe qui ! Nous l’affirmons de nouveau, la paix sociale ne peut exister dans un pays quand la majorité d’un peuple est exclue ! Et aujourd’hui en Guadeloupe, 99,99% des chômeurs sont des guadeloupéens d’origine africaine et indienne !

Prenons encore des exemples, à Jarry, des commerces qui ont ouvert récemment comme Décathlon, Kiabi, Casino. Je travaille à l’ANPE, qui était chargée de réaliser le recrutement de Décathlon.

Nous avons travaillé à la sélection, aux offres d’emploi comme il le fallait. Par la suite, un cabinet de consultants payé par le groupe HAYOT a « nettoyé » le travail, ensuite le personnel est venu de Paris ! Je suis persuadé qu’en visitant ce magasin n’importe qui a été interpellé, nous n’interdisons à personne de travailler, par le fait qu’il est surprenant d’embaucher un personnel venant de PARIS pour être caissière à Pointe A pitre ! Lorsque nous posons ce problème, on nous taxe de racisme ! Nous résidons dans un pays de 1600 km2, 460 000 habitants, 60 000 chômeurs, nous avons avec la Guyane le plus important taux de chômage ! Nous avons vu récemment un courrier de monsieur VION (hôtelier) affirmant qu’on soit de la Creuse, de la Guadeloupe, de la Corrèze ou de la Normandie on est français.

Ce n’est pas aussi simple monsieur VION !

Comment voulez vous que la paix sociale existe en Guadeloupe si les guadeloupéens ne peuvent pas y travailler ! J’ai eu l’occasion de vous rencontrer madame Jeanny Marc (maire de Deshaies, député de la 3è circonscription) sur ces questions concernant particulièrement l’hôtel Fort Royal.

Un jour est arrivée à l’ANPE une offre d’emploi pour l’embauche de 40 personnes ayant comme tâches de couper de l’herbe, laver la vaisselle, nettoyer les chambres, faire les lits, porter les bagages, avec comme contrainte « anglais lu parlé et écrit obligatoire ! » Cela signifie que si nos enfants formés au lycée hôtelier avec un niveau bac+2 ou bac+3 parlent anglais couramment, c’est cela leur destinée que de laver la vaisselle dans un hôtel à Deshaies ? Nous avons de nombreux jeunes diplômés en Guadeloupe qui sont obligés de procéder à l’ensachage de clous dans des entreprises à Jarry ou réalisent des sandwichs dans des fast-foods ! C’est cela qui leur arrive car ils refusent de partir et de quitter leur pays espérant à terme trouver un job ! D’autres par contre, partent, prennent l’avion ! Une fois arrivés par exemple en Allemagne ou ailleurs, c’est fini : ils ne reviendront qu’en vacances, un fois peut être, ils fonderont une famille, leurs enfants seront allemands, australiens ou autre et c’est ainsi que la Guadeloupe perd ses forces vives !

Le processus que nous venons de décrire concernant l’hôtel Fort Royal est très subtil, vous le savez bien monsieur ARCONTE : dès qu’une offre d’emploi a été déposée dans le service public de l’emploi et que cette offre n’a pas été satisfaite dans un délai de 30 jours, car pour cette offre on n’aurait trouvé personne en Guadeloupe, dans ce cas la législation permet d’opérer « l’introduction de main d’oeuvre étrangère » ! C’est ainsi que tout naturellement 45 suédois ont pris les postes dans un hôtel appartenant à la collectivité régionale !!! Cela nous permet d’affirmer haut et fort qu’il faut une priorité d’embauche aux guadeloupéens en Guadeloupe ! Il faut que ce qui se passe au sommet corresponde à la situation ethnique et sociologique du pays !

Cela est la règle dans tous les pays !

Pourquoi aujourd’hui en France à partir de ce qui s’est déroulé au Etats-Unis, Christine KELLY a été nommée au CSA, on a avec empressement nommé une préfète d’origine Camerounaise sans même s’apercevoir que madame PIERROT guadeloupéenne de Trois-Rivières occupe depuis longtemps ce type de poste ! Ces questions nous les posons sans haine de façon justement à ne pas arriver à la haine !

Car si l’embrasement des banlieues a eu lieu il y a 2 ans, c’était justement parce que ces jeunes se sentant exclus affirmaient : « Nous sommes français ! » De ce fait une série de mesures furent appliquées, train pour l’emploi, etc… Ici nous sommes toujours dans le même système, un système construit sur des rapports de classe et de race depuis 400 ans ! Nous ne reviendrons pas sur les chiffres, nous sommes les premiers concernant les jeunes filles mères, nous sommes les premiers avec les guyanais pour le SIDA, nous sommes les premiers dans nombre d’aspects négatifs ! Par contre dans le domaine sportif, lorsqu’il s’agit du capitanat de l’équipe de France de foot, réaliser des performances en athlétisme, nous sommes demandés !

Au point pour nous d’intégrer les domaines où nous sommes cantonnés ! Lilian THURAM est un grand sportif mais tout nos enfants, seront-ils des Lilian THURAM ? Seront ils des Teddy RINER ? Non ! Cela signifie que tout nos enfants ont droit à la réussite !

Quand j’étais petit, je lisais BLEK, YATACA, ZAMBLA et AKIM ! Comme tous les jeunes de mon âge ! En grandissant, un adulte m’a interpellé me déclarant « Domota, quelque chose ne va pas : le héros, tout seul le plus fort dans la foret, commande tous les nègres, tous les serpents, tous les gorilles, toutes les bêtes, le seul blanc commande tout le monde ! »

Alors évidemment on se réfère au héros !

Les héros des guadeloupéens aujourd’hui, qui sont ils ? Thierry HENRY, Lilian THURAM !

L’épanouissement, la réussite par le sport sont des notions fondamentales !

Admettons que nos enfants ne peuvent avoir comme seuls modèles Thierry HENRY et Lilian THURAM ! Il faut que nos enfants aient comme modèle Nicolo, d’autres personnes s’illustrant dans d’autres domaines, il faut que nos enfants osent affirmer : « je voudrais être un jour monsieur Météo ! »

Depuis 25 ans c’est toujours le même ; actuellement M. R. MAZURIE ! Nous devons viser l’excellence mais pour la Guadeloupe ! Nos enfants dans leur développement, lorsqu’ils regardent la télévision ne voient personne qui leur ressemble !

Dans les activités professionnelles, celui qui symbolise la réussite ne nous ressemble pas ! Par contre celui qui est dans la rue nous ressemble ! On finira par intégrer si nous sommes croyants que c’est une malédiction ! Rappelons nous lorsque CHAM fut banni, « Tu seras l’esclave de tes frères », n’est ce pas monsieur LUREL, vous parliez de Dieu précédemment. CHAM était l’esclave de JAPHET et de SEM. SEM étant la lignée des sémites les juifs et les arabes, JAPHET celle des blancs !

Depuis la nuit des temps était écrit que les nègres seraient les esclaves des juifs des blancs et des arabes ! Nous finirons par intégrer cette soi-disant malédiction ! Ou bien nos enfants finiront par se dire à quoi bon aller à l’école, continuer à faires des études d’agriculture, de toutes les façons nous sommes au pied de la croix, restons dans la rue, prenons les armes !

Voilà le modèle de société vers lequel nous nous dirigeons, que nous devons condamner combattre et nous mettre ensemble pour en changer le cours et ne pas nous diriger vers une impasse !

Car nous dans cette assemblée, nous pouvons penser que nous avons réussi notre parcours social : j’ai 42 ans et 3 enfants ; je suis directeur adjoint à l’ANPE. J’ai réussi quoi aujourd’hui ? Un parcours personnel ? Mais que laissons nous pour nos enfants ?

Un pays meurtri !

Nous avons eu la démonstration aujourd’hui que nous devons prendre notre destin en main car la politique publique de l’Etat français, ne répond pas à nos exigences ! Monsieur LUREL, rassurez-vous, nous ne sommes pas dans une démarche politicienne car chaque fois que vous vous exprimez, vous êtes toujours en train de régler les comptes avec d’autres mais cela ne peut s’adresser à nous. Notre démarche vise à régler les exigences sociales prioritaires du peuple guadeloupéen en souffrance aujourd’hui !

Ajoutons concernant les Hutus et les Tutsis et le respect de la démocratie : le gouvernement Pétain était légitime (s’adressant à monsieur ANGELE), le code noir était légitime (rectification de monsieur ANGELE : « Pas légitime, légal »), pardon il était légal ; donc vous êtes pour la légalité. C’est pour cela que j’affirme que tout a une limite et que c’est donc le fait qui fait le droit ! Si nos ancêtres n’avaient pas estimé que le Code Noir légal ne fût pas illégitime, nous en serions toujours à l’esclavage !

Je voulais simplement apporter cette nuance pour affirmer que ce n’est pas parce que un concept est légal qu’il soit correct. Aussi nous avons entendu les propositions de monsieur LUREL, celles de monsieur GILOT, celles de madame Jeanny Marc. Nous souhaitons travailler sur vos propositions et nous vous serions gré de nous les faire parvenir par écrit, de façon que nous puissions les étudier nous aussi.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 13 Mars 2009, 18:25

Dans "Lutte Ouvrière" du 13 mars :

a écrit :Guadeloupe - Quand le lobby colonial crie au racisme !

« Soit ils appliqueront l'accord, soit ils quitteront la Guadeloupe... Nous sommes très fermes sur cette question-là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage. » Voilà ce qui est reproché à Elie Domota, porte-parole du LKP, par un concert de voix patronales, juridiques, journalistiques et politiques de droite qui sue le mépris et le colonialisme.

On a entendu le président de l'UMP, Xavier Bertrand, critiquer vertement ces propos. Quant au procureur de la République de Guadeloupe, il a ouvert une enquête, fait saisir la bande vidéo de cette déclaration faite sur RFO Guadeloupe. Il a déclaré que cette enquête devrait révéler s'il y a eu ou non « incitation à la haine raciale et extorsion de signature par la force ». Mais avant la conclusion de cette prétendue enquête le procureur a déjà penché pour cette thèse à charge contre Elie Domota.

On n'avait pas entendu autant de propos indignés à l'encontre de M. Despointes, le riche béké qui, lors d'une émission sur Canal Plus il y a moins d'un mois, a tenu des propos franchement et directement racistes. Citons-le : « Dans les familles métisses, les enfants sont de couleurs différentes, il n'y a pas d'harmonie ; moi je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr : les békés) on a voulu préserver la race... Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l'esclavage et c'est regrettable. Les historiens exagèrent un petit peu les problèmes. Ils parlent surtout des mauvais côtés de l'esclavage, mais il y a eu des bons côtés aussi. C'est où je ne suis pas d'accord avec eux. Il y a des colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis, qui leur donnaient des possibilités d'avoir un métier, des choses... »

On n'a pas entendu non plus ces mêmes personnes protester en quoi que ce soit contre l'attitude des forces de l'ordre qui ont blessé Alex Lollia sur un barrage en lui disant : « on a vu ta gueule de sale nègre à la télévision. » D'autres témoignages de jeunes ont confirmé les propos racistes tenus par ceux qui tabassaient aux cris de « sale nègre ». Y a-t-il eu ouverture d'une enquête contre les forces de l'ordre de la part du procureur de la République ?

Il y a donc deux poids et deux mesures. Les mêmes personnes qui s'en prennent à Elie Domota, arrière-arrière-petit-fils d'esclave, se sont montrées complaisantes à l'égard du grand béké descendant de famille esclavagiste, complaisantes à l'égard des forces de l'ordre. Et on voit bien de quel côté se situe la justice : du côté des grands patrons békés.

Ce sont ces derniers qui font pression sur le gouvernement et la justice pour se retourner contre le LKP et son porte-parole qui, eux, exigent l'application de l'accord sur les deux cents euros à l'ensemble du patronat. Et il n'est un secret pour personne que ce sont certains patrons békés, dont Bernard Hayot, qui, en refusant avec mépris d'appliquer l'accord Bino, créent une situation de tension qui perdure en Guadeloupe où les travailleurs de leurs entreprises ont déclenché des grèves pour l'application de cet accord. En Martinique, ce sont encore les békés avec à leur tête De Reynal qui ont organisé une véritable provocation la semaine dernière en tentant de briser des barrages par la force. Cette action a eu pour conséquences des affrontements importants entre forces de l'ordre et manifestants qui se sont opposés à l'action des békés.

En réalité, dans toute cette affaire, il y a une volonté manifeste de la part du lobby patronal béké, de la justice, de certains membres du gouvernement, de faire passer le LKP pour une organisation qui terroriserait ces pauvres patrons et tenterait par la force d'obtenir satisfaction. Si ce qu'ils entendent par « force », c'est la grève, soutenue par la totalité des travailleurs et la population, eh bien cette force-là est légitime et démocratique. C'est la force des travailleurs en lutte.

Enfin, il est quand même extraordinaire qu'on demande à Domota, au LKP et ses membres, de justifier leur non-racisme. Ce n'est pas aux Noirs et Indiens de Guadeloupe et de Martinique de justifier en quoi que ce soit leur non racisme. La charge de la preuve incombe aux békés, aux possédants blancs de Guadeloupe, au lobby patronal blanc en grande majorité, pas aux Noirs et aux Indiens, en particulier aux Noirs pauvres, aux Indiens pauvres des vieilles colonies françaises issus de trois siècles d'esclavage, de domination et d'oppression racistes. L'histoire les a déjà mille fois acquittés !

Pierre JEAN-CHRISTOPHE


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