par Vania » 06 Août 2011, 20:59
Mon intervention ne concerne pas directement la dernière question abordée, celle d'un "complot", dune "conspiration", d'une "entente", derrière les attentats du 11 septembre, mais le sujet en lui-même : "Théories du complot". Le premier intervenant, en ouvrant le sujet, a utilisé le singulier, et voulait discuter de cette idée assez répandue que ce qui survient dans la société, dans le monde, est "voulu", ce qui chez certain peut se traduire par la croyance en un complot général.
"C'est voulu..." ce sentiment, on peut l'entendre souvent dans les classes populaires, lorsque que l'on évoque la situation sociale, le chômage, l'inflation, l'état de dégradation des infrastructures... Expression d'un désarroi, d'un sentiment d'impuissance, avec du fatalisme aussi. Dans cette période où les classes populaires subissent sans pouvoir rendre les coups, sans même penser qu'elles sont en mesure de les rendre, où elles sont résignées, le "c'est voulu" peut vite déboucher sur l'idée, le sentiment confus d'un complot dont elles seraient victimes. Et en effet, comme la suite de la discussion l'a montré, cette idée d'un complot peut vite prendre une connotation raciste, antisémite, confessionnelle...
Mais le monde capitaliste cultive aussi l'art du secret... La CGT d'Aulnay publiait récemment des documents de la direction où l'on apprenait que l'usine d'Aulnay était promise par les actionnaires à la fermeture, et ce depuis plusieurs années. Documents secrets qui n'étaient pas destinés à être révélés maintenant... A une autre échelle, la Révolution russe a publié les accords secrets concernant le partage de l'Empire Ottoman entre français et britanniques. La Révolution russe, au passage revendiquait l'abolition de la diplomatie secrète. Il est su désormais que les services secrets italiens surent susciter des attentats afin de justifier un renforcement du poids des organes de répressions dans ce qui fut nommé la "stratégie de la tension".
Le comportement des bourgeois, de leurs Etats, ne peuvent que susciter ce genre de sentiment, d'impression de complot, même là où il n'y en a pas. Et puis, pour jeter définitivement un sort à la théorie en elle-même, même les petits complots vont parfois peu loin : l'assassinat de César lors des Ides de mars était un complot, une conspiration, mais la planification s'arrêtait à l'acte en lui-même... Après? Nul ne savait... Ils n'avaient pas pensé à la suite... Les auteurs du meurtre fuirent Rome dans les jours qui suivirent, et un second César, Auguste, devait bientôt le remplacer.