Les vieux paieront !

Message par Valiere » 11 Mai 2010, 12:01

SANTÉ.

La manière dont l’économiste Alain Minc entend régler une partie des déficits de la sécurité sociale ne laisse pas le mouvement Ensemble pour une santé solidaire de marbre. Vendredi 7 mai 2010, à l’occasion d’un «Parlons Net», le rendez-vous médiatico-politique de France Info, Rue89, LePoint.fr et Dailymotion, l’homme qui parle à l’oreille des décideurs a proposé que les dépenses de soins des «très vieux» soient imputées à leur patrimoine ou à celui de leurs ayants-droits (vers 21'04''). Une proposition qualifiée de «monstruosité» par Éric Taillandier, le porte-parole du mouvement qui milite pour le maintien d'un système égalitaire
«Il y a un problème dont on ne parle jamais (...) c’est l’effet du vieillissement sur la hausse des dépenses d’assurance maladie et la manière dont on va le financer», explique Alain Minc appuyant sa démonstration sur un exemple très personnel: «Moi j’ai un père qui a 102 ans, il a été hospitalisé 15 jours en service de pointe. Il en est sorti», rassure-t-il. «La collectivité française a dépensé 100.000 euros pour soigner un homme de 102 ans. C’est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois ou, j’espère, quelques années de vie».
Alain Minc propose alors une mesure qu’il qualifie lui-même de «progressiste»: «Je trouve aberrant que quand le bénéficiaire a un patrimoine ou quand ses ayants droits ont des moyens que l’état m’ait fait ce cadeau à l’oeil. Et donc je pense qu’il va bien falloir s’interroger sur le fait de savoir comment on récupère les dépenses médicales sur les très vieux en ne mettant à contribution ou leur patrimoine quand ils en ont un ou le compte patrimoine de leurs ayants droits».
«Comment un homme aussi intelligent qu’Alain Minc peut-il en arriver à proférer une telle monstruosité et de la qualifier de progressiste alors qu’il s’agit d’une régression sans nom?», s’interroge Éric Taillandier. «Pour lui, quand on est très vieux, on n’est plus un homme ou une femme comme les autres, puisqu’on n’a plus le droit à la solidarité nationale. Cela rompt avec le principe d’égalité», dénonce-t-il.
Pour clore son propos, Alain Minc précise qu’il va faire cette proposition - qui devrait, selon lui, figurer dans un programme socialiste - à Nicolas Sarkozy. Ce que redoute Éric Taillandier: «Si cette proposition aberrante était reprise (...) cela constituerait une brèche irrécupérable dans le principe même de la sécurité sociale universelle».
Dans le même temps, le militant associatif se rassure: «Je doute qu’aucun politique ne mette le doigt dans cet engrenage infernal».
En réaction à cette sortie, Martin Hirsch, l’ancien haut commissaire, estime qu’Alain Minc «pose une question intéressante», tandis que Jean-Daniel Flaysakier, spécialiste des questions de santé à France 2, dénonce «une proposition à très haut risque».
Valiere
 
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