Les pays émergents

Message par Sinoue » 05 Fév 2013, 17:02

a écrit :La croissance du Mexique dissimule une stagnation économique depuis trente ans
Selon les chiffres de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal), le Mexique a connu, en 2012, une augmentation de 3,8 % du produit intérieur brut (PIB), qui contraste avec la croissance molle du Brésil – à peine 1,2 %.

Cependant, sur le long terme, l’économie mexicaine traverse depuis trois décennies une période de stagnation, après avoir connu trente ans de croissance continue, souligne l’économiste Gerardo Esquivel, du prestigieux Colegio de México. Le PIB par adulte de 2010 se situe au même niveau que celui de 1980, tandis que la productivité a baissé par rapport à la même année.

Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), en 1994, l’industrie mexicaine connaît la même courbe que celle des Etats-Unis.

Le Mexique a largement profité de l’Alena, mais il est devenu excessivement vulnérable aux aléas de l’économie américaine, contrairement au Canada.

Selon Gerardo Esquivel, cela dénote l’absence d’un moteur de croissance interne et l’incapacité des Mexicains à diversifier leur commerce extérieur, provoquant ainsi une dépendance accrue à l’égard de l’économie américaine. Ce n’est pas faute d’avoir multiplié les accords de libre-échange avec d’autres pays (y compris l'Union européenne).

En outre, des facteurs structurels freinent la croissance mexicaine : des ressources humaines inadaptées, les difficultés d’accès au crédit, la concurrence.

L’optimisme des investisseurs étrangers et des analystes résulte en bonne partie de l'alternance politique. Le nouveau président Enrique Peña Nieto (du Parti révolutionnaire institutionnel, PRI, centre) a mis l’accent sur l’économie, au détriment du discours sécuritaire de son prédécesseur, Felipe Calderon (du Parti d’action nationale, PAN, droite).

Lors de l'investiture d'Enrique Peña Nieto, les trois grands partis, le PRI, le PAN et le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), ont signé un "Pacte pour le Mexique", où ils s’engagent à promouvoir les réformes jusqu’alors bloquées faute de consensus au Congrès.

Les réformes structurelles ne font toujours pas l'unanimité

Toutefois, des divergences subsistent sur les deux réformes clés, la réforme fiscale et la réforme énergétique (essentiellement la réforme de l’entreprise pétrolière Pemex, la vache à lait de l’Etat). Au Mexique, les prélèvements obligatoires s’élèvent à peine à 10 % du PIB.

Sans ces deux réformes structurelles, qui pourraient doter l’Etat des recettes nécessaires indépendamment des bénéfices de Pemex, ni la réforme de l’éducation (en état calamiteux), ni celle de la sécurité publique, avec la création de la gendarmerie promise par M. Peña Nieto pour faire face à l'explosion des violences, ne sont envisageables.

Parmi les facteurs qui favorisent la croissance mexicaine, Gerardo Esquivel en cite trois : le gaz bon marché aux Etats-Unis pourrait entraîner la réindustrialisation américaine et tirer l'industrie mexicaine ; la hausse des salaires en Chine devrait réduire la concurrence "Made in China" ; le changement d’image du Mexique serait susceptible d’attirer l’investissement.

Cependant, il voit également des facteurs négatifs : les risques de l’économie mondiale (récession dans la zone euro, "Fiscal Cliff" aux Etats-Unis) ; l’incertitude quant aux réformes fiscale et énergétique. « Sans changements de fond, on doit s’attendre à la poursuite d’une croissance relativement médiocre au Mexique, aussi bien à court qu’à moyen terme », conclut M. Esquivel.

La stabilité macroéconomique ne suffit pas : il faut stimuler un développement durable, investir dans les infrastructures et la recherche, rendre compétitifs des secteurs à forte concentration (télécoms, banques), réduire la pauvreté (qui touche un Mexicain sur deux) et les inégalités, élargir ainsi le marché intérieur et former un capital humain capable de répondre aux besoins de l’industrie, des services et de l’économie de la connaissance.

L'économiste et blogueur Gerardo Esquivel a présenté son analyse lors d’un récent colloque organisé à Paris par Sciences Po et le Colegio de México.
Sinoue
 
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Re: Les pays émergents

Message par Sinoue » 31 Jan 2014, 14:47

Brève LO:

LA PESTE FINANCIÈRE

Après 2008, les États occidentaux ont arrosé les marchés financiers de centaines de milliards de liquidités, liquidités dont se sont servis les spéculateurs pour spéculer. Depuis plusieurs mois, les spéculateurs américains et occidentaux rapatrient leurs capitaux des pays dits émergents comme la Turquie, l’Inde ou la Russie. La conséquence en est la chute des Bourses et des cours des monnaies de ces pays émergents et la menace d’un effondrement de l’activité économique.
Après l’Inde, la Russie et l’Argentine, cela a conduit la banque centrale turque à relever les taux de ses emprunts, pour « inciter » les spéculateurs à rester, quitte à faire payer les intérêts de la dette à la population.
Effondrement économique ou envolée de la dette : pour les couches populaires, la crise est loin d’être finie.
Sinoue
 
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Re: Les pays émergents

Message par Sinoue » 26 Mars 2014, 18:29

Le ralentissement de l'économie du Brésil en trois graphiques
Le Monde.fr | 26.03.2014 à 17h34 • Mis à jour le 26.03.2014 à 17h39 |
Par Mathilde Damgé


Une économie en petite forme pour un pays qui accueillera le Mondial de football cet été. C'est ce que pourrait laisser penser la dégradation d'un cran (de BBB à BBB­-, c'est-à-dire à un cheveu de la catégorie « spéculative » désignant les investissements risqués) de la note du Brésil par Standard & Poor's (S&P).
Cette sanction de l'agence de notation est la conséquence de deux fautes du géant sud-américain : un dérapage budgétaire et une croissance faible qui réduit les marges de manœuvre du gouvernement face à d'éventuels chocs extérieurs.

Une croissance molle
Standard & Poor's prévoit une progression du produit intérieur brut (PIB) brésilien de seulement 1,8 % en 2014, et pense que le pays connaîtra une croissance faible pendant plusieurs années.

Croissance de l'économie brésilienne comparée trimestre par trimestre (T/T) et par rapport au même trimestre de l'année précédente (GA, glissement annuel)
« De nombreux indicateurs d'activité laissent envisager une croissance morose en ce début d'année. La production industrielle s'est contractée, tandis que les ventes de détail et l'indice de l'activité économique ont décéléré », jugent les analystes de Natixis dans une note récente.

Une inflation pénalisante
La banque centrale brésilienne a réagi mardi 25 mars en affirmant que le pays allait répondre de façon « robuste » aux défis internationaux. « Cette réponse allie austérité dans la conduite de la politique macroéconomique et flexibilité du change », affirme-t-elle.

Une hausse des taux directeurs (qui indiquent le coût du crédit dans le pays) est déjà anticipée par les marchés, décision qui permettra de lutter aussi contre l'inflation qui pénalise le pouvoir d'achat des Brésiliens : plus les banques prêtent, plus l'inflation augmente. A l'inverse, des taux plus élevés découragent l'emprunt et limitent l'inflation.

Certes, la hausse des prix s'est limitée à 5,6 % en janvier (par rapport à janvier 2013). Mais « l'affaiblissement du réal, la hausse des prix des logements et de l'énergie, un marché du travail tendu avec un taux de chômage à 4,8 % et la Coupe du monde de football devraient exacerber les tensions inflationnistes », ajoutent les analystes de Natixis.


Evolution de l'inflation brésilienne (Indice nacional de preços ao consumidor amplo, IPCA)
« La hausse des taux devrait en outre peser sur la demande intérieure », précisent-ils. Ce qui, en retour, affaiblira le rebond de la croissance, car elle limitera les dépenses et les investissements (en augmentant le « coût » de l'argent). Or, le Brésil et ses 200 millions d'habitants, dont une importante classe moyenne, a basé une partie de sa croissance sur la consommation interne.

Un budget taclé
Le gouvernement a annoncé en février un programme d'économies volontariste, représentant environ 19 milliards d'euros, économies concentrées notamment sur les dépenses discrétionnaires du Congrès, croient savoir les analystes de Natixis.

« Si cette mesure va dans la bonne direction, elle démontre que le gouvernement agit sous la pression des agences de notation, plus qu'elle ne marque une véritable inflexion en matière de politique économique », avancent-ils.

Le gouvernement peut ainsi annoncer un objectif d'excédent primaire (c'est-à-dire plus de recettes que de dépenses) de 1,6 % du PIB en 2014, un objectif « optimiste au regard de l'hypothèse de croissance sur laquelle il repose (2,6 %) », pointent les économistes.
Sinoue
 
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