Ambiance au travail

Message par Zelda » 07 Juil 2012, 11:10

Bonjour.

Je voudrais sur ce fil que les camarades qui travaillent témoignent de l'ambiance à leur boulot quand un événement arrive. Bien entendu, le forum étant public, il faut rester le plus vague possible (pas de nom, pas de grade trop précis). Le but est tout de même d'être le plus sincère possible, pour profiter des expériences des uns et des autres.

Par ailleurs, je suggère aux camarades en retraite ou au chômage, ou en université ou en lycée de faire chacun un autre fil, pour parler de leur expérience, car toutes les expériences sont utiles.

Je viens de vivre la chose suivante, qui m'a pas mal intéressée.

Je travaille dans un service public donc tertiaire, dans un secteur mixte avec pas mal de gens assez qualifiés.

Nous sommes nombreux, et ici, les chefs (hommes ou femmes) sont recrutés sur un critère essentiel et qui saute aux yeux : Ce sont de charmantes personnes. Leurs compétences techniques ne sont pas forcément à la hauteur de ce qu'ils couvrent, mais ils sont toujours bien blairés.

Méthode de management moderne sans doute, il faut reconnaître que ça n'est pas du tout la schlague. La confiance et la bonne intelligence règnent, d'autant mieux qu'un chef maîtrise souvent moins bien que son employé l'exécution précise de ce dont ils discutent.
Au demeurant, ça marche bien dans le sens où ça bosse, avec bien sûr parfois des souffrances et des accrocs ça et là, mais par rapport à la quantité de travail et au sous-effectif, disons que la pilule passe mieux. Personne ne flique nos horaires, nos pauses déjeûner etc. Bien sûr, il arrive que sur une urgence, on fasse spontanément du rab par ci par là, mais l'un dans l'autre, c'est somme toute rare alors on ne le vit pas mal.

Bon, ceci étant dit :

Il se passe la chose suivante : une guerre des chefs s'installe; Pas des chefs + 1, mais des chefs + 2. Peu importe les raisons superficielles ou profondes, un fossé se creuse à un niveau élevé de la hiérarchie.

Et c'est là que la chose devient intéressante, pour moi, qui avait déjà vécu ça beaucoup plus violemment. Pour les collègues, cela devint tout à fait douloureux.

Quand la guerre est totalement déclarée entre mon chef + 2 et un autre chef + 2, appelons mon chef + 2 Genty et l'autre Michon, il se passe la chose suivante.
Genty use de toute son influence et sa bonté acquises depuis des années sur son groupe d'employés pour l'air de rien, entre deux bruits de couloir, présenter Michon comme le diable en personne, sans avancer aucun argument définitif et solide sur le fait que Michon est réellement un sale bonhomme, juste parce que Genty veut manipuler son monde.

Et ainsi de suite, jusqu'à ce que le boulot devienne une pétaudière où deux groupes de travail ne peuvent plus collaborer, ce qui bloque tout le système.

C'est dingue, et très banal pourtant, puisque je l'ai vécu plusieurs fois dans des contextes très différents.

Conclusion ? J'étais une des seules dans le groupe à ne pas prendre partie, à estimer que je n'avais aucune info sérieuse pour juger Michon, et à continuer à avoir de bons et neutres rapports avec lui, et enfin, à juger que l'intérêt des usagers était bien supérieur à cette guéguerre de chefs. (bouh la vilaine pas solidaire).

Vous voulez que je vous dise ? C'est excellent le sentiment de ne pas se faire manipuler, et ça vous fait tenir face à tous les moutons qui font "bouh".

Aujourd'hui, la tempête se tasse, la poussière retombe, des gens de chez Genty commencent à se dire qu'il est lourdingue, Genty sait qu'il ne peut pas compter sur moi pour être manipulée, quelle que soit la pression, et Michon se dit que je ne suis pas influençable... Plus grand monde ne pense que c'est parce que je suis une lâche ou une fayotte. Ca me va bien comme ça. :whistling_notes:
Zelda
 
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Message par Vania » 07 Juil 2012, 12:15

Cette histoire de guerre des chefs dans un service public m'en rappelle une que j'ai vécu il y a un peu plus de dix ans. A l'époque, je travaillais dans une DRAC (une direction régionale des affaires culturelles, soit les services déconcentrés en région du ministère de la culture). Les DRAC sont subdivisées en de multiples services, s'occupant chacun d'un secteur de la culture : les musées, l'archéologie, le livre et la lecture, la musique, la danse, les arts plastique, les petites maisons d'éditions et les sociétés savantes.... C'est pour ce dernier service que je travaillais, comme secrétaire. Dans ce service, j'étais seul avec mon chef. Du coup, aux pauses cigarettes, assez fréquentes pour moi, j'avais tendance à aller discuter avec les collègues des autres services, ce qui me permettait au passage de découvrir le fonctionnement de la DRAC, où j'étais nouveau. Un jour, mon chef de service me demande de remettre à jour les listes des petites maisons d'éditions et des sociétés savantes de la région. Je me mets à l'oeuvre et au cours d'une pause clope avec un collègue d'un autre service, le service de documentation de la DRAC, je découvre que ce service possède lui aussi une liste des sociétés savantes et maisons d'édition, et que les deux ne recoupent pas tout à fait. Ma cigarette éteinte et jetée, je remonte voir mon chef et lui propose de fusionner les deux listes tout en vérifiant que leurs informations sont encore valables, et de créer ainsi une liste commune aux deux services. Lui, il aurait eu belle liste remise à jour t complétée, et cela permettait au passage d'homogénéiser les informations entre deux services d'une même DRAC.
Sa réponse fut, je m'en souviens encore : "Vous travaillez pour moi, par pour un autre, c'est non".
En fait, c'est toute la DRAC qui était ainsi cloisonnée entre services qui ne communiquent pas entre eux, ne recoupent pas leurs infos, ne collaborent pas, voire parfois se marchent sur les pieds. Cela rejaillissait sur les autres catégories de personnels, qui lorsqu'ils s'entendaient avec ceux des autres services, étaient interdits de toute collaboration (comme entre les monuments historiques et l'archéologie, qui auraient tout intérêt à travailler ensemble et pas en opposition), ou qui parfois aussi, malheureusement, pouvaient adopter les inimitiés de leurs chefs et en vouloir à la secrétaire de service d'en face.
Vania
 
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Message par dsvisd » 12 Juil 2012, 19:59

J'ai seulement un patron, donc la situation d'un conflit dans une grande entreprise est inconnue pour moi. Bien... voilà mon histoire.

Il y a déjà 5 mois que je travail chez commersant de la France qui habite en Ukraine depuis quelques années. Le genre de son buisness n'est pas important ici - il soit suffisant de dire c'est une direction profitable. Mais c'est pas mon domaine tout à fait!

Le problème principale - c'est que je travail au noire. Normalement on établit un térme durant un mois avant la signature d'un contrat officiel. Mais selon le Code du travail ukrainien même cet ordre est impossible - on peut seulement établir les conditions de licenciement moins compliquées pendant le premiere mois du travail (période de teste?). Mon salaire est assez grand pour les ukrainiens. Pourtant il est plus bas que la bourse étudiante en France. J'ai entendu dire qu'elle égale 700 euros environ. Même après la signature d'un contrat il sera moins que cette somme.

L'ambiance dans mon travail se compose de plaintes contre "style de travail ukrainienne", de méfiance totale par rapport aux firmes locaux (ces sont pas les concurrents - ils nous proposent des services à commander).

Alors, qu'est-ce que je dois faire? Dois-je quitter ce travail? D'un côté il est assez préstigieux pour les ukrainiens mais d'autre côté je ne veux pas travailler au noire sans aucune garantie.
dsvisd
 
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Message par roudoudou » 12 Juil 2012, 20:29

a écrit :Ambiance au travail


Salut tout le monde :-P
a écrit :Zelda Quand la guerre est totalement déclarée entre mon chef


J'ai connus des tas de boite ou il y avait des petite guéguerre de chef.
La meilleure attitude est de faire comme moi c'est dans avoir strictement rien à foutre.
Et perso ça ma toujours fait rire qu'elle bande de con ses chefs :sygus:

a écrit :zelda Et ainsi de suite, jusqu'à ce que le boulot devienne une pétaudière où deux groupes de travail ne peuvent plus collaborer, ce qui bloque tout le système.

Temps mieux pendant se temps là on n'est payé à rien branlé, est ses de toute façon les chef qui rende des comptes au tolié donc rien a foutre.

@plus et bonne nuit :wavey:
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
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Message par Zelda » 13 Juil 2012, 07:15

a écrit :Temps mieux pendant se temps là on n'est payé à rien branlé, est ses de toute façon les chef qui rende des comptes au tolié donc rien a foutre.


Ben à la réflexion Roudoudou, je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
C'est juste l'exact contraire de ce que l'on ressent.
J'ai même trouvé un exemple.

A la fête, quelle que soit ta tâche pendant 3 jours, pour les camarades qui y travaillent bénévolement, tu veux que ça tourne bien, que ton boulot soit efficace, même si tu fais SO nettoyage, une tâche pas spécialement qualifiée, tu serais vert si un cinglé salissait exprès derrière toi, et remettait toutes les saletés que tu viens de nettoyer...

Ca me paraît difficile à nier...

Et ce n'est pas spécialement parce que tu travailles pour les camarades, ou pour une cause noble. Ce serait exactement pareil si tu étais affecté à une tâche de nettoyage pour gagner un salaire, qui plus est, pour nettoyer le bureau d'un patron et de lui seul.

Un dernier exemple qui me concerne : Je travaille à produire des programmes informatiques. C'est passionnant, parce que j'ai l'impression de créer mes outils en même temps que je développe ma pensée. Ca s'appelle la programmation objet... bref... Ce que je veux dire, c'est que si je passe six mois à produire un nouveau programme, mais qu'on m'a laissé bosser et programmer avec les moyens que je juge les meilleurs, quand mon programme est fini, je peux éprouver une joie intense. Si les chefs jugent que pour une raison X ou Y, tout à fait indépendante de mon programme, on le fout à la poubelle. Je m'en fous, parce que mon travail m'a enrichie, moi. Et je ne parle pas de mon salaire. :hinhin:

Si ce que tu fais le plus clair de ton temps, ton travail, est totalement débile au sens de parfaitement et immédiatement inutile... ça te fragilise psychologiquement. C'est une idée par exemple que l'on trouve dans le beau petit roman "Une journée d'Ivan Denissovitch" de Soljenitsyne. Je l'ai lu il y a fort longtemps, mais j'avais retenu que le travail le sauvait psychologiquement, et je partage cette vision du travail. Dans le travail, on s'investit très fort psychologiquement, et on se sent exister, vibrer, vivre du coup. C'est aussi pour ça que la souffrance au travail peut pousser des gens à bout, jusqu'au suicide sur les lieux de travail, pour bien marquer la cause du désespoir. Cela explique aussi que des gens au chômage soient en dépression, ce n'est pas seulement la perte de revenus. En bien ou en mal, on s'investit dans le travail. Cela explique aussi mes questions aux camarades en retraite.

Alors, je généralise peut-être à partir de mon vécu, de mon ressenti, mais je suis à peu près certaine que tout le monde est comme ça, que c'est un truc typiquement humain. Un boulot efficace, c'est important, pour aller bien. Après, il faut aussi que le boulot ne soit ni trop monotone, ni trop stressant, et ça, c'est pas simple. Mais déjà, avant, il faut qu'il soit efficace.

Et c'est un autre débat, mais je pense que l'on ne peut pas faire évoluer des sentiments avec ce genre de phrases, d'une façon générale, c'est la vie quotidienne qui créée les sentiments, pas les petites litanies que l'on se répète pour se consoler, et qui ne consolent de rien. Mais je sais que ce que tu dis, on peut le lire dans pas mal d'échos de boîte LO, ça n'en fait pas quelque chose de plus juste, même si je ne le réalise que grâce à notre discussion. Merci en tout cas; :hinhin:
Zelda
 
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Message par Ottokar » 13 Juil 2012, 07:43

(Zelda @ vendredi 13 juillet 2012 à 07:15 a écrit : Dans le travail, on s'investit très fort psychologiquement, et on se sent exister, vibrer, vivre du coup. Un boulot efficace, c'est important, pour aller bien.

Mais je sais que ce que tu dis, on peut le lire dans pas mal d'échos de boîte LO, ça n'en fait pas quelque chose de plus juste, même si je ne le réalise que grâce à notre discussion.

je partage ce que dit Zelda sur comment les gens s'investissent au travail. C'est normal, personne n'aime mal travailler et la société repose beaucoup sur cette bonne volonté. Si on peut paralyser la société en bossant comme des cons, genre "grève du zèle", c'est que les gens font ordinairement de leur mieux. Et c'est un bon côté de l'esprit humain.

Les échos de boîte, c'est autre chose. Il faut développer le côté anar des gens, leur faire perdre le respect des autorités, exprimer le fait qu'on ne bosse pas pour soi mais pour le patron. S'il n'est pas capable d'organiser la production, on ne va pas se transformer en chefs, bénévoles de surcroît, pour le faire et rectifier leurs conneries. Autant souligner ces conneries, et dire "bah, faire ça ou peigner la girafe" c'est une façon de dire qu'eux, les cadors, avec leurs ingés et leurs cheffaillons, ils se croient très malins, ils croient que tout est bien organisé et qu'on ne serait pas capables de prendre nos affaires en mains, nous, les producteurs (ouvriers, employés, techniciens, etc.). Mais en fait, ils font n'importe quoi.
Ottokar
 
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Message par Zelda » 13 Juil 2012, 12:30

A bien y réfléchir,

"On s'en cogne, on adore être payé à rien foutre".

ne décrit ni la réalité, ni celle que l'on fantasme. Ca fait quand même 2 gros inconvénients non ?

Je trouve qu'il serait bien plus juste de défendre l'idée suivante :
"Nos intérêts sont inconciliables avec ceux de la hiérarchie. Ils nous font marner pour augmenter leurs profits ? On le sait, on n'est pas naïfs, alors qu'ils ne nous racontent pas de salades !
Parce que si, comme ils le prétendent, ils nous faisaient travailler pour notre bien-être, ces gentils managers dans leurs formidables réunions avec leur formidable force de proposition, ils feraient ça et ça et ça..."

Et là, peu importe ce que l'on met dans le ça et ça... pourvu que ça soit ce que les collègues ressentent, et qu'il y ait pour commencer, un chiffrage des collègues qui manquent pour que ça tourne sans galère et sans stress...

Ca peut être pris pour du réformisme ? Je trouve pas. On dit bien d'abord qu'ils s'en foutent, la hiérarchie, mais on peut dire en même temps que nous, c'est important de se demander ce qu'on voudrait vraiment, si c'est nous, les travailleurs, qui décidions de nos priorités au travail.
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Message par com_71 » 13 Juil 2012, 18:43

(Zelda @ vendredi 13 juillet 2012 à 13:30 a écrit : c'est important de se demander ce qu'on voudrait vraiment, si c'est nous, les travailleurs, qui décidions de nos priorités au travail.

Et si tu es au recouvrement des impôts payés par les salariés, ou si tu fabriques des mines anti-personnels ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par roudoudou » 13 Juil 2012, 20:52

Salut Zelda :wavey:

a écrit :Zelda Ben à la réflexion Roudoudou, je ne suis pas du tout d'accord avec ça.


Et bien c'est ton droit;
Moi perso ses pas ma société donc je m'en fout et contre fout.
Moi perso dans la boite ça sent le plan de licenciement à plein nez;si il me lourde je fait un pot de départ avec les potos de la boite.
Rien à foutre du carnaval :sygus:

a écrit : "On s'en cogne, on adore être payé à rien foutre".


Si si si moi je prends c'est pour ça que je joue au loto.

a écrit :Nos intérêts sont inconciliables avec ceux de la hiérarchie.

Dans une société communiste la hiérarchie sera reconnue pour sa compétence dans le travaille avant tout.
Ce qui n'est pas le cas sous le capitalisme 9 fois sur 10.
Quant ta un chef compétent se qui est aussi rare que le merle blanc, tu n'as jamais de problème en principe.
a écrit :Dans le travail, on s'investit très fort psychologiquement, et on se sent exister, vibrer, vivre du coup.

Moi je me sent exister quant je bosse pour moi, quant je lit, fait du sport,vais au cinéma en vacance extera.
Mais certainement pas chez le tolié.
a écrit :C'est aussi pour ça que la souffrance au travail peut pousser des gens à bout, jusqu'au suicide sur les lieux de travail, pour bien marquer la cause du désespoir.

Bof bof bof je crois que grand un certain n'on rien compris à la vie malheureusement, ou il subisse un harcèlement moral au travaille qui les pousses au suicide.
Le seule remède pour le harcèlement il faut des méthodes radical crevage de pneu, passé la baniole au décapent extera voir allé jusqu'au meurtre si il le faut pas de pitié pour la vermine "point de vue personnel".
@ plus et bon weekend Zelda ;)
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Message par Zelda » 13 Juil 2012, 21:52

Bon week-end Roudoudou... :w00t: Tu te fais trop rare.
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