Notation des hôpitaux

Message par Vania » 21 Juil 2012, 15:51

J'ignorais que les agences de notation genre Moodys et autres notaient aussi des hôpitaux publics. Est-ce que ceux-ci auraient, comme les départements et les communes, souscrits des prêts à taux variables auprès des grandes banques? Auquel cas cette dégradation de la note pourrait être le signe d'une augmentation des intérêts de la dette pour les spéculateurs. En tout cas, l'usure étrangle vraiment tout en ce moment.

a écrit :Moody's dégrade la note des hôpitaux publics français

L'agence de notation Moody's a abaissé la note et placé sous surveillance négative les CHRU de France, en raison de la situation financière de certains établissements, notamment de l'Outre-Mer.

PARIS, 21 juil 2012 - - L'agence de notation Moody's a abaissé de "Aaa" à "Baa1" la note des Centres Hospitaliers Régionaux Universitaires (CHRU) de France, qui sont mis sous "surveillance négative", en raison de la situation financière de certains établissements, notamment de l'Outre-Mer.Les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) voient également leur note rétrogradée de "Aaa" à "A1" et sont eux aussi placés sous "surveillance négative". La mise sous surveillance négative signifie que Moody's peut abaisser à nouveau cette note dans les trois mois qui viennent.

L'agence souligne d'abord la "détérioration rapide de la situation financière de certains hôpitaux" français, en citant notamment le CHU de Fort-de-France en Martinique.

Les difficultés de cet établissement ont eu un "impact négatif" sur l'évaluation des autres, note Moody's.

Plus généralement, cette situation s'explique par "un contrôle du gouvernement sur les hôpitaux publics moins efficace que ce qui avait été anticipé initialement", et une "pression particulièrement forte sur la trésorerie des hôpitaux publics", selon l'agence.

En outre, l'objectif de retour à l'équilibre en 2017 que s'est fixé la France va accentuer cette pression financière, en imposant de nouvelles "contraintes budgétaires sur les transferts de fonds publics" vers le secteur hospitalier, estime également Moody's.


http://fr.news.yahoo.com/moodys-d%C3%A9gra...-124100285.html
Vania
 
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Message par com_71 » 22 Juil 2012, 03:24

(France-Antilles Martinique 24.09.2011 a écrit : 
Asphyxié par l'endettement, le principal hôpital de l'île doit trouver une parade aux surcoûts faramineux découlant des prêts à haut risque qu'il a contractés.

Engagé dans une démarche de retour à l'équilibre depuis l'année dernière, le CHU de Fort-de-France pouvait espérer finir l'année en limitant la casse et en rétablissant la confiance. L'annonce des « emprunts toxiques » contractés par l'établissement risque de gripper la machine.
« EMPRUNTS TOXIQUES » AU CHU. Révélé par le quotidien Libération, mercredi dernier, le scandale des « emprunts toxiques » n'en finit pas d'éclabousser les collectivités et établissements publics figurant dans la liste publiée... Jusque dans notre île. Carte à l'appui, le quotidien a dévoilé « un fichier confidentiel de la banque Dexia crédit local (DCL) qui recense les 5 500 collectivités locales et établissements publics ayant souscrit les fameux « prêts toxiques » entre 1995 et 2009 » .
Dans ce listing figurent les communes de Sainte-Marie et du Lamentin (voir encadré), ainsi que le CHU de Fort-de-France. Pour ce dernier, qui aurait emprunté plus de 37 millions d'euros entre 2007 et 2008 (quatre « prêts toxiques » sur la période), l'addition devrait afficher un surcoût de plus de 10 millions d'euros! En clair, le CHU aura 10 millions d'euros de plus à rembourser que ce qui avait été calculé au moment de la signature initiale. Ce qui représente un taux d'intérêt total (pour l'ensemble des prêts) de 27, 65%.
Des prêts jusqu'en 2028
Qualifiés de « toxiques » , parce qu'ils ne s'appuient pas sur des taux fixes, ces prêts se révèlent très risqués pour ceux qui les contractent. Le montant de ce qui est dû à la banque peut varier du simple au double, lorsque le prêt est indexé sur un taux de change par exemple. Or, beaucoup de ces prêts sont indexés pour partie sur la parité euro - franc suisse. C'est le cas pour le CHU de Fort-de-France. Résultat : plus le franc suisse est à la hausse, plus le taux d'intérêt du prêt augmente. L'addition peut donc encore s'alourdir puisque certains de ces prêts courent jusqu'en 2027, voire 2028. C'est le cas pour le CHU de Fort-de-France.
Contactée pour commenter ces faits, la direction du CHU préfère différer sa réponse. Un expert aurait cependant été consulté, pour tenter de réajuster les fameux prêts.
- Et les communes...
Pour Sainte-Marie, la facture s'élèverait à 162 000 euros de surcoût pour les 2 156 000 euros empruntés en 2007 (soit un taux de 7,51%). Tandis que le Lamentin devra s'acquitter d'un surcoût de 58 000 euros pour un emprunt de 891 000 euros datant de 2007 (soit un taux de 6,51%). Dans les deux cas l'emprunt est indexé sur les taux d'intérêt. Dans le cas du CHU, il est indexé pour partie sur le taux de change entre l'euro et le franc suisse.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par Vania » 05 Août 2012, 14:20

Merci pour l'article, Com 71. A la même période, Libération publiait une liste de plus de 5000 établissements publics et collectivités territoriales concernés par ces emprunts auprès de Dexia. Suite à une plainte de Dexia, cette liste a disparu, j'ai l'impression.

Un autre article sur la dette des hôpitaux publics, et les "idées" de l'APHP pour la résorber...

a écrit :La France, futur hôpital du monde

En quête de nouvelles recettes, les CHU français s'intéressent à l’accueil de riches patients venus du Golfe, de Russie ou de Chine, ainsi qu'à la vente de conseil en organisation de soins.

C’est une petite révolution à but lucratif : comme le révèle le JDD, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) vient de signer un accord avec une société implantée dans une dizaine de pays du Moyen-Orient pour mieux organiser et développer l’accueil, payant, de patients étrangers en France. À terme, 1% des malades soignés à Paris pourraient venir du Golfe, de Chine ou de Russie. Le projet a longtemps dormi dans les tiroirs du navire amiral des CHU français. Aquilino Morelle, aujourd’hui conseiller politique de François Hollande, y avait même consacré un rapport secret, vite enterré. Le sujet restait tabou : quand les États-Unis, l’Allemagne ou le Royaume-Uni soignent des malades du monde entier, la France demeure à l’écart du "tourisme médical", un phénomène mondial en augmentation.

Mais alors que l’hôpital public s’est endetté pour financer ses investissements, l’heure est à la recherche de recettes nouvelles. "Il est anormal que la Sécurité sociale française sponsorise les soins de gens aisés issus de pays qui n’ont pas de problèmes financiers", argumente Stéphane Fériaut, directeur du développement de l’AP. L’AP-HP reçoit déjà chaque année quelque 7.500 patients étrangers. Parmi eux, des touristes pris en charge par les urgences de la capitale, des sans-papiers bénéficiaires de l’Aide médicale de l’État (AME), des proches de ressortissants français qui se cotisent pour financer une opération délicate… Mais aussi des malades payant de leur poche ou couverts par une assurance, souvent originaires du Maghreb et du Proche-Orient, attirés par la médecine de pointe pratiquée dans des hôpitaux comme la Pitié-Salpêtrière ou Necker.
Plusieurs millions d’euros supplémentaires espérés

Jusqu’à présent, ce dernier contingent (environ 2.300 personnes chaque année) avait tendance à disparaître des écrans radar de la gestion hospitalière. "Ils viennent par leurs propres moyens. Ils sont adressés par un médecin à des confrères français mais le système n’était pas organisé", souligne Zohra Bensalem-Djenadi, qui pilote le dossier à l’AP-HP. En gros, la consultation ou l’opération étaient facturées au tarif de la Sécurité sociale. Un prix largement inférieur au coût moyen mondial.

Comment, dès lors, mieux exploiter l’avantage compétitif de taille que représente une médecine de grande qualité jusque-là bradée à des tarifs low cost? En facturant les soins à un prix plus élevé et en augmentant le nombre de malades concernés. Grâce à l’accord qui vient d’être signé, et lorsque des décrets permettant son application seront parus, l’AP-HP pourrait ainsi dégager plusieurs millions d’euros de marge et espérer résorber une partie de son déficit. "Cela permettra aussi de sécuriser le paiement. Certaines créances n’étaient jamais recouvrées", détaille Stéphane Feriaut.
Ne pas léser les patients français

Concrètement, les patients du Moyen-Orient seront désormais chaperonnés par la société Globemed. Envoi des dossiers, établissement des visas, transfert des malades, paiement… Cette filiale d’Axa, basée au Liban mais présente dans toute la région, servira d’intermédiaire entre les hôpitaux parisiens et les assurances privées ou publiques des États concernés : "Nos systèmes de santé ne sont pas encore optimaux. Alors, pour une greffe de moelle osseuse ou une opération du cœur complexe, les gens vont se faire soigner en Allemagne ou aux États-Unis. On est ravis de pouvoir désormais proposer les hôpitaux parisiens, très efficaces, à nos clients. Pour nous, les tarifs français, régulés par l’État, sont intéressants", se félicite le docteur Elia Abdel Massih, directeur des services santé de Globemed.

Paris, hôpital du monde? "On n’a pas vocation à devenir un hôpital privé. La proportion de patients étrangers payants ne devra jamais dépasser 1% du total des malades", met en garde Stéphane Feriaut. Volontairement limitée dans un premier temps, la coopération avec le Moyen-Orient pourrait être élargie à l’Asie, à la Russie et aux anciennes républiques soviétiques. "Les patients français ne seront pas lésés. Ils seront prioritaires et surtout ne se rendront compte de rien. On se contente de réformer notre fonctionnement. On ne fera pas des urgences avec les patients étrangers mais seulement des interventions ou des soins programmés à l’avance", précise Zohra Bensalem-Djenadi, la coordinatrice du projet à l’AP-HP. Président du conseil de surveillance de l’AP-HP et adjoint au maire de Paris chargé de la Santé, Jean-Marie Le Guen martèle, de son côté, qu’"en médecine, plus on travaille, plus on est fort. Il faut sortir d’une vision malthusienne de la santé, cesser de répéter que cela coûte cher. Notre système de santé est un atout dans la mondialisation". Un joker économique mais surtout, aux yeux du député socialiste, "un outil d’influence" utile au "rayonnement et à l’attractivité de la France".
Marseille veut devenir "le CHU de la Méditerranée"

Non contents de devenir une plaque tournante des "voyages pour traitement", terme moins péjoratif que celui de "tourisme médical", les hôpitaux français défrichent aussi la piste de la vente de conseil médical et de conseil en organisation des soins, un marché lucratif trusté par les Allemands. L’AP-HP, qui vient de signer un contrat avec la municipalité de Pékin, comme le révélait cette semaine le site Huffingtonpost.fr, se positionne pour participer au chantier du futur hôpital de Hanoi (Vietnam) et pour venir en aide aux Brésiliens sur une partie du volet sanitaire des JO de 2016.

Ces temps de crise stimulent les patrons d’hôpitaux. À Marseille, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a annoncé, le 12 juillet, que son établissement s’apprêtait à réorganiser l’accueil de ses 1.000 patients étrangers payants annuels. "On veut devenir le CHU de la Méditerranée, vendre l’ultraqualité de notre médecine dans le domaine de la chirurgie de la main, de la radiochirurgie, de l’ophtalmologie", plaide Bastien Ripert, chef de cabinet du directeur de l’AP-HM. À Lyon, un projet serait aussi dans les cartons.


Le lien : http://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Actualit...du-monde-539128
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Message par Vania » 11 Août 2012, 12:43

a écrit :La banque Dexia pourrait avoir besoin d'être recapitalisée sous peu

La banque franco-belge Dexia pourrait avoir besoin rapidement d'une injection de capital, si les conditions de marchés lui restent défavorables, a estimé le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), Luc Coene, dans un entretien au quotidien belge L'Echo à paraître samedi.

"Si les conditions de marché ne permettent pas à Dexia de réduire ses pertes, il faudra forcément une recapitalisation et ce, relativement vite", a-t-il déclaré, une semaine après la publication des résultats du groupe au premier semestre 2012.

"Tout dépend des conditions de marché que nous aurons au troisième et au quatrième trimestre. Si les conditions de marché actuelles persistent, je crois que le risque est que cette recapitalisation doive intervenir plutôt à court terme qu?à long terme", a poursuivi le gouverneur de la BNB, par ailleurs membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

La banque franco-belge Dexia a de nouveau été dans le rouge au premier semestre, subissant une perte nette de 1,2 milliard d'euros.

Or, les pertes subies par le groupe réduisent "forcément" ses ressources propres en capital, a souligné M. Coene.

En revanche, il semble écarter dans l'immédiat une activation des garanties des Etats belge, français et luxembourgeois.

Les trois pays s'étaient entendus fin 2011 pour garantir le financement de Dexia à hauteur de 90 milliards d'euros et lui permettre de mener à terme son démantèlement. Ce schéma est actuellement en cours d'examen par la Commission européenne qui a ouvert une enquête approfondie sur Dexia et veut évaluer la compatibilité de cette garantie avec les règles du marché intérieur.

"Ces garanties ne seront activées que le jour où les actifs posent un problème tel que les financements ne peuvent plus être remboursés. L'activation de ces garanties n'est donc pas pour tout de suite", a expliqué M. Coene.


Renflouer les services publics que Dexia a contribué à ruiner, par contre...
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