Le romancier Luis Sepulveda emporté par le coronavirus

Le romancier Luis Sepulveda emporté par le coronavirus

Message par Gayraud de Mazars » 16 Avr 2020, 10:42

Salut camarades,

Un grand romancier vient de disparaitre, hommage à Luis Sepulveda !

Luis Sepulveda emporté par le coronavirus
Par Nicolas Gary - 16.04.2020

https://www.actualitte.com/article/mond ... ronavirus/

Très tôt atteint par l’épidémie, le romancier Luis Sepúlveda est décédé, apprend-on de son éditeur. Il avait contracté le virus lors d’un déplacement au Portugal. Lui et sa femme, également malade, avaient été transférés à l’Hôpital sanitaire central des Asturies, à Oviedo (Nord de l’Espagne).

Image
Luis Sepúlveda - ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)

Début mars, Luis Sepúlveda avait été hospitalisé avec son épouse Carmen Yáñez, qui présentait également des symptômes du Covid-19. Les autorités portugaises avaient pris contact avec toutes les personnes présentes lors du festival Correntes d’Escritas, pour lequel l’écrivain avait été invité.

C’est en 1992 que Sepúlveda publie son premier ouvrage, Le Vieux qui lisait des romans d’amour, traduit par François Maspero pour les éditions Métailié la même année.

De dictatures en engagements

Sepúlveda, né le 4 octobre 1949, est originaire d’Ovalie (Chili). Très jeune, il manifesta un militantisme engagé, en rejoignant les Jeunesses communistes vers 1961. À cette époque, la dictature d’Augusto Pinochet fait rage, et il écopera de deux années et demi de prison à Temuco, au milieu d’autres opposants politiques.

Il fut accusé en février 1975 « de trahison de la patrie, conspiration subversive, et appartenance aux groupes armés », comme il le raconta lui-même par la suite. Il est condamné à purger 28 années de prison — la peine de mort fut évitée de justesse

Amnesty International parvint à le faire libérer deux années plus tard, et la prison fut commuée en exil, pour 8 années, en Suède. Mais Luis Sepúlveda préfère traverser l’Amérique du Sud, s’arrêtant en Équateur pour fonder une troupe de théâtre, ou encore au Pérou et en Colombie. En 1978, il décidera de partager la vie des Indiens shuars au Nicaragua : cette mission, « l’impact de la colonisation sur les populations amazoniennes », à l’initiative de l’UNESCO, vise à analyser les conséquences de la colonisation sur la population.

Il reprendra également du service politique en 1979, en rejoignant les rangs de la Brigade Internationale Simón Bolívar, optant pour le camp des sandinistes — parti socialiste fondé en 1961 qui déclenchera en 1979 la Revolución Popular Sandinista, mettant à bas le régime dictatorial d’Anastasio Somoza Debayle.

L'arrivée en Europe, l'écriture

Sepúlveda optera pour la plume, d'abord pour celle du journaliste, avant de migrer en Europe, pour s’installer en Allemagne dans un premier temps. Ses nombreux voyages en Amérique latine lui donnent l’occasion de reportages. Toujours ce goût de l’évasion et de la lutte, quand il prend le parti de collaborer avec Greenpeace durant 5 années, jusqu’en 1987.

C’est à la fin de cette période qu’il s’installera en Asturies, avec son épouse, sans quitter pour autant l’engagement politique : il est aux côtés de la Fédération internationale des droits de l’homme, pour défendre les populations. Il fonda également le salon du livre ibéro-américain, se mettant alors à l’écriture de romans, tout en fournissant des chroniques pour des journaux italiens.

Parmi ses dernières œuvres, toutes traduites et publiées aux éditions Métailié, Histoire d’une baleine blanche, texte particulièrement émouvant traduit par son éditrice, Anne-Marie Métailié.

ActuaLitté avait réuni, l’an passé, tout le bestiaire de Sepúlveda, dans un dossier spécial, alors que ses ouvrages étaient adaptés en audiolivres. La maison d’édition Métailié célébrait alors ses 40 ans. L'écrivain laisse une oeuvre d'une trentaine de romans, textes où se côtoient les thèmes qui ont marqué sa vie : la défense des opprimés, l’Histoire et ses tournures parfois incompréhensibles. Mais c’est par un art de conteur hors pair qu’il a marqué ses lecteurs, où l’émotion et l’humour servent un humanisme constant.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: Le romancier Luis Sepulveda emporté par le coronavirus

Message par pouchtaxi » 16 Avr 2020, 13:16

Le début de Patagonia express (Le neveu d'Amérique en français) m' a toujours beaucoup plu.

Un grand-père, anarchiste, avait l'habitude d'emmener en promenade son petit-fils. Il le gavait de limonade et de glaces, jusqu'au moment où la vessie du petit implorait l'évacuation !

Le vieux bonhomme avait une idée en tête : que le petit fasse pipi devant une église pour pouvoir se lancer dans une bonne engueulade avec le curé qui évidemment était scandalisé !

Je ne sais pas si c'est autobiographique mais cela a bien pu se produit !

Bon c'est bêtement anticlérical, et le pauvre enfant n'est qu'un instrument, mais ça m'a bien fait rire !
pouchtaxi
 
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Re: Le romancier Luis Sepulveda emporté par le coronavirus

Message par Gayraud de Mazars » 16 Avr 2020, 15:18

Salut cher Pouchtaxi !

C'est par ma mère grande lectrice que j'ai connu Sepulveda, elle a aimé ce matin, me rappeler, cette citation de lui :

"Je suis l'ombre de ce que nous avons été et nous existerons aussi longtemps qu'il y aura de la lumière..."

Fraternellement,
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