Salut camarades,
Un autre 14 juillet celui de 1953... N'oublions pas la manifestation anti - coloniale du 14 juillet 1953 à Paris qui s'acheva par des tirs de la police sur le cortège du
Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) algérien, occasionnant sept morts et environ 50 blessés graves...
Cette manifestation à l'appel de la CGT, PCF, et MTLD avait réuni pacifiquement des milliers de travailleurs français et immigrés, pour la paix en Algérie.
Hommage par un poème de Jean Sénac.
"Pour la fête des hommes libres
ils ont massacré mes amis
peau brune sur les pavés gris
ô Paris comme tu es triste
triste et sévère pour ma race
Voici l’arbre sans racine
voici l’écorce frappée
la fleur fermée le fruit brûlé
et ton grand soleil humide
liberté
Fallait-il fuir l’injustice
la plaie ouverte dans le douar
le soleil et la faim d’Alger et de Tunis
pour la liberté de Rochechouart
O mon peuple trompé
frustré jeté dans l’ombre
mon peuple saccagé dans son tranquille espoir
violent naïf mon peuple d’hommes
qui perds le coeur la mer et qui trouves le noir
Il faut rester debout tandis qu’on te déchire
droit dans les néons puisque l’on t’avilit
ce goût de laurier-rose et ce sang qui sourit
c’est la liberté froide de Paris
Tu la ramèneras comme une pure abeille
elle fera le jour dans la chaux des maisons
elle écrira pour tous la paix sur les saisons
ô fraîche ô compagne joyeuse
Cet été la mort est notre salaire
notre pain notre dignité
camarades la mort et sous vos paupières
le matin juste de Juillet
Ils ont massacré mes amis
ils ont relevé leur Bastille
ils ont fusillé la flamme et le cri
Ô Paris comme tu es triste
Le sang cacté couvre la Seine
Paris de la Beauté de la justice de la peine
Comme tu es triste et sévère pour les exilés !"
Alger, le 14 juillet 1953.
Jean Senac est un poète algérien qui a défendu la cause révolutionnaire.
Le défilé du 14 juillet 1953, était organisé conjointement par la Centrale des syndicats français, la CGT, et le Parti Communiste Français. Parti de la place de la Bastille, ce défilé s’est terminé dans un bain de sang à son arrivée place de la Nation.
Sous les tirs de la police française en embuscade, le sang de sept travailleurs, six Algériens et un Français, a arrosé les pavés de la place où se trouvait la tribune des dirigeants du PCF et de la CGT.
Cette fusillade fut dénoncée dans le monde entier.
Au congrès de la FMJD (Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique), qui s’est tenu quelques jours après à Bucarest, la capitale de la Roumanie, la délégation algérienne fustigea l’acte odieux commis par la France coloniale à travers sa police.
Les victimes étaient ....
1. Abdallah Bracha
2.Abdelkader Draris
3. Isidore Illoul
4. Larbi Daoui
5. Taher Nadgène
6. Maurice Lurot (Français)
7. Amer TABJADI
A lire... de Maurice Rajsfus "
1953, un 14 juillet sanglant".
Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."