Cela fait quelques années que je vois, surtout à Paris, des gens portant une veste ou une combi bleues, le mieux étant, semble-t-il, d'avoir en plus un logo de boîte dessus.
Au point que ces derniers temps c'est une mode bobo, car vu les quartiers et les mains de ceux qui portaient du Colas, je ne pense pas qu'ils aient beaucoup magné de marteau-piqueur.
A l'instar du treillis, à la mode aussi, ceux qui le portent par obligation n'ont pas envie de l'avoir à la ville. Le service militaire et l'usine, mangez-en, et je doute que vous souhaitiez ensuite garder le bleu, qui plus avec le logo du taulier.
D'ailleurs dans feue l'usine où j'étais, un blaireau avait choisi un modèle de bleu stylé... années 80, avec pantalon à pince et col échancré, si si. Quand je le mettais j'avais l'impression de me retrouver dans un épisode de Derrick. Mais ce crétin (pas Derrick) avait jugé bon de mettre une couture au milieu de la jambe, passant sur le genou, excellent pour se faire mal quand on posait le genou à terre. Ce qui nous arrivait régulièrement, contrairement au concepteur.
Et je tombe sur cette chronique de France Culture qui confirme : https://www.franceculture.fr/design/pourquoi-le-bleu-de-travail-a-fait-son-retour
Jean-Paul Gaultier en combi (il y a déjà quelques années), Inès de la Fressange en veste... et des vestes qui se vendent à plusieurs centaines d'euros.
Ca s'encanaille quand la classe ouvrière ne fait pas peur. Gageons qu'une fois des bataillons de gardes rouges dans les rues, les bobos ressortiront leurs bleus, qu'ils saliront, pour faire leurs courses. Ces gardes rouges ne seront pas forcément en bleus, désormais plutôt multicolores, y compris entre services d'une même usine, histoire de séparer les ouvriers. Les photos de révolutions montrent des prolos en armes et bien habillés, à voir en Allemagne, en Hongrie (19, 56).
N'était-ce pas Lotta continua dont les militants étaient toujours en costards cravates ?