La France bleu marine

[Valiere]

« La France bleu marine
de Marcellin à Sarkozy
( mai 1968- octobre 2005)
Edition : « l’esprit frappeur »
414 pages
décembre 2005
8 € « La nuque raide »



Ce livre pourrait être à destination de deux publics différents : les défenseurs des droits de l’homme et les adeptes de la « police partout »...Les premiers y trouveront des dates, des repères, des analyses pendant que les deuxièmes pourront constater avec satisfaction : que l’idéologie sécuritaire reste dominante y compris chez les édiles de « gauche »...Mais qu’on ne s’y méprenne pas , l’auteur avec une plume précise a choisi son camp, celui de celles et de ceux qui pensent qu’il ne suffit pas de se gausser de vivre au pays des droits de l’homme si c’est pour accepter que l’ordre sécuritaire s’impose contre le peuple...
Quels ont été les ministres les plus répressifs ? Il est difficile de répondre à cette question, d’autant plus que plusieurs ministres de l’intérieur se proclamant hommes de gauche ont pris avec leur nouvelle fonction « la nuque raide »....
Mais bon...Certains ont la palme : Charles Pasqua et Raymond Marcellin, tous les deux très à droite : le premier ancien résistant et le deuxième collaborateur sous Vichy ! même si Sarkozy est sur les rangs ...On peut même trouver que la gauche a eu parfois les faveurs de la police...
« Partisan de la ligne dure, le ministre de l’intérieur est fréquemment isolé. Particulièrement dans sa volonté d’enfermer les jeunes délinquants dans ces « centres de retenue » pour mineurs récidivistes, dont il a fait son cheval de bataille »...En effet, Jean-Pierre Chevènement puisque c’est de lui qu’il s’agit possède « une pugnacité répressive » que personne ne lui conteste !
Maurice Radjsfus dans cette étude remarquable livre là aux lecteurs une histoire de la politique répressive des différents gouvernements qui se sont succédé depuis 1968 et aussi par là-même une histoire fort détaillée du « syndicalisme » policier...
Si la FASP dans ses heures de gloire, avant de sombrer a pu passer pour un syndicat de « gauche », la nature a vite pris le dessus :
« Il serait plaisant d’expliquer que, « sous l’uniforme, le policier reste un travailleur... », Cela n’a jamais été le cas, et si les policiers( tout au moins une partie d’entre eux) ont pu rejoindre un mouvement populaire, comme à l’occasion des combats pour la libération de Paris, c’est une période et une pratique révolues »...

La police a mauvaise presse...Même les syndicats de policiers se situant « à gauche » ont infléchi leurs discours, demandant des moyens nouveaux et s’opposant à tout contrôle de la justice de leur pouvoir ...
La police peut toujours se plaindre d’être mal aimée d’une grande partie de la population, les politiques qui l’ont dirigée, ont tout fait pour la caresser dans le sens du poil et lui offrir des budgets en forte augmentation....
Le résultat est là : « La France connaît une des plus fortes densités des forces répressives en Europe : un uniforme pour 233 habitants ( en comptant les policiers municipaux) contre 304 en Allemagne et 276 en Grande Bretagne »

Tout Etat est policier mais il y en a de plus policier que d’autres....


Valière

[artza]

«  Il serait plaisant d’expliquer que, « sous l’uniforme, le policier reste un travailleur... », Cela n’a jamais été le cas, et si les policiers( tout au moins une partie d’entre eux) ont pu rejoindre un mouvement populaire, comme à l’occasion des combats pour la libération de Paris, c’est une période et une pratique révolues »...

Je ne sais pas si cette affirmation est une citation de Rajsfus ou un commentaire de Valière.

La participation importante certains disent décisive de la police parisienne aux combats qui accompagnèrent le départ des troupes d'occupation allemandes et de leurs auxiliaires français et précédèrent l'entrée médiatique de la 2ème DB de Leclerc n'est en rien un ralliement à une insurrection populaire.

Ces combats préparés et provoqués par l'Etat-major des FTP c'est à dire politiquement le PCF n'était pas l'expression politique et "militaire" des sentiments de la population même si ceux qui n'avaient rien contre en découdre avec l'occupant, ce qui se comprend étaient nombreux.

Il s'agissait d'affirmer la nécessité face à De Gaulle de garder ou de promouvoir le PC aux affaires gouvernementales pour y assurer la continuité de l'Etat, de ses objectifs permanents la défense des biens et des personnes de la classe possédante. Ce qui fut fait.

Le soulèvement de la Police à l'initiative de la hiérarchie était une nécessité pour la blanchir d'abord de toutes ses exactions commises sous l'occupation et ensuite lui permettre de continuer de maintenir l'ordre c'était le pendant et le garde-fou à l'initiative du PC.

[Valiere]

D'accord avec Vérié...C'est un livre à acheter...Il égratigne bien certains républicains dits de gauche et pas seulement le "che"