par alex » 10 Mars 2004, 13:29
J'ai trouvé ce téléfilm très émouvant;
On est en 1924 et la dernière grève des usines date de 1905, les patrons se félicitent du calme social malgrè que l'on soit dans la première municipalité communiste du pays ;
Les femmes travaillent très dur dans les sardineries pour à peine pouvoir se nourrir; Elles chantent pour se donner du coeur à l'ouvrage avec la bénédiction du patron et sous la coupe de la contre-maîtresse;
Une vieille ouvrière, mémoire vivante de la dernière grève, entretien les liens et les aspirations à une vie meilleure au sein du groupe, aidée par une jeune au tempérament rebelle ( celle qui jouait dans ROSA ) et renvoie les responsabilités de tous les problèmes, y compris entre elles sur l'attitude des patrons;
Un chant interdit et les voilà mise à l'amende; Une bagarre avec la garde-chiourme et la police embarque la rebelle.
La révolte démarre, la revendication d'une augmentation aussi.
Parti en défilé, c'est toute les fritures de la ville qui se mettent, en même pas une journée, en grève, suivi par les filatures puis par les pêcheurs qui sont tous liés aux femmes.
Par principe les patrons ne veulent pas céder, comptant sur le pourissement mais la solidarité s'organise dans tout le pays via le PCF et la CGTU qui envoie un de ses militant.
Les pêcheurs cédant les premiers les femmes rachètent grace à leur caisse, tout le stock de poisson;
Les femmes bloquent l'usine pour empécher le départ des stocks;
Il ne reste plus au dernier carré de patrons que l'usage des provocateurs qui va se retourner contre eux.
C'est la victoire avec l'augmentation des salaires.
On y voit les revendication s'élaborer et monter en exigence:
une augmentation puis 2 puis ...la même que celle des hommes, puis le droit d'être élue ET électrice.
Les femmes mènent de bout en bout leur lutte et remettent à leur place les hommes qui pensent que discuter et négocier leur revient.
L'église est clairement du côté des patrons et de leur charité contre les rouges;
Mais " si les ouvrières vont à l'église c'est pas pour ça qu'elles ont les mêmes idées que les riches".
Le mépris de la famille du patron et son cynisme: "au pire ce que tu sera obligé de donner aux ouvrières tu le récupéreras sur le prix du poisson achetés à leurs hommes".
Et puis il y a l'histoire d'amour entre le militant CGTU et la contre-maitresse , honteuse d'avoir accepté ce poste car veuve et désireuse de payer les études de son fils.
La condition des femmes est donc décrite, souvent obligées de se marrier pour survivre tout en respirant sous la chappe morale de l'église.
C'est donc un film que je vous conseille.