Vous lisez quoi en ce moment ?

[Proculte]

Elif Shafak--La Batarde d'Istanbul

[luc marchauciel]

"Histoire des sciences" ; "Intellectuels communistes" ; "Comprendre l'échec scolaire" ; "Sociologie de l'éducation" ; "La France des années 68" ; "Les nouveaux psys".... quoi, c'est interdit de lire 10 livres en même temps ?
J'ai commencé un Terry Pratchett, mais j'ai du mal à lire en entier un roman quand je suis pas en vacances prolongées...

[Ottokar]

Sur le Russel Banks signalé plus haut, cette critique assez vacharde de L'Express (mais Télérama a aimé). Moi, j'avais été un peu réservé sur son dernier succès, American Darling. Bon enfin, Zelda nous dira.

Tendre est l'ennui
par André Clavel

Quand Russell Banks s'intéresse à l'Amérique huppée des années 1930. N'est pas Fitzgerald qui veut.

Outre-Atlantique, Russell Banks est un auteur très écouté. Sa spécialité, c'est d'observer les désarrois et les soubresauts de son pays, cette Amérique blanche qui broie du noir sur les décombres de ses rêves brisés. Avec La Réserve, l'exorciste Banks change totalement de registre, pour s'aventurer sur les terres d'un certain Fitzgerald. Tout y est: chalets de luxe, mécènes, magnats de la finance, fiestas arrosées au champagne, dolce vita, pontons d'acajou sur les rives huppées d'un lac des Adirondacks. Vraiment, on s'y croirait, et l'on pénètre dans ce roman en se disant que l'on va sans doute croiser les fantômes de Gatsby ou de Zelda.. Mais non, la sauce ne prend pas, comme si l'auteur d'American Darling pataugeait dans une mauvaise parodie, sans parvenir à trouver la bonne musique, au fil d'un récit aussi plat et schématique qu'un scénario de cinéma.Nous sommes dans l'Amérique insouciante de 1936, en compagnie de la très allumée Vanessa, une vamp qui croit être la fille adoptive d'un amateur d'art au coeur passablement décati, le Dr Cole. Pour célébrer la fête nationale, ce neurochirurgien a invité une brochette de nababs et l'élégant Jordan Groves, un peintre des Adirondacks dont l'hydravion - et le reste - fera flasher Vanessa. Belle occasion pour elle de s'envoyer en l'air, avant que le lecteur ne plonge dans les eaux très troubles de son enfance, avec un détour assez glauque vers la case pédophilie... Hélas, on a de la peine à croire en ces personnages fabriqués et caricaturaux que Banks dépeint sans réussir, lui, à faire décoller son hydravion. Il a beau tirer sur les manettes et appeler Francis Scott à la rescousse, la grâce n'est pas au rendez-vous de cette Réserve, une bluette glamoureuse dont on ressort particulièrement réservé.

[Matrok]

Pour modérer l'admiration de Zelda pour Dashiell Hedayat, il a également commis une très mauvaise traduction des Aventures de Tom Bombadil de J.R.R. Tolkien, un recueil de poèmes pourtant délicieux en anglais... Traduire "Firiel" par "Pierrette", j'en reviens toujours pas !

Sinon en ce moment je lis Les Cygnes Sauvages de Jung Chang. C'est une saga familliale autobiographique : l'auteur raconte la vie de sa grand-mère, de sa mère et la sienne, entre la Mandchourie des derniers jours de l'Empire du Milieu jusqu'aux massacre de Tien-an-Men. Ça vaut pour le côté témoignage, ça me permet de combler pas mal de mon inculture sur la Chine, mais c'est d'un anticommunisme clairement affiché... et il faut lire pas mal d'autres choses en parallèle pour tout remettre en perspective, donc du coup j'avance lentement.

[Valiere]

J'ai commencé le nouveau livre de Gaston Kelman :
"les hirondelles du printemps africain"

Les communautaristes s'abstenir!

[Valiere]

Je termine : "Béregovoy le dernier secret" de Jacques Follorou chez Fayard...Je ne ferai pas de compte rendu :

ce livre montre le passage de la gauche morale à la gauche affairiste et égratigne Béré six voix ( nom donné par le canard) qui n'est ni le pire, ni le meilleur des siens donc pas des nôtres!