Un prophète

[Vérié]

Clavez
La seul chose que j'avais en tête est qu'ayant relu un Arsene Lupin, j'ai été étonné du carractère immonde de ce héros dont j'avais à 15 ans dévoré les aventures. Si l'on analyse concrètement ce qui est raconté, il ne faut absolument pas laisser les ados le lire.

Je ne me souvenais pas que Arsène Lupin était immonde. Ca me surprend un peu...

En revanche, Les trois mousquetaires sont absolument immondes : machos, violents, opportunistes. Ils tuent des gens à tous les coins de rue sans le moindre état d'âme, parfois pour une parole en trop. Et le jugement de Milady par ces brutes machistes est absolument odieux. Dans la vie, le vrai d'Artagnan fut d'ailleurs une barbouze de Louis 13 puis de Louis 14...

Et on a fait lire ça à des générations d'enfants !

Le débat sur l'impact de la littérature et le cinéma sur la criminalité est très, très ancien ! Dans les années 50, on accusait les polars de susciter la délinquance, leur lecture était interdite dans les enceintes scolaires. Aujourd'hui, on les fait étudier dans de nombreuses classes...

Je ne crois pas du tout que la littérature ou le cinéma soient des facteurs de délinquance. Ils ne peuvent influencer que des esprits déjà très faibles. Et surtout la délinquance est un phénomène social qui sévit parmi des populations qui ne lisent pas et ne vont pas au cinéma, ou très peu...

Ce qui n'empêche pas de trouver odieuse l'idéologie explicite ou implicite de certains films et livres...

[pelon]

Cette défense de Milady de potron-minet a tout pour me mettre de bonne humeur pour la journée.

[iskra]

Salut,

Pour avoir connu une période d’incarcération relativement longue (9 mois) vers la fin des années quatre vingt, je peux témoigner du rendu réaliste de pas mal de scènes montrées dans ce film. Par exemple, la volonté du détenu, emmené à un moment du film dans ce qui semble être un fourgon cellulaire, d’apercevoir coûte que coûte un morceau de ciel… Ses pas hésitants quand il recouvre un peu de liberté… Son côté « abruti » dans l’avion qui l’emmène vers Marseillaise… La Réalisation a du passer du temps à entendre les détenus sur leurs conditions de détention pour ainsi restituer leur univers.
Par contre, je doute que tous les matons des geôles de France soient aussi polis et délivrent à chaque détenu des « bonne journée » et autres « bonne chance » tout le long de la journée…
Sinon, je n’ai pas compris grand-chose à cette histoire de prémonition… Je n’en comprends pas l’intérêt…
Sinon, pour l’anecdote, comme mon aventure carcérale se passait sous les tropiques, je pense que mon vécu doit sur de nombreux points différer d’avec celles des détenus de la Métropole…
Nous n’avions pas encore à cette époque de « Centrale »… Il n’était pas rare, dans nos prisons où les enceintes dataient – datent encore – de la Compagnie des Indes, de se retrouver à plus de vingt détenus par cellule (de moins de 30 m2).
La grande différence par rapport à la métropole tient dans le temps passé en « promenade » : la niveau d’ensoleillement est tel que nous étions toute la journée dans la cour.
Mais sinon, je peux affirmer, comme l’a dit un des camarades plus haut, que ceux qui étaient dans la misère avant d’entrer sortaient généralement encore plus brisés – et souvent ne tardaient pas à y revenir.