a écrit :Un député UMP en guerre contre le film "Hors-la-loi", sélectionné à Cannes
Le film du franco-algérien Rachid Bouchareb, "Hors-la-loi", fait déjà des vagues avant sa présentation au festival de Cannes, le député UMP Lionnel Luca dénonçant avant même de l'avoir vu une "falsification" de l'histoire dans son évocation du massacre de Sétif.
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Photographe : Pierre Verdy AFP/Archives :: Plusieurs centaines de personnes participent à une marche anti-colonialiste à l'appel d'un collectif le 8 mai 2008 à Paris. Le 8 mai 1945, jour de l'armistice, a aussi été le point de départ à Sétif et Guelma, dans ce qui était alors l'Algérie française, d'une série d'émeutes nationalistes réprimées dans le sang.
photo : Pierre Verdy , AFP/Archives
"Bouchareb est un partisan (...) un irresponsable qui met le feu aux poudres de manière insupportable", a déclaré jeudi le député des Alpes-Maritimes à l'AFP. "Autant +Indigènes+ (le précédent film de M. Bouchareb, ndlr) était dans un esprit positif de réhabilitation, autant celui-ci est dans un esprit négatif et négationniste. Ca ne va pas se passer comme ça", a-t-il menacé.
"Hors-la-loi", une production algéro-franco-belge en sélection officielle à Cannes sous pavillon algérien, retrace le parcours de trois frères ayant survécu aux massacres de Sétif de mai 1945 et qui, arrivés en France, s'engagent pour l'indépendance de l'Algérie.
Plusieurs milliers d'Algériens ont été tués au cours de ces massacres, déclenchés en répression de manifestations pro-indépendantistes dans l'est algérien qui avaient dégénéré et fait plus de cent morts parmi les Européens.
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Une des ambitions du film est de "faire la lumière sur ce pan de l'histoire commune aux deux pays" et de "rétablir une vérité historique confinée dans les coffres", a affirmé au journal algérien "El Watan" le réalisateur, qui n'a pu être joint jeudi par l'AFP.
Mais avant même la projection du film, Lionnel Luca conteste vigoureusement la vision proposée par M. Bouchareb.
Le député, alerté par des interviews du réalisateur, et craignant que le film ne soit sélectionné sous les couleurs françaises à Cannes, avait saisi courant 2009 le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco.
Ce dernier avait demandé au service historique du ministère de la Défense (SHD) un "avis historique" sur le projet de M. Bouchareb.
Le général de division Gilles Robert, chef du service historique de la Défense, a passé au crible le scénario de "Hors-la-loi" et rendu en septembre un rapport, consulté par l'AFP, qui relevait des "erreurs et anachronismes (...) si nombreux et si grossiers qu'ils peuvent être relevés par tout historien".
Concernant les événements de Sétif il notait: "le réalisateur veut faire croire au spectateur que le 8 mai 1945 à Sétif des musulmans ont été massacrés aveuglément par des Européens, or, ce jour-là, c'est le contraire qui s'est produit (...) cette version des faits est admise par tous les historiens (...) c'est en réaction au massacre d'Européens du 8, que les Européens ont agi contre des Musulmans".
Le député se fonde sur ce rapport pour dénoncer une "falsification" de l'histoire par M. Bouchareb. "Mon intention n'est pas de contester que les Français aient commis un acte condamnable. Mais la veille, ils avaient été tirés comme des lapins!", a expliqué M. Luca.
Le député s'insurge aussi contre la manière dont Rachid Bouchareb ferait des "porteurs de valise" des "héros". Pour lui, ces sympathisants du FLN chargé du transport de fonds et de documents confidentiels à l'intérieur de la métropole sont des "traîtres".
M. Falco a demandé à voir le film, mais une projection prévue le 19 avril a été annulée par le producteur et le réalisateur, selon son entourage. Le ministère attend une autre date.
M. Bouchareb avait concouru à Cannes en 2006 avec "Indigènes", un film qui éclairait déjà un épisode de l'histoire douloureuse de la France et de ses colonies, et dont les acteurs avaient remporté un prix d'interprétation collectif.
a écrit :c'est en réaction au massacre d'Européens du 8, que les Européens ont agi contre des Musulmans".
Quand on veut donner des leçons, cher Monsieur Robert, il faut déjà commencer par ne pas mentir soi-même! En effet, un historien comme Yves Benot (qui, me semble-t-il est tout à fait sérieux), raconte dans son livre "massacres coloniaux", en résumé, que, suite à une manifestation pacifique des nationalistes (qui bravaient une interdiction), le 8 mai 1945, en même temps que de nombreuses personnes fêtaient la fin de la guerre, le premier mort de Sétif est un porteur de drapeau Algérien, abattu par un policier français, et qu'à la suite de cela, d'autres coups de feu ont éclaté.
Je cite de courts extraits du livre d'Yves Benot :
a écrit :Chronologiquement, c'est bien à Sétif que tout à commencé.
a écrit :Or, pour ce qui est de Sétif, le gouverneur général Chataigneau avait reconnu, lors d'une réunion avec la commission des affaires musulmanes de l'assemblée consultative provisoire que c'était bien la police qui avait tiré la premier coup de feu.
a écrit :En tout cas, à Guelma, Bône et Blida, il n'y a pas de place pour le doute : la police tire la première.
On ne va pas se livrer à une comptabilité macabre, évidemment, mais, si une centaine d'européens ont vraisemblablement trouvé la mort, dans cette affaire, il n'en reste pas moins que la répression sanglante contre les autochtones à fait plusieurs milliers de morts (entre 8000 et 45000, personne ne sait exactement). Alors, oui, la France à commis des crimes atroces en Algérie, et, il faut le dire, ceux commis par les indépendantistes Algériens contre des colons sont sans commune mesure, à côté.