William March (1893-1954) a combattu pendant la première guerre mondiale. Ce livre est constitué d’une centaine de chapitres très courts qui racontent des épisodes de l’existence (si on peut dire !) qu’ont connue les soldats de 14. C’est simple, humain, poignant et ne cache rien des conditions effroyables de cette boucherie.
Voici un extrait qui donnera une idée du style.
Un soldat est chargé de rédiger des lettres aux familles des soldats tués. En principe sa hiérarchie attend de lui une épître héroïco-patriotarde. Pour une fois il écrit une lettre exprimant ce qu’il considère être la vérité.
A la page 94 :
« Votre fils Francis est mort………. pour rien. Vous serez contente d’apprendre qu’au moment de sa mort, il grouillait de vermine et était affaibli par la diarrhée. Ses pieds avaient enflé et pourri, ils puaient. Il vivait comme un animal qui a peur..…..
……depuis longtemps il avait compris que toutes ses choses auxquelles vous, sa mère, lui aviez appris à croire sous les mots honneur, courage et patriotisme, n’étaient que des mensonges…. »
Je précise, pour les pointilleux, que c’est un roman de structure très fragmentée, pas un exposé sur le militarisme et les rivalités inter-impérialistes d’avant 1914.
Mode aparté :
Je proteste, que fait la modération, Com ne fait rien qu'à se moquer de moi parce que je n'arrivai pas à poster!