Quelques éléments marquants à propos du livre.
Une paysanne déportée à la Kolyma sans comprendre son accusation de trotskysme. Elle ne connaît pas ce mot et ne voit que tratkoriste s'en approchant et déclare qu'elle n'est jamais montée sur une machine agricole.
La productivité des tribunaux soviétiques était la seule à dépasser celle des pays impérialistes. Ainsi, le sinistre Vychinski s'inquiète que la Conférence spéciale de sécurité traite 200 à 300 affaires par réunion, soit une par minute.
Staline admire l'ancien régime, et notamment Ivan le Terrible.
En 1931, il fait remplacer la statue de la liberté de Moscou datant de la Révolution par celle d'un prince.
Un article du Code pénal soviétique de 1927 condamne à la peine de mort toute non-dénonciation délit ou proclamation d'un délit. Il est directement hérité d'une vieille loi tsariste.
Exemple d'humour très noir moquant l'ignorance crasse des agents du NVKD : un professeur confie à un de ses anciens élèves, désormais au NKVD, qu'il est triste car quand il a demandé à des élèves qui avait écrit
Eugène Onéguine, ils ont répondu : «Ce n'est pas moi.». Le lendemain, l'agent du NKVD appelle son ancien prof pour lui dire triomphalement : « C'est résolu, ils ont tous avoué qu'ils ont bien écrit
Eugène Onéguine. »...
J'ai appris qu'il y avait eu une sécheresse exceptionnelle en 1946, en même temps que des pluies énormes sur la Sibérie, qui entraîna une famine gigantesque faisant des millions de victimes, avec des scènes de cannibalisme.
Et surtout, ces gamins qui prennent des années de camps seront des révoltes qui en surgiront. Ainsi, Vala Ivanovna, écolière, fera partie du comité d'organisation de la révolte de Norilsk en 1953.
Une écolière dira à son interrogateur qui l'accuse de préparer la terreur :
Non, batouchka, c'est vous qui préparer la terreur, mais c'est nous qui tirerons.
Melnikov de l'Union de lutte pour la cause de la révolution :
Toute l'humanité progressiste, tous les «meilleurs» esprits, tous les «individus les plus honnêtes», les authentiques intellectuels du monde, tous soutenaient le Parti communiste de l'URSS, tous exaltaient Staline le bourreau, en fermant les yeux sur la vérité et sans remarquer les victimes et le sang. Et c'est à cette époque noire que des gamins et des fillettes, méritant selon l'enquêteur Evodkimov de recevoir le fouet et d'être traînées par les tresses, se sont indignés, ont protesté, ont crié «non» au bourreau. C'est en cela que résidait leur force, que Staline a sentie aussitôt...
Ainsi, comme l'a montré Cyrano, la très grande majorité de ces groupes s'affirment lutter contre le stalinisme au nom du socialisme.