Le cri, téléfilm sur France 2

Message par Gaby » 03 Mars 2006, 15:01

Justement je crois qu'Ottokar a peut être manqué un message du téléfilm qui contredit sa critique. Catherine Jacob, la mère du héros qui a assez pleuré, n'a qu'une idée en tête : la réussite de son fils qui doit s'en sortir et surtout ne pas risquer sa vie près de la coulée. C'était et c'est toujours une attitude des familles ouvrières vis-à-vis de leurs gosses, quitte à parfois les bastonner quand ils grandissent et ramènent des notes moyennes. Alors le travail encensé, non, moi j'y vois un type qui a compris le courage de ses parents métallos et qui soumis à une crise d'identité chez l'administration servile, se cherche et prend la décision de rejoindre le rang de ses camarades. Mais ses proches ne le soutiennent pas.
C'est beau comme histoire, c'est un parcours dont la poésie dépasse largement la forme prise par le film. Et perso', ca me parle. J'y retrouve des anecdotes de ma famille en fait, avec mes deux grand-pères, métallos polak et rital dans la sidérurgie Lorraine. Les mêmes origines que les protagonistes du film, qui montre notamment les communautés formées ainsi. Donc forcément vous allez dire que j'ai un oeil bienveillant...

Mais on y voit quand même un paquet de choses, je suis même pas sûr de tout pouvoir lister... On voit l'inquiétude des familles quand le gueulard sonne (la sirène), on voit comment la classe ouvrière peut faire preuve de talent (notamment dans la musique), on voit ce que signifie la camaraderie (qu'elle est belle la scène de l'enterrement avec le bouquet de fleurs "à notre camarade"), on voit l'arrogance des chefs, on voit le ridicule et la prétention dans le chateau du patron...
Tout ça c'est pas des conneries, de par chez moi, la vie tournait autour du chateau des De Wendel, ainsi que de leur chapelle. Une bourgeoisie qui se croit noble, jusqu'à s'acheter la particule dans le nom, après avoir fait fortune en possédant les forges depuis le XVIIIè...

Alors c'est peut-être culcul par certains aspects et la chanson de l'Internationale est un peu rendue fétiche dans la façon dont ils manifestent dans leur petit patelin. Le cinéaste n'a sans doute pas bien compris toutes les subtilités politiques. Par contre ce qu'il a compris, et ça il l'a piqué des nombreuses discussions qu'il a mené avec des anciens de l'acier, c'est une bonne partie des intéractions humaines dans le cadre du travail comme dans celui de la ville. C'est plein d'humanité cette histoire. J'y retrouve des choses que ma famille m'a expliqué. Et bien rien que pour ça, même sous une forme simple, c'est déjà une grande qualité...
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par Crockette » 04 Mars 2006, 10:35

je sui d'accord avec Gaby , le cinéaste d'après ce que j'ai compris des critiques, a entrepris un énorme boulot de documentation, de recherches historiques, et le temps qu'il y a consacré, c'était ptêtre du temps en moins pour affiner la mise en scène... car les dialogues, bon dans l'ensemble, ils sont pas mal.
Crockette
 

Message par Ottokar » 05 Mars 2006, 11:49

Il y a AUSSI ce que dit Gaby... bien sûr ! et il a raison de le souligner, car c'est peut-être ce que verront la plupart de spectateurs qui regarderont le téléfilm. Germinal m'avait semblé tellement mauvais que j'en voulais à Yves Robert d'avoir "trahi" Zola. Je l'avais donc relu aussi se et trouvé Zola encore pire, caricatural, avec des personnages à la faible épaisseur psychologique, d'autant plus faible qu'on s'éloignait des classes aisées, des scènes de rues et d'émeutes montrant plus la "populace déchaînée" que la classe ouvrière en révolte, des militants bornés ou simplistes, etc. Il n'empêche qu'il fallait voir comment les copains du Nord issus de famille de mineur en parlaient, comment les gens autour d'eux en parlaient, se l'étaient approprié ! Un peu la réaction de Gaby, car il y avait AUSSI des tas de notations justes, et un hommage rendu aux anciennes générations.

Cela n'empêche pas de se demander si cet hommage est rendu en forme de De Profondis, respectueux mais sur le mode "Ah ce que c'était dur avant, heureusement les choses ont bien changé pour vous, les jeunes" ou de chant de guerre et d'espoir ! Pour Gaby comme pour nous tous, évidemment, on reconnaît non seulement ce que les familles ou les anciens nous ont raconté, mais les comportements éternels des patrons et les réactions des exploités.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Bertrand » 07 Mars 2006, 14:23

J'ai eu qques discussions assez vives au sujet de ce téléfilm.
Mais je suis comblé. Avec l'épisode 3 on a eu droit au "retour de Don Camillo" et l'accueil en fanfare. :sygus: :sygus:
Allez, encore un épisode et avec un peu de chance, on aura peut-être droit à l'arrière (arrière...) petit fils, devenu cadre qui viendra annoncer la fermeture de l'usine, en se souvenant avec émotion de ses aïeux ....etc... etc...
Mais je peux me tromper.
Avatar de l’utilisateur
Bertrand
 
Message(s) : 792
Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

Message par Ottokar » 07 Mars 2006, 19:07

Apparemment j'ai bien fait de jouer les démocrates chez moi, et d'accepter de me plier devant la majorité pour revoir "Good Bye Lénine" sur Arte. Toujours aussi touchant et sympa, ce film.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Faber » 08 Mars 2006, 16:45

l'épisode 4 c'est quand ???
Faber
 
Message(s) : 3
Inscription : 15 Nov 2004, 02:03

PrécédentSuivant

Retour vers Livres, films, musique, télévision, peinture, théâtre...

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)