Chroniques de l'an 18 (et autres chroniques, 1916)

[pelon]

On ne peut pas dire que le role de Boudienny soit trés à l'honneur dans "cavalerie rouge" (surtout dans la version "non expurgée", ou il traite de son attitude complaisante vis a vis de l'antisémitisme)
Ce qui, d'où il vient, n'est pas très étonnant. Et ce n'est pas le ralliement aux bolchéviks qui pouvait effacer totalement les préjugés d'une formation d'officier tzariste. Comme les paysans gagnés à la révolution qui avaient leurs icônes religieuses. C'est d'ailleurs l'intérêt de Cavalerie Rouge (non expurgé évidemment) de ne rien cacher de la réalité de la guerre civile dans un pays ô combien arriéré.
Pour en revenir à Boudienny, il est mort effectivement de sa belle mort, ce qui n'était pas si courant pour les officiers généraux de sa génération. Il est resté jusqu'au bout un héros de l'URSS. Sa légende et probablement le fait que Staline, même dans ses pires crises de paranoïa aigües, ne pouvait rien craindre de lui, contrairement aux bolchéviks politisés, l'ont fait passer à travers toutes les purges. Je crois qu'il a fini par être écarté de postes importants de commandement pendant la 2me guerre mondiale après qu'il se soit un peu montré dépassé. Dur pour les chevaux (et leurs cavaliers) à l'époque des tanks et de leurs milliers de chevaux ... vapeur.

[interluttant]

Eh, mais personne n'a répondu à ma question !!

Je viens de terminer ces chroniques de l'an 18 (qui ne sont pas "Cavalerie Rouge") et je suis ex-té-nué (:| . C'est, je dirais, des chroniques en forme de poèmes en prose, style Illuminations de Rimbaud, pour donner une comparaison qui vaut ce qu'elle vaut.

Il y est question des allemands et de leurs belles bottes à plusieurs reprises. I. Babel insiste aussi sur les cigares, il devait vraisemblement aimer ça lui aussi.

Je pense, si j'ai un peu compris, qu'il s'agit d'allemands qui formaient des colonies dans les grandes villes et étaient 100% communistes. Mais il semble que si ils combattaient bien avec les bolcheviks, ils étaient aussi un peu mieux lotis que la moyenne, et que l'auteur trouve cette situation un peu injuste.

Au sujet de l'hypothèse de Yannahan sur les négociateurs de la paix de Brest-Litovsk, je dirait que si ça a bien eu lieu au même moment (début 1918), je crois avoir lu dans "Ma Vie" de Trotsky que ces négociations ont eu lieu (comme le nom du traité l'indique) sur la ligne de front, à l'extèrieur du territoire soviétique.

[yannalan]

Oui, ça a été signé là, mais après je suppose que des officiers sont venus à Petrograd pour suivre les accords ou pour une commission de suivi. Brest-Litovsk c'est le 3 Mars, 1918 commence à peine.
Je vois pas d'autre hypothèse, à part des officiers prisonniers libérés, mais ils auraiant rejoint le front ouest.
Des gens ayant fraternisé, j'y crois pas du tout, vu le comportement

[Ottokar]

Il y avait en Russie des "allemands" vivant là depuis 2 ou 3 siècles, ceux de la Volga par exemple. Ils ont été chassés par la fin de la seconde guerre mondiale. Peut-être est-ce de ceux-là qu'il s'agit ? Des allemands vivant en Russie et venus à Pétrograd (pourquoi allez savoir...) ? L'enquête se poursuit et on ne sait toujours pas pourquoi la Vache qui rit, rit.

[yannalan]

Oui, mais je pense pas quie ce soit ceux-là. Ils ont ét2 envoyés au kazakjstan en 41 et n'en sont pas revenus, sinon pour émigrer en RFA

[interluttant]

Je ne crois pas à l'hypothèse de Yannalan selon quoi ce serait des ennemis venus négocier car I. Babel les présente au milieu de son récit comme quelquechose de naturel et surtout, à mon avis, les bolcheviks ne les aurait pas laissés se promenr librement comme ça.
Et dans la guerre civile et contre les Blancs, si ils y avaient quelques allemands volontaires pour prendre la tête d'armées Rouges, ils ont pu être ceux-là.

Yannalan, tu dis qu'il s ont été envoyés au Kazakstan en 1941, mais donc ils pouvaient très bien être là à Petrograd ou à Mosou en 1918 !

Qu'ils ne se soient pas comportés correctement par rapport aux russes pauvres, dans le contexte que décrit Babel, cela ne me semble pas impossible, car la répression s'exercait simplement à l'encontre des traitres qui n'avaient pas choisi le bon camp.
D'ailleurs, quand Babel dit "Je ne tirerai pas de conclusions. Ce n'est pas mon affaire.", c'est peut-être cela qu'il veut signifier : dans cette chronique, il décrit le massacre d'un traitre, sans doute un pauvre russe et juste après les allemands qui vivent un peu au dessus des autres. Il aurait ainsi décrit la terreur, sans en gommer les contradictions mais sans prendre partie contre elles.