C'est amusant, Vérié, comme tu as une propension à comprendre très légèrement de travers les arguments, juste assez pour pouvoir répondre à côté:
(Verie a écrit :
En effet, un copain a dit "ce n'est pas un hasard si des gens écrivent des livres sur la question du viol collectif". Et alors ? En France, il y a des gens qui écrivent des livres sur d'innombrables sujets et la majorité de ces livres, quel que soit leur intéret, ne sont pas publiés. Ceux qui le sont passent pour 95 % inaperçus. Et les livres traitant de sujets sociaux sont ceux qui sont le moins médiatisés et se vendent le moins. (Au point que la plupart des éditeurs spécialisés dans ces sujets agonisent...)
Ce copain, je suppose que c'est moi. Ce que j'ai dit:
a écrit :
Mais quand des gens commencent à écrire des livres pour raconter ce qui leur arrive sur des sujets pareils, j'ai quand-même beaucoup de mal à penser que c'est un hasard.
"sur des sujets pareils", ce n'est pas pareil que "sur la question du viol collectif". Surtout quand ça vient après un paragraphe qui parle des filles brulées, et plus généralement de tout ce que subissent ces filles, et qui n'est absolument pas médiatique. Mais, sur cela aussi, certaines ont écrit.
Suit de ta part, après la partie citée plus haut, un grand paragraphe de platitudes sur la manière dont les médias fonctionnent. Les médias peuvent bien monter en épingle tout ce qu'ils veulent ou ce qui sert au grand capital, ça n'empèche pas qu'un certain nombre de voix se font entendre sur ce sujet (il ne s'agit pas des tournantes en particulier, je préfère préciser...), et que c'est le signe d'une situation particulièrement dégradée.
Alors, bien sûr, après, on peut faire des pieds et des mains pour démontrer que LO a un soutient acritique vis-à-vis de NPNS. Sauf que tout vient de là. LO soutient ce qui a une chance de sortir la tête des filles de banlieues hors de l'eau, à savoir qu'elles résistent, qu'elles se débatent et qu'elle ne se laissent pas faire (de manière collective, bien sûr, ce qui passe par des mouvements comme NPNS).
Je relève simplement la perle, qui expliquerait pourquoi LO soutient NPNS de manière "acritique" (selon Vérié, bien sûr):
a écrit :
Peut-etre LO a-t-elle cru qu'un mouvement de jeunes femmes des cités allait se développer.
C'est très drôle. Sauf que la question ne se pose absolument pas comme ça. Qu'un mouvement se développe ou pas (et encore faudrait-il préciser ce qu'on entend par "mouvement"), on soutient ce qui pousse dans le bon sens, sur ce genre de sujets. Quand tu as une marche organisée en France pour dénoncer la situation des filles en banlieue, LO met un encart dans le journal, et prend position pour. Quand cette marche est en plus couverte par les médias, que les gens en parlent, prendre position dessus, c'est une manière de défendre le droit des femmes. Et aller dire à ce moment là: "gna gna gna, Fadela Amara, c'est une militante du PS, moi, de mon petit bout de lorgnette de gauchiste, je le sais bien" (ce n'est pas pour toi que je dis ça, Vérié), c'est vraiment parler à son tonton au dernier rang dans la salle quand on a enfin le micro pour dire quelque chose.