Vous lisez quoi en ce moment ?

[bennie]

Je conseille aussi le "Goulag", d'AnneApplebaum, un eaméricaine. Au tout début du livre, elle explique que la politique de Lénine aboutit forcément à celle de taline, mais une fois ce court passage lu, c'est très bien.

ça fait froid dans le dos.

Sur le stalinisme et la comparaison avec le régime nazi, je conseille "Jarmilka" de Buhomil hrabal (trchèque), ce livre était intterdit (zamistadt)

Je dévore en ce moment "Vie et destin" de vassili Grossman, c'est très bien.

V Grossman est un écrivain russe (né en Ukraine) mort en 1964.

Ingénieur chimiste, il se met à écrire sous les encouragements de Maxime Gorki.

Lorsque la guerre éclate en URSS en 1941, Vassili Grossman se porte volontaire pour le front. Il devient journaliste dans l'Armée rouge et participe aux principales confrontations avec l'armée allemande. Il est profondément bouleversé par les massacres massifs de civils juifs, en particulier en Ukraine, et commence à réunir des éléments qui donneront plus tard naissance au Livre noir. Il participe activement à la bataille de Stalingrad, et ses récits du front l'amènent au rang de héros soviétique.

Il suit l'Armée rouge dans son offensive vers l'Allemagne. Il est ainsi le premier homme à écrire sur les camps d'extermination nazis en entrant à Treblinka en juillet 1944. Son récit L'enfer de Treblinka (??????????? ??) servit de témoignage lors du procès de Nuremberg. Il fut aussi le premier journaliste à entrer dans Berlin en 1945. Il apprend que sa mère, restée en Ukraine les premières semaines de l'invasion allemande, a été assassinée à Berditchev avec plusieurs milliers de Juifs soviétiques.

Au retour de la guerre, il prend ses distances avec le régime. Lui qui écrivait des romans de réalisme socialiste devient très critique, en particulier sur la personne de Staline et le sort réservé aux minorités. Ses écrits sont dénigrés par la presse officielle. Il est profondément marqué par le complot des blouses blanches qui est pour lui la démonstration du parallèle entre les régimes nazis et soviétiques qui finalement se retrouvent dans l'antisémitisme.


Vassili Grossman a fini son grand roman en 1962. Il en envoie le manuscrit à son éditeur. Celui-ci, effaré, transmet le brûlot au KGB. Quelques jours plus tard, deux officiers en civil se présentent au domicile de l'écrivain. Ils saisissent les copies, les brouillons, et jusqu'aux rubans encreurs des machines à écrire, de peur qu'on puisse s'en servir pour reconstituer le texte.

Ce livre sera enfin publié en occident en 1980, grâce à un brouillon sauvé et envoyé hors d'URSS par microfils par Andrej Sakharov!!

Le roman démarre avec la description d'un camp allemand, dans lequel se cotoyent 52 nationalités, tous emprunts des mêmes idéaux, des savants polyglotes cotoyant des paysans analphabètes.

Grossman compare volontier le régime nazi au régime de staline, mais il raconte plein de choses, c'est assez fin.

[nicoestla]

et dire que ce bouquin a faillit ne jamais voir le jour

[bennie]

Oui, ce livre est un rescappé!

La KGB avait tout pris, meêm les papiers carbone. par chance, un brouillon a été sauvé, puis envoyé en occiident par micrifilm, et publié dans les années 80. Je me semande si ce genre d'oeuvres sont lus ou même connus en Russie aujourd'hui.

Vassili grossman a aussi témoigné aux procès de Nüremberg.
"l'enfer de Treblinka" servit de temoignage.

En effet, V. Grossman était reporter sur le front de stalingrad et accompagnait l'armée rouge lors de la découverte det la libération des premiers camps nazis, il a donc tout vu!

c'est après la guerre qu'il prend ses distances avec le régims stalinien.

[nicoestla]

tu verras il manque des passages dans le livre....evidement cela ne nuit pas a l'histoire.

[bennie]

Oui, et bien je viens de terminer, c'est un bon pavé mais j'étais absorbé, vraiment très bien!
Il y a pleind e choses à relever de ce livre, mais à la fin, quand un personnage, Andreîev, reparle de sa désertion : "d'accord, je suis un déserteur, mais qui vote ces blâmes? Que les combatants de stalingrad me jugent. je suis prêt à reconnaître mes fautes devant eux." Alors que pendant ces âpre combats, certains bureaucrates idiots et zélés se gavaient!


Le suivant? autre genre Henriette Walter : "L'aventure des langues en occident"

[bennie]

tu verras il manque des passages dans le livre....evidement cela ne nuit pas a l'histoire.

Oui, il manque deux ou trois passages. Cela ne nuit pas à l'histoire. mais on est curieux de savoir la longueur des passages perdus, et bien sûr ce qu'il y avait dedans.

Savoir qu'on lit un roman qui est rescapé rend la lectur eencore plus intéressante, je ne voulais en perdre aucune page!

ça me rappelle l'histoire de "Jarmilka" de B.Hrabal. C'était aussi une oeuvre interdite, mais lue sous le manteau (en tchécoslovaquie). ces livres s'appellent des samizdat. Et bien, Hrabal avait fait circuler un exemplaire tapé à la machine, qu'il a retrouvé des années après, avec des annotations, des corrections...


Sinon, j'ai lu "Le joueur" de Dostoïevski.
c'est très facile, très agréable, rythmé. Il raconte la vie et les déboires d'un accro de la roulette, qui gagnera encore et encore, pour son plus grand malheur. Bref, un thème toujours d'actualité.*


Et là, je lis "Quand les sirènes se taisent", de Van der Meersch, il raconte une grande grève dans le textile, à Roubaix en 1933, qui sera un coup dur.

[satanas]

Je viens d'entamer "les Quais de la colère" dont l'auteur ,Philippe Huet ,présentait son bouquin à la Fête.
C'est un roman qui s'appuie sur des éléments réels de la vie de Jules Durand ,militant révolutionnaire de la CGT et des évènements (machination patronale ) qui l'amèneront à être condamné à mort ,puis grâcié .
Le début campe le cadre des quais du Havre en 1910 et décrit les conditions effroyables dans lesquelles vivent et travaillent les débardeurs et les ouvriers charbonniers .
On voit aussi les bourgeois qui grenouillent et commencent à s'inquiéter du boulot syndical que construit Durand et qui leur fait craindre que la pègre ouvrière qu'ils méprisent s'organise contre les exploiteurs .

Pour ceux qui ne connaissent pas cette histoire vraie ,elle a été l'objet d'un bouquin très documenté d'Alain Scoff et d'une pièce de theatre d'Armand Salacrou ,intitulée "Boulevard Durand".

[jeug]

Je viens de relire « Votre pavé citoyen », roman extraordinaire sur la Commune de Paris (d'Yvonne Singer-Lecocq).
Bien que ça se passe pendant la dernière semaine, la semaine sanglante, c’est l’histoire de toute la Commune qu’on y voit se dérouler dans les dialogues.
Les références y sont nombreuses à tout ce qui caractérise la Commune, bien sûr, mais ce qui fait la force de ce bouquin c’est bien ce que les personnages ressentent et racontent.
On vit vraiment l’attente sur la barricade, avec la vie qui s’organise autour d’elle. Et ses combattants qui n’ont rien à perdre que leur vie de misère.

Et surtout, le plus fort du bouquin, c’est ce que la Commune apporte à ce jeune ouvrier provincial qui fait le sale boulot d’extermination dans les rangs versaillais mais dont la conscience évolue (au hasard d'une phrase entendue, d'un regard croisé, d'une affiche à moitié lue) du moment où on lui demande de fusiller femmes et enfants au moment final où il comprend d’un coup tous les mensonges. Et le traumatisme est alors si profond en lui, qu’il lui faut pour survivre reprendre à son compte tous les espoirs de ceux qui sont morts persuadés que la Commune revivra un jour.
Sacré bouquin.

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?

tu verras il manque des passages dans le livre....evidement cela ne nuit pas a l'histoire.

Oui, il manque deux ou trois passages. Cela ne nuit pas à l'histoire. mais on est curieux de savoir la longueur des passages perdus, et bien sûr ce qu'il y avait dedans.

Savoir qu'on lit un roman qui est rescapé rend la lectur eencore plus intéressante, je ne voulais en perdre aucune page!

ça me rappelle l'histoire de "Jarmilka" de B.Hrabal. C'était aussi une oeuvre interdite, mais lue sous le manteau (en tchécoslovaquie). ces livres s'appellent des samizdat. Et bien, Hrabal avait fait circuler un exemplaire tapé à la machine, qu'il a retrouvé des années après, avec des annotations, des corrections...


Sinon, j'ai lu "Le joueur" de Dostoïevski.
c'est très facile, très agréable, rythmé. Il raconte la vie et les déboires d'un accro de la roulette, qui gagnera encore et encore, pour son plus grand malheur. Bref, un thème toujours d'actualité.*


Et là, je lis "Quand les sirènes se taisent", de Van der Meersch, il raconte une grande grève dans le textile, à Roubaix en 1933, qui sera un coup dur.

"Vie et destin" au théâtre

Sinon de mon côté j'ai lu un peu :

Le Socialisme et la conquête des pouvoirs publics(1899) de Paul Lafargue

Excellente brochure sur les forces des travailleurs de l'époque, l'entrée au gouvernement de l'opportuniste Millerand au gouvernement qui se retrouve au côté d'un des assassins de la Commune de Paris ... excellent parallèle aussi avec la révolution de 1848 où c'est Louis Blanc et L'ouvrier Albert qui sont associés au gouvernement provisoire.

Le Programme du parti Socialiste(1892) de Karl Kautsky

Un petit pavé de "vulgarisation" du socialisme scientifique de Marx et Engels avec l'actualisation des nouveaux faits historiques, économiques et politiques. Ça se lit simplement. Bon, c'est pas aussi rentre dedans et polémique qu'une lecture de Marx, Lénine ou Trotsky(Ou Lafargue, plus haut) mais ça donne une vision claire du marxisme, des forces, de la dynamique des travailleurs à l'époque.

Juste un bémol, ça m'a dérangé qu'il ne parle pas de la Commune de Paris, de l'analyse de Marx dans "La Guerre Civile en France", c'est l'évènement majeur de l'époque, c'est ça qui donne un souffle à la classe ouvrière mondiale.

A part ça, c'est très bien !

Quoi de neuf petit homme ? de Hans Fallada

Un roman durant la crise économique en Allemagne, sur fond donc de combat politique, de rapport de force de l'époque. Très vivant. IL y a la suite que je devrais lire incessamment sous peu : [/B]"SEUL DANS BERLIN"[/B]

La grève générale aux Antilles, supplément du numéro 1008 de Combat Ouvrier

C'est un recueille des articles paru durant la grève aux Antilles dans la presse de Combat Ouvrier, de Lutte Ouvrière ... j'ai énormément apprécié l'introduction, un bilan & perspective simple et concis.

PS, je viens de lire ça :

Le communisme et les services publics "L'égalité", 25 juin et 2 juillet 1882, de Paul Lafargue

Les débuts de l'étatisation sous le capitalisme, comment la bourgeoisie y retrouve ses intérêts et comment les travailleurs pourront trouver le leur complètement en prenant le pouvoir.

Voilà la conclusion :boxing: :

Ce mode d'exploitation des moyens de production nationalisés, ne sera qu'un mode transitoire, imposé par les difficultés au milieu desquelles le Parti ouvrier aura à se débattre le lendemain de la Révolution : mais nous entrevoyons une période où les besoins de consommation et le pouvoir de production de la société savamment calculés, la consommation ainsi que la production seront gratuites. Il n'y aura alors ni salaires, ni prix de marchandises. La société humaine sera alors de nouveau entrée dans la période communiste.

Il faut avoir toute l'ignorance et tout le bourgeoisisme d'un docteur possibiliste pour donner comme idéal communiste les services publics de la société actuelle.

A+