La Chute (film sur la fin de Hitler)

Message par bennie » 13 Jan 2005, 17:29

moi jevais le voir ce soir, commentaires à venir.
moi aussi ça me gave tous ces gens qui avain*ent un avis sur le film avant de l'avoir vu.
Une fois n'est pas coutume, j'applaudis la une de Charlie hebdo qui résume tout!
bennie
 
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Message par bennie » 13 Jan 2005, 17:30

moi aussi ça me gave tous ces gens qui ont un avis sur le film sans l'avoiur vu. C'est n'importe quoi.
Une fois n'est pas coutume, bravo à Charlie Hebdo" pour sa une!
bennie
 
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Message par Nadia » 14 Jan 2005, 13:52

J'ai déplacé les digressions sur les femmes et Hitler sur un nouveau fil : "Hitler et la place de la femme"
Nadia
 
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Message par Koceila » 15 Jan 2005, 00:03

Quote Nadia

a écrit :* Sinon, comme le dit si justement Pascal, il n'y a pas eu de virus spécifiquement allemand juifophobe, et les salauds ici ou là ont massacré du Juif (mais aussi du Tsigane, de l'homosexuel, du marginal, du communiste.......), ont violé des femmes et brûlé des villages et bombardé des villes. Les Allemands n'ont aucunement l'exclusivité de l'horreur, à grande ou petite échelle.


Il faut ajouter les vieux travailleurs sans ressources, les handicapés mentaux....
Koceila
 
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Message par bennie » 21 Jan 2005, 18:59

[La remarque qui précède - déjà vue plus avant dans le fil - me fait penser à celle de ces jeunes qui expliquent qu'on ne peut pas parler de l'héro ou autre drogue si l'on en a pas pris. ]

C'est sûr! Moi aussi j'ai vu le film depuis. C'est tout de même lassant d'entendre dire que ce film rend Hitler sympathique et qu'à aucun moment on ne rappelle les crimes du régime nazi. C'est faux, ensuite - le reste, l'intérêt du film, ce que le réalisateur décide de montrer ou pas, c'est en effet discutable - on entend Hitler dire des horreurs, on voit comment il méprise le peuple allemand...
Je maintient que ceux qui disent que ce film rend Hitler sympathique n'ont pas vu le même film que moi!
bennie
 
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Message par bennie » 21 Jan 2005, 19:30

Encore une petite chose. J'ai l'impression que la presse ici s'est emballée sur ce film. C'est normal qu'il fasse réagir. Mais tous ces commentaires sur l'"humanisation "de Hitler et des nazis me laissent perplexe.
Je lis un peu la presse allemande, la semaine derniere dans "der Stern", un magasine, il y avait un article à propos d'un livre. C'est une biographie, une finlandaise qui avait eu un enfant avec un soldat de l'armée allemande, en 1942 je crois. Ils ne se sont jamais revus...
Bref, ce genre d'histoires est très courant en Allemagne, et bien entendu, c'est attendrissant. Dans ce cas, ca met en scène un soldat allemand qui n'est en rien responsable de la politique nazie, contrairement à Hitler.
Un autre livre "Nirgendwo in Afrika" (Stephanie Zweig) a cartonné, il y a eu un film qui a très bien marché. Une famille (juive) victime du nazisme fuit l'Allemagne pour le Kenya. C'est très chouette, une adolescente va s'y faire plein d'amis, alors que ses parents n'arriveront pas à se lier avec les kenians...
Ce que je veux dire, c'est qu'en Allemagne, il y a beaucoup de livres ou de films, plus ou moins bons, qui montrent des choses différentes, parfois intéressantes, parfois on voit des personnes qui ont bravé l'autorité nazie, parfois on voit des gens qui ont "accepté" ou servi ce régime. Même dans ce cas, les personnages peuvent être touchants, ils sont humanisés, on a parfois de la compassion, mais en aucun cas on peut accuser ces auteurs de sympathie pour Hitler.

J'espère bien me faire comprendre!

ET puis je dois avouer que certains commentaires entendus ou lus à propos de la "chute" m'ont énervés. Les commentaires sont beaucoup moins critiques lorsqu'il s'agit de montrer les américains comme des sauveurs, que ne s'insurgent-ils pas à chaque fois qu'un film de guerre montrant l'armée US libératrice sort, que le film ne rappelle pas Dresdes, Hiroshima...?

Tout cela me poussait à prendre un peu la défense de ce film, dont l'intéret ne me parait cependant pas évident!
bennie
 
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Message par Barikad » 21 Jan 2005, 20:31

l'article de Rouge:
http://www.lcr-rouge.org/article.php3?id_article=989

("Rouge" a écrit : 

Au sujet de « La Chute »
Quel héritage de ce temps ?
« La Chute », d’Oliver Hirschbiegel, met en scène un Adolf Hitler humanisé, laissant peu de place au contexte historique dans lequel se déroule l’action.

Le cinéma allemand de la fin des années 1970-1980 fut un outil de dissection du passé allemand, tentant de faire sauter le verrou de l’amnésie collective. Loin de ce travail, un film comme La Chute ne tente aucune véritable réflexion sur ce passé et saute de plain-pied dans le film de genre. Certes, quelques dialogues y évoquent la Solution finale, les tentatives de négociation avec Eisenhower, la haine du bolchevisme. En réalité, ces répliques deviennent vite « point de détail » noyé dans un film de guerre à gros budget, dont la vedette joue Hitler dans une intrigue de forteresse assiégée. Ni ces phrases d’illustration historique, ni le catalogue funèbre du générique de fin ne donnent au spectateur le moindre outil de compréhension de ce que fut le système nazi, des actes qu’il accomplit et des effets qu’il produisit. La Chute raconte l’aventure d’une secrétaire (Traudl Junge) embauchée par Hitler pour travailler dans son bunker et témoin de ses derniers jours. Cette fiction de deux heures trente est suivie d’une caution « documentaire » d’une minute où, dans un entretien, la vraie Traudl, vieillie, fait son mea culpa. La fleur de canons pétarade fort dans La Chute et l’artillerie russe s’habille d’effets de lumière très tape-à-l’œil. Si, dans la rue, s’agitent les derniers suppôts du régime occupés à chasser les traîtres et à les pendre, pour le vrai cinéma, il faudra (re)voir Rossellini. Dans Paisa, les combats de rue avaient un sens. La foule n’y était pas constituée de figurants cautions d’ornement, mais existait pour de bon dans une lutte où s’affrontaient fascistes et résistants. Dans Allemagne année zéro, il ne restait plus pour Edmond, l’enfant acculé à tous les trafics et les marchandages dans Berlin en ruines, qu’à faire face au vide et à y sauter quand l’émergence de sa conscience le poussait à regarder l’histoire en face. C’était autre chose que le happy end confondant de niaiserie de La Chute, où l’enfant, ange gardien blond, sauve in extremis Traud et la guide en vélo, heureuse, sourire aux lèvres, sur une route pleine de soleil. Alfred Hitchcock, dans La Mémoire des camps1, en 1945, montre dans son prologue le véritable Hitler brailler devant une foule en délire, l’acclame. Ce vacarme terrible précède un monumental témoignage sans aucune bande-son sur la plus grande réalisation du national-socialisme : les camps de la mort. Seules « parlent » dans ce film des cartes géographiques qui situent avec précision les territoires conquis par le IIIe Reich et la situation des camps. Ce documentaire, très peu connu dans la filmographie du plus grand artiste de fiction criminelle, montre Bergen-Belsen aux premiers jours de sa libération, puis d’autres camps, dont un réservé aux handicapés physiques et mentaux, soumis à l’expérimentation « scientifique » et « médicale ». Alfred Hitchcock, par son prologue, a lié Hitler d’une part à la foule qui l’a élu, d’autre part au système politique nazi responsable de la destruction de millions de vies. Aujourd’hui, les marchands de films nous vendent, dans La Chute, un Hitler pour lequel le public peut éprouver de la compassion. Quoi, Hitler, ce petit homme si attentionné avec les femmes, à la main tordue par la maladie, criant ses colères et son mal-être, n’est-il pas un homme ordinaire et pathétique ? Non. Vouloir humaniser Hitler conduit à le dissocier du nazisme. Le fascisme ou le nazisme sont dangers toujours latents pour l’humanité. Dès qu’il s’agit de Hitler, comment restituer la vérité du nazisme qui s’y attache, son horreur incommensurable ? Et, dans la représentation qu’on en donne, comment faire pour que surgisse dans le public une conscience active qui engage ce même public à rendre impossible le renouvellement d’un tel fait historique ? Comment agir pour révéler une histoire au présent, riche de ses traces de passé ? Dans le cinéma, seul celui qui interroge l’« héritage de ce temps »2 peut y répondre.

Laura Laufer

1. La Mémoire des camps, film supervisé par Alfred Hitchcock, en 1945, ne figure généralement pas dans la filmographie du cinéaste ; rarement projeté, on l’a vu cependant lors de la dernière intégrale de l’œuvre d’Hitchcock à la Cinémathèque française. 2. Lire Héritage de ce temps, E. Bloch, Payot.
Barikad
 
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