(Urriko a écrit :Le sujet de ce fil étant l’initiation à l’Histoire de l’art, je me permets de poser une question peut-être naïve, mais en quoi « le radeau de la Méduse » et « One (Number 31) » sont comparables ?
Ces deux tableaux non rien à voir, que ce soit concernant le thème (l’extrapolation d’une scène de naufrage dans un cas, la transcription picturale d’une émotion pour le moins incompréhensible, de mon point de vue, dans l’autre cas), la qualité de rendu des personnages (anatomie des corps, détails des habits, expression des personnes), du radeau (cordage, voilure) et du paysage (ciel et océan) face à un gloubi boulga de tâches et de lignes, la présence de profondeur et de perspective par opposition à une relative platitude bien que la disposition des projection de peintures lui confère un certain relief.
Bref, autant je suis impressionné par le tableau de Géricault qui m’interpelle d’un point de vue technique et esthétique, autant l’œuvre de Pollock me fait au mieux hausser les épaules, au pire me dire : « il ne me prendrait pas pour un con ? ».
Bien sûr, tout ceci n’est qu’une opinion toute personnelle : j’attends vos objections quant à la (les ?) subtilité(s) que je n’aurais su voir dans « One (Number 31) » :hinhin:
S’en est suivi un échange entre Byrrh et moi-même que je reproduis ici dans l’ordre chronologique et quasi intégralement (j’ai omis certaines lignes qui n’avaient pas de lien direct avec le sujet – ce sont les (…) - ).
(Byrrh a écrit :Premièrement, je n'ai pas terminé de recopier cet article comparatif.
Deuxièmement, si toute le monde commence à polluer ce fil, dans ce cas j'arrête tout de suite de recopier mes cours. :cry3:
Troisièmement, s'il y a bien une chose que m'ont apprise mes cours d'histoire de l'art, c'est d'être toujours très nuancé et humble dans l'appréciation d'un artiste ou d'une oeuvre. Tout le contraire d'un critique de cinéma, par exemple....
Quatrièmement, avant de dire que Pollock fait un gloubi-boulga de taches, ce serait bien d'essayer de connaître sa démarche, sans doute plus conceptuelle que celle de Géricault, mais qui mérite néanmoins un minimum de respect.
(…)
(Urriko a écrit :(…)
Cependant, comme je l’ai indiqué dans mon message, d’un point de vue technique et esthétique, il n’y pas photo, pour moi, entre « le radeau de la Méduse » et « One (Number 31) ». En ce sens, je ne tiens pas compte dans mon jugement de la démarche de l'artiste : ce qui fait qu'un individu pour moi est un artiste, ce n'est pas sa démarche, mais l'oeuvre qu'il produit, c'est à dire le résultat final.
Je suis peut-être un peu radical dans mon appréciation, voire irrespectueux, mais concernant "One (Number 31)", je n'accroche pas, mais alors absolument pas.
.(Byrrh a écrit :(...)(Urriko a écrit :Cependant, comme je l’ai indiqué dans mon message, d’un point de vue technique et esthétique, il n’y pas photo, pour moi, entre « le radeau de la Méduse » et « One (Number 31) ». En ce sens, je ne tiens pas compte dans mon jugement de la démarche de l'artiste : ce qui fait qu'un individu pour moi est un artiste, ce n'est pas sa démarche, mais l'oeuvre qu'il produit, c'est à dire le résultat final.
Je suis peut-être un peu radical dans mon appréciation, voire irrespectueux, mais concernant "One (Number 31)", je n'accroche pas, mais alors absolument pas.
Tu as le droit de ne pas accrocher, mais en l'occurrence, l'objectif de l'Histoire de l'art, c'est d'englober de façon exhaustive tout ce que l'art a produit, des origines jusqu'à aujourd'hui, sans opérer de sélection.
En revanche, ce que ne se permet pas l'historien de l'art – juger une oeuvre ou un artiste selon des critères personnels ou arbitraires –, le critique d'art peut se le permettre, c'est même sa vocation. Mais le fil que j'ai créé ne concerne pas la critique d'art. La critique d'art, d'ailleurs, ne m'intéresse pas. Les peintres impressionnistes, fauvistes, cubistes furent assassinés par la critique de leur époque. Aujourd'hui, tout le monde connaît Monet, Braque, Picasso, Van Gogh, Gauguin. Mais qui se souvient des plumitifs haineux qui les descendaient à longueur de pages ?
Concernant ce cours de 2nde, c'est une sorte d'étude comparative basique ; il faut bien comprendre ce que veut dire "comparative" : il ne s'agit pas de déterminer si l'oeuvre A a plus de valeur ou de qualités que l'oeuvre B (c'est idiot, on ne peut pas classer selon des critères de "progrès" ou de "régression" des oeuvres qui, toutes, sont entrées dans l'Histoire de l'art), mais de comparer la composition, le médium (peinture, encres, fusain, etc.) utilisé, le thème, le choix des dimensions, des éléments biographiques, etc. Et toujours sans porter de jugement de valeur. Ce genre d'exercice permet aux lycéens des filières littéraires artistiques d'élargir leur vocabulaire en matière d'arts plastiques.
A plus ! :wavey:
Alors tout cela vous inspire t-il quelque chose ?