
« La fabrique du crétin
la mort programmée de l’école »
de Jean-Paul Brighelli
éditeur :
Jean-Claude Gawsewitch
212 pages
juillet 2005
Un diagnostic féroce mais souvent pertinent
J’entame ici un exercice difficile ...Cet ouvrage partisan est sans nuance, c’est d’ailleurs pour cela que sa lecture est utile et même passionnante . Certes, mais, partageant assez largement l’analyse de l’auteur, j’émets quelques réserves au sujet de cette dénonciation quelque peu lancinante du « pédagogisme » voire même de la pédagogie moderne !
Il faudra un jour tordre le cou à certaines interprétations ou confusions : il n’est pas possible que l’on mette dans le même sac certains zélateurs des nouveaux programmes et les pédagogues dits d’avant garde...On peut tout à la fois condamner le nivellement par le bas, l’appauvrissement des programmes, l’adaptation démagogique à la « culture » spontanée des quartiers et prôner des méthodes d’apprentissage originaux.
Ceci étant dit et précisé, ce livre n’effleure pas le sujet , il le traite sans faux fuyant.
L’auteur affirme que l’école fabrique des illettrés, cette assertion sans appel est étayée.
Jean Ferrier, inspecteur général qui a remis en 1998 un rapport à Ségolène Royal sur le bilan de l’application de la loi Jospin confirme le constat établi par Jean-Paul Brighelli : « De 21 à 35% des élèves qui entrent au collège ne maîtrisent pas le niveau minimal des compétences de base en lecture et en calcul » ...
Ce n’est pas possible, il y a là exagération diront certains ! Peut être ( !?) mais ce rapport confidentiel confirme les constats que font nombre d’enseignants...
Qui est responsable ? Certainement pas les maîtres des différents niveaux ou disciplines qui font ce qu’ils peuvent, les plus jeunes qui sortent des IUFM étant les moins bien lotis.
« Depuis vingt-cinq ans, les programmes officiels exaltent le « moins de savoir » et le « plus de technologie » »...
La réduction du nombre d’heures de français et de mathématiques, aux effets négatifs n’a pas suffi au bonheur de certains technocrates qui en arrivent avec le rapport Thélot de l’automne 2004 à fixer ces « exigences définitives de l’ensemble du cursus scolaire : lire, écrire, compter, maîtriser une langue ( en l’occurrence l’anglais.... »
« Et c’est tout. De l’Histoire, de la Géographie, de la Littérature, des Arts, mais aussi des sciences pures ou appliquées, nulle nouvelle. Passés aux pertes et profits du troisième millénaire »....
L’auteur n’y va pas par quatre chemins, il analyse une situation qui se dégrade, dénonce les insuffisances et la casse de l’école qui conduit à une segmentation de la jeunesse : des enfants issus de milieux favorisés, fréquentant des établissements triés sur le volet et les autres qui seraient sacrifiés....
Cette vision pessimiste rejoint celle d’ailleurs de militants pédagogiques et politiques qui expliquaient dès la fin des années 60 que la bourgeoisie avait besoin de centaines de milliers de personnes très qualifiées mais aussi et surtout d’une armée de réserve sous qualifiée, corvéable à merci...
Le redressement est nécessaire, le droit aux savoirs et à la culture doit être assuré.
Ce livre contribue largement à établir un diagnostic pour comprendre une situation et agir contre un démantèlement de l’école qui n’est pas inévitable si nous sommes capables de faire face.
Certains diront que cette vision est réactionnaire ! Ils feront fausse route comme ceux qui sans retenue voient « derrière » chaque « pédagogue moderne » un agent de l’acculturation !
Valière
la mort programmée de l’école »
de Jean-Paul Brighelli
éditeur :
Jean-Claude Gawsewitch
212 pages
juillet 2005
Un diagnostic féroce mais souvent pertinent
J’entame ici un exercice difficile ...Cet ouvrage partisan est sans nuance, c’est d’ailleurs pour cela que sa lecture est utile et même passionnante . Certes, mais, partageant assez largement l’analyse de l’auteur, j’émets quelques réserves au sujet de cette dénonciation quelque peu lancinante du « pédagogisme » voire même de la pédagogie moderne !
Il faudra un jour tordre le cou à certaines interprétations ou confusions : il n’est pas possible que l’on mette dans le même sac certains zélateurs des nouveaux programmes et les pédagogues dits d’avant garde...On peut tout à la fois condamner le nivellement par le bas, l’appauvrissement des programmes, l’adaptation démagogique à la « culture » spontanée des quartiers et prôner des méthodes d’apprentissage originaux.
Ceci étant dit et précisé, ce livre n’effleure pas le sujet , il le traite sans faux fuyant.
L’auteur affirme que l’école fabrique des illettrés, cette assertion sans appel est étayée.
Jean Ferrier, inspecteur général qui a remis en 1998 un rapport à Ségolène Royal sur le bilan de l’application de la loi Jospin confirme le constat établi par Jean-Paul Brighelli : « De 21 à 35% des élèves qui entrent au collège ne maîtrisent pas le niveau minimal des compétences de base en lecture et en calcul » ...
Ce n’est pas possible, il y a là exagération diront certains ! Peut être ( !?) mais ce rapport confidentiel confirme les constats que font nombre d’enseignants...
Qui est responsable ? Certainement pas les maîtres des différents niveaux ou disciplines qui font ce qu’ils peuvent, les plus jeunes qui sortent des IUFM étant les moins bien lotis.
« Depuis vingt-cinq ans, les programmes officiels exaltent le « moins de savoir » et le « plus de technologie » »...
La réduction du nombre d’heures de français et de mathématiques, aux effets négatifs n’a pas suffi au bonheur de certains technocrates qui en arrivent avec le rapport Thélot de l’automne 2004 à fixer ces « exigences définitives de l’ensemble du cursus scolaire : lire, écrire, compter, maîtriser une langue ( en l’occurrence l’anglais.... »
« Et c’est tout. De l’Histoire, de la Géographie, de la Littérature, des Arts, mais aussi des sciences pures ou appliquées, nulle nouvelle. Passés aux pertes et profits du troisième millénaire »....
L’auteur n’y va pas par quatre chemins, il analyse une situation qui se dégrade, dénonce les insuffisances et la casse de l’école qui conduit à une segmentation de la jeunesse : des enfants issus de milieux favorisés, fréquentant des établissements triés sur le volet et les autres qui seraient sacrifiés....
Cette vision pessimiste rejoint celle d’ailleurs de militants pédagogiques et politiques qui expliquaient dès la fin des années 60 que la bourgeoisie avait besoin de centaines de milliers de personnes très qualifiées mais aussi et surtout d’une armée de réserve sous qualifiée, corvéable à merci...
Le redressement est nécessaire, le droit aux savoirs et à la culture doit être assuré.
Ce livre contribue largement à établir un diagnostic pour comprendre une situation et agir contre un démantèlement de l’école qui n’est pas inévitable si nous sommes capables de faire face.
Certains diront que cette vision est réactionnaire ! Ils feront fausse route comme ceux qui sans retenue voient « derrière » chaque « pédagogue moderne » un agent de l’acculturation !
Valière