plus encore!

[Valiere]

« Plus encore ! »
« le nouveau toujours plus ! »
de François de Closets
éditions Fayard /Plon
372 pages
juin 2006
20,90 €

REACTIONNNAIRE ?
PLUS ENCORE !


J’ai voulu en avoir le cœur net, me faire une idée avant de juger même si déjà je connaissais le cadre d’analyse de ce journaliste.
Donc voilà ! C’est fait : j’ai lu le livre de la première à la dernière page sans rien omettre malgré la colère qui m’a plus d’une fois habité.
Je n’ai jamais aimé la dilution ou le remplissage, il a bien fallu que je m’y fasse notamment en lisant les premiers chapitres consacrés au déficit budgétaire.
Dommage d’ailleurs car c’est la partie la plus intéressante, car les chiffres tirés des différentes études citées sont éloquents.
Le montant de la dette de l’Etat est important. « Il clignote au rouge sur le tableau de bord de l’économie depuis des années déjà. La Commission européenne ne le quitte pas des yeux, car il est au cœur du Pacte de stabilité. 1100 milliards d’euros, 66% du PIB, tout le monde était au courant »…C’est là une réalité indéniable qui pousse le journaliste « économiste » à trouver les coupables tout désignés : les fonctionnaires, les gaziers et électriciens, les cheminots…Tous ceux qui ont des garanties statutaires, voire même pour l’auteur : des privilèges !
Comme si la garantie d’emploi était un privilège….
Pour mettre fin à cette injustice criante, Monsieur de Closets propose des coupes claires, des suppressions de postes en masse et le retrait de certains acquis sociaux, en ce qui concerne les retraites par exemple.
Au moins là on peut dire qu’il n’y a pas de tromperie sur la marchandise : le livre est réactionnaire, 100% réactionnaire.
Oh là j’exagère peut être car pour se dédouaner et établir un équilibre quelque peu factice, le journaliste consacre un chapitre contre les avantages de grands patrons.
Arrêtez ! Je vous rassure : les patrons sont des patrons, ils peuvent et doivent faire du bénéfice, ce qui est scandaleux c’est que les grands patrons perdants puissent comme Messier et d’autres quitter leur fonction avec un pactole !
Oui il faut prendre des risques et en payer le prix ; les patrons doivent pouvoir licencier sans problème bien avant un risque financier, y compris en pleine expansion. Donc si les ouvriers sont soumis légitimement à la loi du marché, implacable, les patrons ne peuvent pas être à l’abri…A défaut d’égalité, mettons en place l’équité !?
Plus encore ! C’est le titre de cet ouvrage…Plus encore d’exagérations, d’images d’Épinal pour vendre un produit et défendre un régime.
En 1982 quand le best seller « Toujours plus ! » est sorti, des syndicalistes de la fonction publique ont dénoncé les fausses informations livrées par ce livre. Celui-ci en contient certaines : prenons les enseignants où règnerait la loi de l’ancienneté, sans risque encouru :
Monsieur de Closets ignore peut être que le différentiel financier entre un instituteur passant toute sa carrière à l’ancienneté et celui qui rafle toutes les promotions s’élève à plus de
100 000 € …Mais peut être que le deuxième a plus de mérite que le premier ?
Le libéralisme quelque peu encadré et surtout pas trop, la liquidation des statuts ou leur adaptation aux lois du marché, un droit de licencier… Voici le programme développé par ce livre, le tout enrobé d’affirmations péremptoires sur des privilèges…
L’auteur a parlé de tous les acteurs ou presque : les pauvres, les exclus sont oubliés, niés mais peut être que là aussi la politique sociale pourtant limitée creuse le déficit budgétaire !?

Ai-je eu tort d’avoir lu cette œuvre ? Peut être mais il fallait bien que je juge sur pièces comme je l’avais promis à l’un de mes camarades .

Valière

[Valiere]

J'espère que mes camarades ne m'en voudront pas..Mais puisque ce livre est écrit, diffusé, je pense qu'il est utile d'en parler pour en dénoncer l'idéologie